@facta non verba
Votre texte s’inscrit dans une longue série d’articles auxquels nous avons eu droit sur Agoravox ces derniers mois. On cite des passages des Écritures, et le tour est joué. Où est la « réflexion » pour le coup ? Surtout, quel intérêt ? Comme si les dérives fondamentalistes actuelles venaient des deux religions qui se réclament de la Bible. C’est un combat qui a deux siècles de retard, la pratique religieuse n’a jamais été aussi faible en France. C’est un passe-temps pour retraités oisifs qui ont mal digéré leur formation chrétienne, voilà la vérité.
Les arguments de Voltaire dans le Dictionnaire philosophique sont d’une puérilité confondante. On peut le donner à étudier pour l’aspect rhétorique, mais philologiquement c’est nul. Voltaire s’inscrivait dans un combat qui a été remporté depuis longtemps, ressortir ses arguments tels quels aujourd’hui ne peut que se retourner contre lui, braquer les esprit pour rien. Laissez-moi vous citer un passage du Journal d’André Gide à propos de l’Encyclopédie de Diderot. Gide n’était pas un dévot, son œuvre a été mise à l’index par le Vatican. Voici ce qu’il écrivait :
"Ce qui me consterne, c’est l’inintelligence de certaines pensées philosophiques. Il en est certaines de si sottes qu’elles font le jeu de l’adversaire et précipitent le lecteur un peu sensible dans le camp des dévots. La plaisanterie bientôt se retourne contre le moqueur et le chrétien se fait gloire de ces flèches inoffensives qui ne l’atteignent jamais au cœur. Le gouailleur qui n’hésite pas à recourir à de telles armes se montre incapable de comprendre vraiment l’Évangile. L’on ne peut critiquer sainement que ce que l’on a d’abord bien compris, et l’on ne comprend pas bien l’Évangile sans une adhésion profonde, et du cœur autant que de l’esprit. »
Pour résumer, entre Voltaire et les barbus il y a de la place, et le littéralisme de dérision des anti-cléricaux n’est pas plus intelligent que le littéralisme dévotionnel des barbus.
Pour le reste, vous mettez en doute l’existence d’un premier Temple, ce qui est une ineptie, il faut le dire. Remettez-vous aussi en doute l’existence du Temple d’Hérode ? Et pourquoi aurait-il été construit précisément à cet endroit, sur le mont Sion ? Mais c’est un autre sujet. Merci tout de même pour votre article qui a dû vous demander beaucoup de travail.