@Fergus
Mais vous savez absolument tous Fergus
Je vous remets La Bruyere. Cela correspond bien à vous 
Arrias a tout lu (La Bruyère, Les Caractères) Arrias
a tout lu, a tout vu, il veut le persuader ainsi ; c’est un homme
universel, et il se donne pour tel : il aime mieux mentir que de se
taire ou de paraître ignorer quelque chose. On parle à la table d’un
grand d’une cour du Nord : il prend la parole, et l’ôte à ceux qui
allaient dire ce qu’ils en savent ; il s’oriente dans cette région
lointaine comme s’il en était originaire ; il discourt des mœurs de
cette cour, des femmes du pays, de ses lois et de ses coutumes ; il
récite des historiettes qui y sont arrivées ; il les trouve plaisantes,
et il en rit le premier jusqu’à éclater. Quelqu’un se hasarde de le
contredire, et lui prouve nettement qu’il dit des choses qui ne sont pas
vraies. Arrias ne se trouble point, prend feu au contraire contre
l’interrupteur : « Je n’avance, lui dit-il, je ne raconte rien que je ne
sache d’original : je l’ai appris de Sethon,
ambassadeur de France dans cette cour, revenu à Paris depuis quelques
jours, que je connais familièrement, que j’ai fort interrogé, et qui ne
m’a caché aucune circonstance. » Il reprenait le fil de sa narration
avec plus de confiance qu’il ne l’avait commencée, lorsque l’un des
conviés lui dit : « C’est Sethon à qui vous parlez, lui-même, et qui
arrive fraîchement de son ambassade. » (ÉD. 8.)