@Fergus
J’ai trouvé votre description du milieu scolaire que vous avez vécu.... maussade. Il est vrai que généralement le temps embellit les souvenirs,si c’est tout même le cas pour vous, comprenez que l’on s’imagine que cela a du être encore pire, le calvaire. Pour ma part, j’ai eu peut être la chance de ne jamais avoir eu de mauvais maître. C’est vrai que je suis d’un tempérament résolument optimiste et que les petites injustices dont j’ai pu être victime ou témoin, ont largement glissé sur moi ...
J’ai un souvenir particulier, d’un instituteur en 7éme, le professeur des écoles de CM2 comme on dit aujourd’hui, à l’époque on pouvait suivre son entière scolarité dans un établissement qui démarrait à la 11éme, le CP d’aujourd’hui, et on continuait jusqu’aux grands des terminales. C’était un établissement religieux réputé de Toulouse. Cet instituteur était un personnage assez particulier, il alliait une bienveillance remarquable et une pédagogie reconnue par tous à une sévérité assez ... impressionnante. Il ne manquait jamais de répéter, répéter ... pour ceux qui avaient des difficultés, jamais il ne maniait le mépris au contraire il s’occupait de tous et consacrait beaucoup de temps aux quelques retardataires. Il s’activait entre les tables pour encourager un ou demander à faire attention à l’autre. C’était un plaisir d’apprendre ...
Et pourtant, je me souviens de Caroline. Une règle en bois d’ébène, noire et carrée, qui avait deux utilités ? Pas pour tracer des traits, non. Tous les matins, il vérifiait que l’on avait appris les leçons. Assis à son bureau, il choisissait parmi nous, deux ou trois qui passaient sur l’estrade devant le tableau. Caroline lui servait pour rythmer le temps qui s’écoulait entre la formulation d’une question sur un sujet à apprendre et l’obtention de la réponse. L’élève sur la sellette, tremblant de ne pas savoir, en perdait de temps en temps tout ses moyens.... alors voilà que la règle de ce maître si bienveillant se transformait en glaive de la justice. Elle s’abattait sur les doigts de celui qui fautait à ne pas avoir appris ses leçons ... Pour le peu de fois où j’en ai fait l’expérience, j’ai compris que cela ne faisait moins mal aux doigts qu’à la fierté.