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Commentaire de Séraphin Lampion

sur Le grand virage…vers…


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Clark Kent Séraphin Lampion 7 décembre 2020 09:39

Le mythe du bon sauvage n’est pas nouveau. C’est l’idéalisation des hommes vivant en contact étroit avec la nature. Il répond au débat opposant « nature » et «  culture » et constitue un idéal pour les âmes agitées par un futur incertain : vivre en d’autres temps, en d’autres lieux où paix et bonheur sont assurés par une « Nature » bienveillante.

« La nature a fait l’homme heureux et bon, mais la société le déprave et le rend misérable. » Jean-Jacques Rousseau

Le développement même de l’intelligence et la recherche du luxe, de la propriété et du pouvoir, encouragés par les institutions, sociales, auraient jeté l’homme en dehors d’un paradis possible auprès de la Nature.

Quitte à revenir à Rousseau, il ne faut pas passer sous silence que, pour lui, c’est la notion de propriété qui est responsable du malheur de l’homme en conduisant l’être humain à défendre son territoire (au besoin par la violence) pour protéger ses biens accumulés. 

Comme le fait l’auteur, Rousseau propose dans » l’Émile ou De l’éducation » une pédagogie naturelle qui répondrait aux besoins réels de l’enfant. Seule une éducation libre, ouverte et naturelle rendra à l’être humain l’état de bonheur et de bonté qu’il doit regretter avoir perdu en rêvant du bon sauvage que lui proposent les utopistes de son époque.

Sous des dehors progressistes, ce type d’idéologie maintient aussi les vieilles associées au péché originel : l’homme aurait connu le paradis, mais l’aurait perdu après avoir croqué la pomme, symbole de la connaissance, et la chute, associée au mal, se trouve du coup au cœur même du «  mythe du bon sauvage ». L’homme industrieux, « perverti » par sa culture et par son goût du luxe, aurait signé sa propre perte. 

En fait, la découverte et l’observation d’enfants vraiment sauvages tels que Victor de l’Aveyron a montré que l’homme, privé de la compagnie des siens, et donc de la société et sa structure contraignante, ressemble davantage à un animal qu’à l’idéal décrit par les colonisateurs idéalistes du nouveau monde, les missionnaires et les nouveaux naturalistes que sont une partie des verts. 


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