Erdogan n’a pas obtenu la position qu’il convoitait dans
l’arène géopolitique du Caucase du Sud : les Néo-Ottomans sont débordés et leur
économie est proche d’une faillite comparable à celle de l’Argentine en 2002 ou
de la Grèce en 2014. Cet épisode aura été la dernière tentative des
Néo-Ottomans pour pouvoir survivre politiquement chez eux.
Ni l’Arménie ni l’Azerbaïdjan n’ont atteint leurs objectifs
stratégiques respectifs, donc la Turquie encore moins, et le sale boulot a été
achevé par des troupes russes qui ont divisé la région en deux et contrôlent
les deux côtés : couloir vers l’Arménie ; ultimatum en Azerbaïdjan. Le
résultat, que ça plaise ou pas, c’est que ce sont les Russes et non les Turcs,
les Arméniens ou les Azéri qui contrôlent la situation, et ils le font pour des
raisons qui n’ont rien d’humanitaires.
Les Turcs ne produisent pas leurs propres armes. Quel que
soit le fournisseur de pièces détachées, ils les importent pour les assembler
en Turquie, et leur déficit commercial se creuse proportionnellement à ces
importations. En conséquence, la Turquie sortira de ses interventions avec une
dette encore aggravée (ce qui n’est pas peu dire), alors que ce ne sera pas le
cas pour la Russie. Plus le temps passe, plus il est du côté de la Russie. Le problème
des Arméniens, c’est qu’ils n’ont pas reçu de l’ »occident » l’aide
qu’ils en attendaient pour contrer les drones azéro-turcs chèrement acquis et
finalement insuffisants quand le stock est épuisé.