Aux Lecteurs.
Pas d’interprétations et encore moins de conclusions hâtives.
De simples constatations suffiront :
Un médecin proche de laboratoires privés nommé à la tête de l’Agence sur les maladies infectieuses
29 déc. 2020.
Le professeur Yazdan Yazdanpanah, membre du conseil scientifique depuis le début de la crise de Covid-19 et chef de service des maladies infectieuses de l’hôpital Bichat de Paris, a été nommé à la tête de la nouvelle Agence de recherche sur les maladies infectieuses par arrêté du ministre des Solidarités et de la Santé et de la ministre de l’Enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation, comme l’indique le Journal officiel du 26 décembre.
L’objectif affiché par le gouvernement est de « renforcer la recherche biomédicale sur les maladies infectieuses émergentes et mieux armer scientifiquement la réponse publique à l’épidémie de Covid-19 », ont expliqué les ministres de tutelle (Santé et Recherche) par voie de communiqué. Son champ d’action couvrira les « maladies infectieuses émergentes, le sida, les infections sexuellement transmissibles et les hépatites virales ».
La nomination de Yazdan Yazdanpanah à la tête de cette nouvelle entité pose question. Et pour cause, le gastro-entérologue a cultivé des liens étroits avec des laboratoires pharmaceutiques. Il a fait partie des différents comités et conseils de plusieurs d’entre eux : Johnson & Johnson, Viiv, Abbvie, MSD, Pfizer, Janssen, BMS, Gilead, etc. Entre 2014 et 2019, il aurait perçu environ 96 000 euros de groupes privés.
En mars 2020, il expliquait à Mediapart avoir cessé ces pratiques : « Depuis 2017, j’ai arrêté mes liens avec les laboratoires [...] Est-ce que trois ans et demi ça suffit pour se défaire d’un lien ? Ce sont des discussions que nous avons dans le cadre de la définition d’un règlement intérieur. » Le délai de cessation des liens d’intérêt est l’un des critères pris en compte par la Haute autorité de santé (HAS) afin de déterminer si certains médecins sont légitimes pour se saisir de certains sujets. En 2013, la HAS a publié un « guide de gestion des conflits d’intérêts ». La définition apportée est la suivante : « Une situation dans laquelle les liens d’intérêts d’une personne sont susceptibles, par leur nature ou leur intensité, de mettre en cause son impartialité ou son indépendance. » Le « « déclassement » d’un lien d’intérêts majeur en autre lien d’intérêts peut se produire quand le lien d’intérêts a disparu depuis au moins trois ans ». Mais, selon Marianne, Yazdan Yazdanpanah aurait accepté « huit repas (dont sept payés par MSD) en 2018 ».
Chose surprenante, la HAS affirme dans son guide accepter une certaine dose de conflit d’intérêts : « Dans certains cas, les objectifs de protéger la santé publique » imposent d’« accepter le concours d’un expert dans une situation de conflit d’intérêts, car il est le seul à pouvoir fournir une expertise d’une qualité suffisante. »
Or, dès les frémissements de l’épidémie de Covid-19 en janvier 2020, le professeur Yazdanpanah a contribué aux tests du remdesivir sur des patients atteints du Covid-19 à l’hôpital Bichat, un médicament produit par le laboratoire Gilead avec qui Yazdan Yazdanpanah a donc eu des liens d’intérêts. Cette décision de tester le remdesivir a été critiquée par le professeur Didier Raoult lors de la Mission d’information de la conférence des présidents sur l’impact, la gestion et les conséquences dans toutes ses dimensions de l’épidémie de coronavirus-Covid-19 du 24 juin 2020.Didier Raoult estime devant la Mission d’information que le choix du traitement était précipité : « Quand j’ai commencé à discuter avec le ministère, on m’a tout de suite dit que Yazdan Yazdanpanah gérerait les essais. Or, dès le début, celui-ci n’a parlé que du Remdesivir avant même que sa sensibilité au virus soit testée. Le Targocid, un antibiotique injectable, avait été testé sur le SARS et avait donné de bons résultats : des solutions alternatives existaient. »Lorsqu’il apprend que les essais du professeur Yazdanpanah ont été lancés « en dehors de tout conseil scientifique » son souhait de quitter ce dernier est confirmé.
Et le Remdesivir a bel et bien montré des effets secondaires. Un article de l’International Journal of Infectious Diseases de septembre 2020 informe que « le traitement a dû être interrompu chez quatre des cinq patients » à cause d’une élévation de l’ALT (alanine aminotransférase, une enzyme hépatique) et/ou une insuffisance rénale. « Le remdesivir est un antiviral avec une activité in vitro efficace contre le SARS-Cov-2. » Mais « l’évidence d’une amélioration clinique chez les patients atteints de forme sévère du Covid-19 traités au remdesivir est controversée ».
Le 20 novembre, l’OMS met aussi à mal l’utilité du traitement de Gilead chez les patients atteints de Covid-19. Elle publie une « recommandation conditionnelle » contre l’administration de Remdesivir « aux patients hospitalisés, quelle que soit la gravité de leurs symptômes, dans la mesure où rien ne prouve à ce jour que le Remdesivir améliore pour ces patients les chances de survie et les autres résultats sanitaires ». Début octobre, la Commission européenne en commandait 500 000 doses à Gilead permettant aux Etats européens de commander jusqu’à 1 milliard d’euros du traitement."
30/12 12:30 - vachefolle
@doctorix Décidément les comploto-trumpistes sont indécrotables. Alors pour RAPPEL, TRUMP A (...)
30/12 11:01 - Renaud Bouchard
Aux Lecteurs. Pas d’interprétations et encore moins de conclusions hâtives. De simples (...)
30/12 10:24 - Renaud Bouchard
@pierrot Bonjour et merci pour votre observation que je lis très attentivement. Pourriez-vous (...)
30/12 10:16 - Renaud Bouchard
@INsoMnia Que oui ! Quelle abnégation ! Quel altruisme ! Nous allons effectivement suivre à (...)
29/12 23:28 - INsoMnia
@ Renaud Bouchard Nous allons suivre à la lettre les conseils d’un certain Albert (...)
29/12 19:33 - pierrot
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