@ETTORE
Les individus s’expriment à leur niveau dans le cadre des structures sociales et économiques qui existaient avant eux...
« Supprimez du droit social l’interdiction du travail des enfants et il ne faudra pas vous étonner que les petits ne vont plus à l’école » dirait Lordon.
Ce n’est pas ce personnage qui nous a fait adhérer à l’OMC, pas lui qui a incité l’UE a mettre sur la table de négociations la disparition de l’ensemble des services publics, pas lui qui a décidé de privatiser la création monétaire pour obliger les Etats à se faire rançonner pour avoir eu l’idée de céder un droit régalien à des intérêts privés bien mal inspiré pour la défense du bien public.
Combien de centaines de milliards d’euros donnés à des castors qui ne produisent rien (le secteur public aurait pu créer et prêter à taux zéro depuis 45 ans) ? Combien de budgets votés en déficit depuis 45 ans ?
Bien sûr, les poubelles de l’histoire l’attendent, envoyer son ministre de la santé batailler aux municipales avant la tempête attendue n’est par ex pas un signe de clairvoyance et l’amateurisme a été visible à tous les étages.
Mais le contexte était accablant pour l’exécutif avant même le premier patient. Difficile d’être un pompier quand on a été dans une brigade de pyromanes pendant toute sa carrière. Il reste des automatismes...
Pas lui non plus qui est à l’origine du paradigme économique en vigueur depuis le début des années 1980, avec la logique des délocalisations, du libre échangisme à outrance et des flux tendus pour les entreprises.
Accabler des individus équivaut à les transformer en fusibles pour pérenniser un système sur lequel on ne braque pas le projecteur. C’est le système dans lequel nous sommes qui est le premier coupable. Il n’est pas tombé des nues, les dirigeants actuels étaient formatés pour y croire et y participer. Mais ce sont des pions indéfiniment interchangeables. La FI ou le FN auraient fait à la marge la même politique. On est face à une pieuvre dont les tentacules repoussent. On peut se fatiguer à les couper, on se fatiguera avant elle.