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Commentaire de JPE

sur Vaccination : halte au chantage


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JPE 29 janvier 2021 12:03

@Mélusine ou la Robe de Saphir.

 

Une victoire dérangeante : L’éradication de la variole.

 

 

Dans un article de Jean-Pierre Lellouche, pédiatre, paru dans le magazine Pratique vers 1999, on peut lire :

 

La variole a été éradiquée victoire : magnifique sur une maladie redoutable ! Nous aurions eu de nombreuses occasions de commémorer cette victoire : .../...

 

Il est intéressant de lire ce que les principaux acteurs de l’éradication en Afrique Centrale et de l’Ouest écrivaient en 1975. Foege Millar et Anderson (Smallpox eradication in West and Central Africa bulletin of the World Health Association, 1975) … A la saison de fréquence plus faible, la transmission de la variole était interrompue dans de nombreux villages. Ils expliquent comment ils furent amenés à découvrir que « la surveillance et l’endiguement était bien plus important que la vaccination de masse » et ils ajoutent que « il était évident que même dans des régions d’endémie variolique avec un faible taux d’immunisation parmi la population, les petits foyers de variole pouvaient être rapidement et effectivement contrôlés ». Les auteurs insistent sur un point essentiel : à partir du moment où la stratégie a été modifiée, les résultats obtenus ont été spectaculaires et rapides. Dans la région Est du Nigeria, par exemple, « la variole disparut en 5 mois avec la vaccination de 750000 personnes sur une population de 12 millions d’habitants ». Dans les 20 pays de la région, le changement de stratégie eut lieu en septembre 68 et, en octobre 69, treize mois plus tard, dix-neuf pays étaient libérés de la variole ; pour le dernier pays, l’éradication fut obtenue en mai 70, soit en vingt mois. A noter que ces auteurs ayant réussi à éradiquer la variole dans vingt pays, ont eu la modestie et l’élégance de rappeler que la stratégie de surveillance-endiguement avait été préconisée par la Commission de l’Académie Royale de Londres en 1896 ! et ils citent Dixon qui, en 1962, écrivait « Si nous étudions mieux les foyers de variole, il serait possible d’éradiquer la maladie en vaccinant une proportion faible de la population totale ». 

 

Dans un commentaire rédigé 23 ans plus tard, foega (Smallpox eradication in West Central Africa revisited bulletin of the WHO 1998 : 76(3)233-235-) explique qu’au début, il croyait à l’effet des vaccinations massives et la technique de surveillance d’endiguement lui paraissait et là survie et la technique de surveillance endiguement lui paraissait un complément nécessaire à la stratégie principale mais la stratégie de surveillance endiguement fut utilisée au début parce qu’il n’y avait plus assez de vaccins disponibles pour des vaccinations de masse. Il le dit très nettement : «  Tout d’abord cette stratégie ne fut pas choisie du fait d’une vision pénétrante ou d’analyses préalables. Elle fut utilisée parce qu’il n’y avait plus assez de vaccins disponibles et elle avait pour but de résoudre un problème immédiat plus que de créer une nouvelle stratégie »…

 

 Reconnaître cette modestie, prendre en compte la perplexité des démarches en santé publique est tout à l’opposé des attitudes dogmatiques et arrogantes présentées trop souvent comme des modèles. C’est pourtant la condition indispensable pour faire des soignants et des soignés des acteurs responsables.


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