@arthes
« Bon, dans les campagnes profondes, ça...J’en sais rien »
1971, en route vers Istanboul en 2CV, petit village en campagne turque profonde. Ma fiancée voit une enseigne de cordonnier. On s’arrête, on sort de la voiture. Soleil de plomb, village endormi pour la sieste. Le cordonnier répare la sangle du mocassin de la jolie blonde en short. On repart, sans problème. Je m’en souviens encore car j’étais quand même assez inquiet.
30 ans plus tard, je suis au restaurant à Istanboul pour le boulot. Petit orchestre avec chanteuse. Elle circule, s’arrête à notre table. Me présente sous le nez un décolleté convaincant. Je comprends que je suis chargé de glisser un billet dans son soutif, ce que je fais maladroitement en y mettant 10$. Je me demande encore pourquoi m’a-t-elle choisi moi, alors qu’on était des dizaines dans ce restau (petite poussée d’orgueil -).
J’avais un oncle, ingénieur des TP resté célibataire, qui a passé sa vie à construire des ports en Turquie pour une boîte française. Il était tombé amoureux des Turcs et de la Turquie.
Ce qui inquiète, c’est que tout ce qui n’est pas turc musulman a été chassé du pays au cours des siècles. Alors quand on les voit chasser l’Arménien à Dijon, à Lyon, une petite angoisse m’étreint. Il n’y a pas là-bas que des chanteuses avec du monde au balcon ...