A l’Auteur.
Analyse intéressante qui pointe très justement une suite d’erreurs de communication qui vont au-delà de l’amateurisme et signent l’incompétence avec, pour résultat, une défiance compréhensible :
La défiance, obstacle n° 1 ? Effectivement.
"En guise de première conclusion, écrivez-vous, les “arguments” des personnes
hostiles aux méthodes asiatiques sont confus et révèlent surtout une
énorme défiance envers le pouvoir. Tout semble prétexte
à dire “non”. Et, honnêtement, je m’associe à cette défiance puisque je
ne pense pas que l’Amateur de Théâtre puisse mener à bien un plan
d’éradication. Il n’est intéressé que par son compte en banque et se
tourne les pouces depuis le début. Reste que l’agitation du pouvoir, je
veux parler de ces cinquante nuances de restrictions qui nous tombent
dessus tous les quinze jours, 18 heure au lieu de 20 heure, 100 km au
lieu de 1 km, ah non plutôt 20 km, télétravail obligatoire ou encouragé,
ah non seulement un jour par semaine, vélo interdit puis autorisé,
masque en intérieur ou aussi en extérieur, écoles fermées puis ouvertes,
bref tous ces ajustements sans fin visent à donner l’impression que le
pouvoir fait “tout son possible” pour lutter contre l’épidémie. Alors
qu’en réalité, il joue la montre. Ma conviction est que le pouvoir a
fait le choix, dès le début, d’attendre le vaccin, objectif déjà
mentionné par Ferguson dans son fameux article du 16 mars (12). Ce choix
de l’attente s’avère dramatique, comme nous le voyons aujourd’hui, et
se heurte de plein fouet à la multiplication des variants alors que la
campagne de vaccination (contre la souche initiale !) débute à peine.
Pour dissimuler son choix, le pouvoir s’agite en permanence, remplit
l’espace médiatique avec des mesures d’atténuation, jamais des mesures
d’éradication, ce qui aboutit à laisser le public dans une situation
confuse, pour ne pas dire schizophrénique, où le pouvoir paraît se creuser la tête tous les jours alors que la réalité quotidienne des Français ressemble à “Un jour sans fin” (13)."
Cordialement,
Renaud Bouchard