La première incohérence est celle de la description de la maladie, qui
est, selon le scénario, une maladie terrible face à laquelle personne
n’est à l’abri. Visiblement les scénaristes n’ont jamais attrapé une
grippe sévère. Moi si, et vous peut-être. Si cela est le cas, vous vous
souvenez de ce que vous avez vécu : au moins 4 jours terrassés dans
votre lit, avec une température qui se rapproche des 39,9° et qui ne
commence à baisser qu’au 5ème jour. Si vous avez vécu cela,
vous savez bien que vous n’aviez pas la force de faire une vidéo, ni
même de vous déplacer. De fait, le film dans le film de la production
E/M n’est pas crédible ou alors la covid-19 qui frappe le chef d’Etat de
la fiction est moins grave qu’une grippe sévère. Bon, des lecteurs
impertinents me répondront que cela est le cas puisque le taux de
mortalité de la Covid-19 est en deçà du taux de mortalité d’une grippe
sévère. Faisons silence sur cet argument scientifique qui plombe un peu
plus le soap-opéra.
Avoir une grippe sévère, c’est en avoir les symptômes, être positif à la covid-19 signifie que vous avez le virus, pas forcément que vous êtes malade à crever... Sur les 15000 nouveaux cas détectés quotidiennement en ce moment, tous ne sont pas cloués au lit, certains n’ont même aucun symptôme. Pour Macron, on nous dit qu’il éprouve de la fatigue, des mots de tête et de la fièvre. Je ne vois du coup pas bien où est l’incohérence là-dedans.
Pour la comparaison avec la grippe saisonnière, l’INSERM vient de sortir une étude (https://www.thelancet.com/journals/lanres/article/PIIS2213-2600(20)30527-0/fulltext) comparant la mortalité des malades hospitalisés : ça donne en gros 3 fois plus de mortalité pour la Covid-19 que pour la grippe.
Ça n’est pas simple, la communication d’un président : quand il ne dit rien, on le soupçonne de cacher des choses, quand il parle on l’accuse de mensonge ou de manipulation — quand c’est préparé, ça manque de spontanéité, quand c’est improvisé ça manque de préparation...
Mais tant qu’on peut toujours en rire ouvertement, c’est qu’on est encore loin de la dictature 