@Jean Keim
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les
pensées de l’homme moderne étant radicalement différentes de
celles des hommes antiques et des hommes préhistoriques,
>
Différentes,
oui, très probablement. Mais pas nécessairement radicalement.
Neandertal
(il y a 2 ou 300.000 ans) avait développé des Ateliers de
fabrication d’outils en pierre. Avec une zone de dégrossissage, et
plusieurs autres endroits où se faisaient les finitions. (c’est avec
les quantités de débris trouvés au sol que l’on déduit cela).
Des
Ateliers similaires ont été retrouvés, encore plus vieux, en
Afrique de l’Est.
Là,
ils s’organisaient comme nous, en inventant des techniques
particulières.
Neandertal
enterrait ses morts (pas toujours), avec des rituels colorés. On
fait de même.
Si
on prend l’exemple de tribus d’Amazonie, avec leurs couleurs et leurs
plumes, que constate-t-on ? La différence de pensée tient
beaucoup à la manière de concevoir le monde. Ainsi, tailler une
haie ou des arbustes décoratifs dans un jardin leur fait vraiment
horreur. Car chaque être a une âme, et le massacrer vivant est
intolérable. (pour manger la plante, il y a un rituel) Note :
une de mes grand-mères ne tolérait pas que l’on touche au pain
avant le rituel ;..
Mais,
comme vous dites, le câblage est sûrement important. Quand on
chasse (ou est chassé), il y a des mouvements qu’il faut détecter
instantanément et mémoriser dans la fraction de seconde : nature et position. Par
exemple, les chimpanzés sont capables de mémoriser la position de
huit ou dix signes après les avoir entrevus une fraction de seconde,
et de bien se les rappeler individuellement. L’humain en est
incapable. En clair, le cerveau du chimpanzé est bien plus efficace
que l’homme pour cette mémorisation de court terme.
Mais
l’homme a conservé des bribes de cette fonction. Par exemple, dans
le jardin, assis sur un siège, vous regardez devant vous. Sur le
côté de votre champ de vision, un scarabée sort de sous une
feuille >> sans l’avoir regardé, vous l’avez vu. C’est un
automatisme archaïque qui nous est resté.
En
conclusion, je pense que l’on peut penser différemment tout en étant
capable de communiquer et de se comprendre. Pas nécessairement d’être d’accord. Cela aussi, c’est notre lot quotidien.