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Commentaire de mathias

sur Esclavage : devoir d'actualité


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mathias (---.---.64.89) 13 mai 2006 00:51

interview de Gamal Al-Banna, 86 ans, cadet de Hassan Al Banna, fondateur des freres musulmans.

il a occupé divers fonctions au sein de la confrerie.

Comment se porte l’Islam ?

G.A.B. : il est entre les mains de regimes et de conseils religieux paresseux . ces gens exploitent la gloire et les réalisations du passé, c’est à dire des faits qui remontent à mille ans et plus .

C’est devenu presque un monopole, un fonds de commerce. cette attitude paresseuse est dangereuse . On en voit aujourd’hui le résultat dans les manifestations de haine contre lIslam. c’est terrible .

Une voie de sortie ?

G.A.B. : Elle ne peut se faire que par un retour aux sources de l’Islam, du Coran. tout doit partir de là . Le Coran, contrairment à ce que prétendent nombre de ses promoteurs officiels, est un outil qui appelle à l’effort , à l’Ijtihad, et à la reflexion. Il ne peut reposer sur la seule transmissionaveugle de pere en fils. C’est cette dernière approche qui est privilegiée aujourd’hui, et c’est de là dont vient le danger.

Retourner aux sources de lislam signifie, aux yeux de l’opinion publique, bifurquer vers le salafisme, observer la chariah à la lettre, etc

G.A.B. :

Cela n’a rien à voir. le salafisme signifie une lecture conservatrice, passéiste , de l’islam. le retour aux sources de l’Islam signifie autre chose : comprendre la contexte social, et meme économico-historique, qui a enfanté le Coran. Aucune comparaison n’est possible entre ces deux approches . Quant à la chariah, rien ne dit que c’et un texte sacré . la Chariah est une base de travail, il faut en garder les lois compatibles avec notre époque, et changer, voire éliminer, les lois qui ne sont pas, ou ne sont plus, justes. Le retour aux sources n’est pas un retour au salafisme, mais à la raison, à la sagesse de l’esprit. Parce que l’essence meme de l’Islam, et je dirais meme de toute religion, ce n’est pas le texte sacré mais le cerveau humain.

C’est l’Homme qui prime. Et l’Homme c’est l’esprit, c’est la reflexion, c’est le renouvellement. En privilegiant l’approche inverse, figée, on perpétue les Khorafat (fables). Cela ne mene nulle part.

Les idées d’un Islam différent que vous pronez ne sont pas tres repandues. Pourquoi ?

Parce que les officiels politiques et religieux verrouillent l’espace dévolu à l’expression. Aujourdhui , quand je me déplace, je suis raremetn sollicité par les télévisions arabes. Forcément cela reduit l’impact de nos idées, mais nous autres réformateurs continuons d’exister à travers nos réseaux. Nous luttons ainsi depuis plus de quarante ans. Al-Azhar commence à lacher du lest mais c’est toujours le conservatisme figé qui l’emporte

Propos recueillis par Karim Boukhari, in Tel Quel, à Casablanca

in Courrier international


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