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Commentaire de Cartman

sur Si Jésus est Dieu, alors tous les dieux contemporains et antiques sont Jésus !


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Cartman Cartman 18 février 2021 20:16

@P.-A. Teslier

Bonjour,

Pour respecter la doctrine chrétienne orthodoxe, Jesus est une des trois personne de la trinité. Il est à la fois entièrement homme et à la fois entièrement Dieu. Les trois personnes de la trinité, le Père, le Fils et le Saint Esprit sont elles aussi entièrement Dieu unique, sans division. Ces notions sont assez difficiles à comprendre mais expliquent déjà beaucoup de choses, sans vous demander d’y croire ou de ne pas y croire. Si vous me suivez, Jesus n’est pas exactement (seulement) « né » à Bethlehem, mais on peut dire que sa « partie humaine » est née à cette époque. En effet, dans le credo, il est dit « né avant tous les siècles », donc selon notre langage actuel, hors du temps. Si vous l’avez, le temps, nous pouvons aller plus loin sur ce thème :


.. engendré, non créé...
C’est à cause de l’hérésie d’Arius que l’Eglise a été amenée à formuler sa foi en Christ en opérant cette distinction fondamentale entre engendré et créé. Originaire de Libye, Arius ( 256-336 ) reçut sa formation théologique à Antioche. D’Antioche, il se rendit à Alexandrie où il fut ordonné diacre puis prêtre. A partir de l’an 318 environ, il se mit à provoquer de nombreuses discussions, en raison d’une doctrine théologique individuelle qu’il proposait dans ses homélies comme la foi de l’Eglise.
A la base de la théologie d’Arius se trouve un postulat qui, dès le départ, l’empêchait de saisir la véritable relation unissant Dieu le Père et Dieu le Fils. Ce postulat était que la divinité devait non seulement être incréée, mais aussi « agennètos », inengendrée. Il s’ensuivait que le Fils ne peut être vraiment Dieu. Il n’est que la première des créatures de Dieu et, comme elles toutes, il fut tiré du néant, et non point de la substance même du Père. Aussi diffère-t-il essentiellement de lui. Il y eut un temps, selon Arius, où le Fils n’existait pas. Il est le Fils de Dieu au sens moral du terme, mais non pas au sens métaphysique. C’est improprement qu’on lui décerne le titre de Dieu, car l’unique Dieu véritable, le Père, l’a adopté comme fils. De cette filiation par adoption ne résulte aucune participation effective à la divinité du Père, aucune véritable ressemblance avec celle-ci. Le Fils occupe une place intermédiaire entre le monde et Dieu le Père qui l’a créé pour en faire l’instrument de sa création. Le saint Esprit est encore moins divin que le Fils. Le Fils est devenu Jésus de Nazareth en ce sens qu’il a rempli en Jésus la fonction de l’âme.
Mais si Jésus de Nazareth n’est pas Dieu, c’est tout l’édifice chrétien qui s’effondre comme un château de cartes. Car enfin, toute la nouveauté du christianisme par rapport à toutes les autres religions, consiste à affirmer que l’humanité a été atteinte et de part en part pénétrée par la divinité, qu’elle a été divinisée. Si ce n’est pas Dieu lui-même qui, en la personne du Fils, est devenu l’un des hommes, l’homme n’a aucune possibilité de devenir ce que Dieu est, d’être divinisé, d’être introduit dans l’intimité même de la vie divine. L’homme ne peut être atteint et rejoint par Dieu autrement que par Dieu le Fils devenu l’un des hommes. L’homme étant un corps est rejoint corporellement par Dieu. L’humanité est divinisée par le seul fait que Dieu le Fils est entré en elle. Dans le corps humain de Jésus de Nazareth habite toute la plénitude de la divinité du Père. Et si tout homme est sauvé, c’est en ce sens que Dieu le Fils étant réellement devenu corporellement l’un des hommes, tout homme a pour destinée, toute humaine existence a pour sens ultime de pénétrer dans l’intimité de l’Acte générateur éternel par lequel Dieu le Père communique à Dieu le Fils la plénitude de sa Vie divine de Père, à savoir Dieu le saint Esprit.


(Source : P André Borelly)


Bien à vous.


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