Publié par « prescrire », pas vraiment des copains de Big Pharma ni du gouverment !
Covid-19 et ivermectine : beaucoup d’essais, peu de résultats et pas de preuve d’efficacité cliniqueL’ivermectine, un antiparasitaire utilisé par voie orale notamment dans la gale, a été repérée dans le cadre de la recherche de substances actives in vitro sur le Sars-CoV-2, le coronavirus causant la maladie covid-19 (1). Sur la base de ces données de laboratoire, dans divers pays, des patients atteints de covid-19 ont reçu ce médicament, et quelques études rétrospectives ont montré soit une absence d’efficacité soit une faible efficacité. Mais ces résultats in vitro ou non comparatifs sont de très faible niveau de preuves (2).
Début février 2021, quels sont les résultats de l’évaluation clinique et comparative de l’ivermectine en traitement ou en prévention de la maladie covid-19 ?
Voici les principaux éléments rassemblés par notre recherche documentaire, qui a reposé sur la consultation, le 5 février 2021, des registres d’essais cliniques étatsunien (ClinicalTrials.gov), européen (EudraCT) et de l’Organisation mondiale de la santé (Ictrp), ainsi que sur l’analyse d’un site de bibliographie mis à jour de façon hebdomadaire (3).
Beaucoup d’essais, peu de résultats publiés. De très nombreux essais sur l’ivermectine ont été déclarés dans les registres d’essais. Par exemple, parmi les essais dont le protocole a été décrit dans le registre le plus utilisé (ClinicalTrials.gov), 12 essais avec critères d’évaluation cliniques sont annoncés comme étant terminés, et la date de fin prévue de plusieurs autres essais est dépassée, pour certains depuis juin 2020. Mais des résultats n’ont été rapportés que pour 5 de ces 12 essais (4). Une quinzaine d’autres essais randomisés seraient en cours. Un nombre élevé d’essais sans résultats rapportés rend très probable un biais de publication. Autrement dit, il est probable que les résultats qui semblent favorables à l’ivermectine soient publiés plus volontiers.
Au total, des résultats cliniques sont disponibles, sous une forme ou une autre, pour 11 essais cliniques randomisés de l’ivermectine par voie orale, seule ou en association (5à15). Ils ont été menés en Asie et en Afrique. Dans la plupart des essais, le comparateur était un traitement considéré comme standard au moment de l’essai.
Pas de preuve solide d’efficacité. Sur les 11 essais cliniques avec résultats disponibles, 9 n’ont pas montré d’efficacité de l’ivermectine sur l’évolution clinique de la maladie covid-19 (5à7,10à15).
La mortalité des patients a été rapportée dans 5 essais, sans différence statistiquement significative entre les groupes ivermectine et comparateur, malgré des résultats numériques apparemment en faveur de l’ivermectine (7à9,12,13).
Seuls deux essais randomisés ont montré une certaine efficacité de l’ivermectine sur l’évolution clinique de la maladie covid-19 (8,9).
Un essai en double aveugle versus placebo a été mené au Bangladesh chez 400 patients atteints d’une maladie covid-19 confirmée, restés à domicile et suivis par téléconsultations (8). L’ivermectine en dose unique de 12 mg était associée avec la doxycycline, un antibiotique, à raison de 200 mg par jour pendant 5 jours. Des résultats, peu détaillés, ne sont disponibles que sur le registre ClinicalTrials.gov. Les caractéristiques des patients inclus ne sont pas connues, en dehors du fait que 60 % d’entre eux étaient des hommes, et que l’âge moyen était de 58 ans. Les résultats sur les deux critères principaux d’évaluation (amélioration clinique à 7 jours et à 12 jours) sont en faveur d’une efficacité de l’association ivermectine + doxycycline : à 7 jours, 60,7 % versus 44,4 % dans le groupe placebo (p < 0,03) ; et à 12 jours, 77,0 %, versus 62,8 % (p < 0,004). Les détériorations cliniques ont été moins fréquentes dans le groupe association : 8,7 % versus 17,8 % dans le groupe placebo (p = 0,01) (8). Ces données ne permettent pas d’estimer l’effet propre de l’ivermectine, non associée à la doxycycline.
En prévention, un essai égyptien a été mené, sans procédure d’aveugle, chez 340 personnes en contact dans leur foyer avec une personne ayant une infection par le Sars-CoV-2 confirmée. Des résultats, peu détaillés, ne sont rapportés que sur le registre ClinicalTrials.gov (9). La fréquence d’apparition de symptômes compatibles avec une maladie covid-19 a été moindre chez les patients ayant reçu de l’ivermectine en prévention : 7,4 % versus 58,4 % chez les patients n’en ayant pas reçu. La fréquence des cas de covid-19 confirmés n’a pas été rapportée, alors que ce critère était prévu au protocole, ce qui abaisse le niveau de preuves des résultats. Les investigateurs et les participants avaient connaissance du traitement reçu, ce qui rend ces résultats cliniques très fragiles.
[a suivre]
©Prescrire 11 février 2021
16/03 15:29 - alinea
@Durand Le BCG n’existe plus !!! on dit que les Roms ou autres tiermondistes sous les (...)
16/03 14:55 - Durand
@alinea « j’ai lu au contraire que la plupart des morts de covid en Italie l’an (...)
16/03 13:27 - alinea
@Durand le vaccin semble... oui ! je dois vous dire que je suis anti vax depuis que je suis (...)
16/03 13:12 - Durand
@alinea Je crois que vous faites erreur... Comme pour la grippe, la vaccination (...)
15/03 10:46 - Et hop !
@Clocel : « Rien que le nom m’amuse... » Lilly, c’est le laboratoire du Prozac et (...)
15/03 10:17 - alinea
@Durand Une explication rationnelle ? Du style : quand on est vacciné on ne craint plus (...)
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