@raymond
Les monnaies numériques ont la capacité de créer de l’argent
et de mettre en circulation de nouvelles devises, une prérogative jusqu’alors exclusive
et historique des banques centrales. Mais en fait, il ne s’agit pas d’une
remise en cause, car en fait, le contrôle de la masse monétaire, à travers les
taux d’intérêt et les quotas de réserve bancaire, s’accommodent d’une nouvelle
source monétaire externe. La Banque Centrale Européenne a compris cette
évolution en préparant un euro numérique,
corrélé à l’euro monétaire, et la banque centrale chinoise travaille avec
Alibaba et Tencent pour créer la première crypto monnaie d’état (Yuan
numérique). Des pays comme la Russie, le Japon et la Suède sont déjà passés à
la phase de test.
Internet a créé un environnement favorable au développement
des devises numériques : génération millenium, croissance du commerce digital,
simplification des paiements, recul du cash, remise en question des
intermédiaires, internationalisation des échanges. Une devise supranationale,
sur base d’un panier de devises existantes, pourrait contribuer à stabiliser
les échanges commerciaux.
La première génération des crypto monnaies, en particulier
le Bitcoin, a surtout servi à se livrer à des spéculations importantes. L’intervention des institutionnels dans
cette jungle vise à les intégrer dans une génération de devises numériques plus
stables, et surtout connectées à
l’économie des biens et services. Les devises nationales n’empêcheront pas
les initiatives privées, mais elles pourraient en accroitre l’instabilité des
crypto monnaies privées en les concurrençant sur les attributs qui les ont
rendu jusqu’ici attractives pour ceux qui recherchent l’argent facile.