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Commentaire de Samson

sur Quels souvenirs gardons-nous de nos profs ?


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Samson Samson 18 novembre 2020 01:28

« * Parmi les rédactions punitives qui m’ont été infligées figuraient notamment ces deux-là : « Montrer en huit pages qu’il est plus facile de se laver les dents dans un verre à pieds que se laver les pieds dans un verre à dents » ; « Décrire en huit pages une boule de billard blanche ». »

Excellent ! smiley
Au brumeux et fort pluvieux berceau du surréalisme où j’ai jadis usé mes fonds de culottes, la plus vache que j’ai eue était collective et venait d’un prof d’éducation physique : 250 verbes à fournir en français, latin, neerlandais, anglais et allemand, avec leurs temps primitifs. Je ne vous dis pas le festival des dictionnaires et des grammaires pendant trois jours : l’horreur ! smiley

Dans l’enseignement primaire, le préfet de l’établissement où j’étais scolarisé était une authentique émule du marquis de Sade. Tout le monde en avait peur, même les instituteurs et les parents. La cour de récréation était divisée en 6 sections et les élèves de chaque classe restaient strictement confinés dans leur section : pas de contacts entre classes. Deux profs surveillaient la récréation avec un sifflet. Au premier coup de sifflet, toute la cour de récré devait s’arrêter sur place. Le prof excluait un ou plusieurs élèves et, au deuxième coup de sifflet, on pouvait repartir.
Pour les rangs, nous étions disposés avec un écart d’un pavé avec le précédent et trois pavés avec le voisin et nous devions nous tenir cartable vers l’extérieur, en silence jusqu’après avoir dépassé l’église voisine.
La terreur était d’être envoyé chez le préfet : il vous soulevait

« * Parmi les rédactions punitives qui m’ont été infligées figuraient notamment ces deux-là : « Montrer en huit pages qu’il est plus facile de se laver les dents dans un verre à pieds que se laver les pieds dans un verre à dents » ; « Décrire en huit pages une boule de billard blanche ». »

Excellent !
Au brumeux et fort pluvieux berceau du surréalisme, où j’ai jadis usé mes fonds de culottes, la plus vache que j’ai eue était collective et venait d’un prof d’éducation physique : 250 verbes à fournir en français, latin, neerlandais, anglais et allemand, avec leurs temps primitifs. Je ne vous dis pas le festival des dictionnaires et des grammaires pendant trois jours ! smiley

Dans l’enseignement primaire, le préfet de l’établissement où j’étais scolarisé était une authentique émule du marquis de Sade. Tout le monde en avait peur, même les instituteurs et les parents. La cour de récréation était divisée en 6 sections et les élèves de chaque classe devaient rester dans leur section : pas de contacts entre classes. Deux profs surveillaient la récréation avec un sifflet. Au premier coup de sifflet, toute la cour de récré devait s’arrêter sur place. Le prof excluait un ou plusieurs élèves et, au deuxième coup de sifflet, on pouvait repartir.
Pour les rangs, nous étions disposés avec un écart d’un pavé avec le précédent et trois pavés avec le voisin et nous devions nous tenir cartable vers l’extérieur, en silence jusqu’après avoir dépassé l’église voisine.
La terreur était d’être envoyé chez le préfet : il vous prenait soit par les cheveux, soit avec un doigt enfoncé derrière le menton et vous soulevait jusqu’au déséquilibre sur la pointe des pieds, puis approchait sa gueule tout près du visage en disant « Et alooors, mon petit ami ! » !
Résultat des courses : cette école a réussi à former à elle seule plus de la moitié des anarchistes de la commune ! smiley smiley smiley

Le prof qui m’a le plus marqué nous enseignait le latin et la culture grecque. Extrêmement distrait, aussi gentil que cultivé, c’était un authentique érudit parfaitement rodé à toutes les langues latines, au Grec et passionné de Sanscrit, assistant en langues romanes viré de l’université pour avoir retourné une baffe à un étudiant qui avait le bras long. J’étais moi-même très indiscipliné et n’arrêtait pas de le provoquer !

Débarquant un beau jour de bonne humeur pour son cours, il nous lâche tout de go :
« Nel mezzo del camin di vita nostra,
Mi ritrovai per una selva oscura,
Che la dirita via ’ra smarita. »

(Au milieu du chemin de notre vie,
Je me trouvai dans un forêt obscure,
au point que la droite voie était perdue !)

Toute la classe le regarde évidemment sans comprendre !
Il réalise notre étonnement et nous sort aussi sec : "Comment ??? Mais il est impensable qu’à votre âge (16 ans) vous n’ayez pas lu La Divine Comédie (Dante, et en Italien de surcroît) !
C’était vraiment un beau défi et - croyez-moi ou non -, c’est donc en Italien que j’ai plus tard traversé l’Enfer de Dante. smiley

Portez-vous bien, en vous présentant mes cordiales salutations ! smiley


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