Ce qui s’est passé dans la nuit du 8 au 9 janvier 2021 constitue le
premier autodafé numérique de l’histoire car avec la suppression des
comptes de Donald Trump et de ceux qui le soutiennent ou le suivent, ce
sont des millions de messages, de partages et de commentaires qui ont
été supprimés d’un coup ; c’est une partie de l’histoire contemporaine
des Etats-Unis, mais aussi du monde, qui a disparu. Ce qui avait été
dit, commenté et illustré avec des photos et des vidéos a été
totalement effacé.
Allons allons, si vous tenez à lire les merveilleuses paroles de Trump (dont le fameux « covfefe ») il reste encore https://www.thetrumparchive.com/. Ce qui est catastrophique, je trouve, c’est de considérer aujourd’hui que l’histoire ne s’écrit plus que sur Twitter, de trouver normal qu’un président utilise ce canal pour communiquer, de croire que lorsqu’il en est privé il ne peut plus s’exprimer.
Les multiples censures du président américain prennent l’apparence d’une
tentative de mise sous silence, d’une réduction des canaux de
communication et de diffusion des informations déclassifiées.
Je ne comprends pas cet argument : le principe même d’une information déclassifiée, c’est que chacun peut y avoir accès ! Si Trump possède de telles informations et qu’il les déclassifie, les journalistes s’empresseront de les diffuser sans que Trump ait besoin de le faire... Je ne vois donc pas en quoi cette « censure » empêcherait une déclassification de documents explosifs.
Trump n’a plus son compte Twitter, mais pourtant les Etats-Unis ont remis Cuba sur la liste des « Etats soutenant le terrorisme », et ont procédé hier à la première exécution fédérale d’une femme depuis près de
70 ans. Le miracle Twitter avec Trump, c’est d’avoir convaincu les gens que Twitter permettait de tout faire — et que sans Twitter, on n’est plus rien.