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Commentaire de Pascal L

sur Les fruits amers du christianisme


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Pascal L 24 mars 2021 23:56

« Depuis saint Augustin, nous savons qu’il y a deux manières de concevoir la vérité (Confessions, livre XI). Il distingue deux acceptions de la vérité : celle où la lumière éclaire ce qu’il s’agit de connaître et celle où la lumière accuse celui qui connaît. Il s’agit, en effet, de comprendre pourquoi, si en principe tout le monde souhaite connaître la vérité, dans bien des cas, lorsqu’on la connaît, on la refuse. Réponse : parfois, elle ne dévoile pas seulement des choses du monde mais aussi, surtout, notre attitude vis-à-vis de ces choses ; elle met en cause aussi celui qui voit, en révèle les actions, souvent mauvaises. Ainsi en va-t-il dans les textes bibliques : quand Dieu se révèle, ce qu’il montre et dit de lui-même met aussi en cause celui qui L’entend ou le voit : la sainteté divine fait apparaître par contraste l’homme comme pécheur. Pour accepter Dieu, il faut donc aussi se mettre soi-même en cause. Il n’y a pas de réception de Celui qui se découvre sans conversion de celui à qui la révélation advient. On comprend ainsi qu’il appartient à la définition même de la Révélation non seulement qu’on puisse y résister, mais surtout qu’on y résiste d’autant plus qu’elle se manifeste plus évidemment (et non pas parce qu’elle se manifesterait obscurément). » (Jan-Luc Marion, philosophe)

Touts les idéologies sont un refus de la révélation. C’est justement parce que l’homme la découvre qu’il commence à la refuser à cause des conséquences que cette révélation a pour nous. Survient alors une une réécriture où l’homme fait le bien en combattant le mal et ce combat se fait terrestre par refus du salut de Dieu. Le point le plus choquant de la révélation est l’amour absolu et inconditionnel de Dieu pour l’humanité. Cet amour nous engage complètement et nous fait découvrir à quel point nous sommes incapable d’aimer. Le refus de l’amour entraîne le remplacement de l’amour par une loi. Le bien est de suivre la loi et le mal de la refuser. L’Amour de Dieu nous libère alors que la loi nous contraint. Triste évolution ! L’hérésie ébionite, déjà apparue au premier siècle à Jérusalem après la mort de Jacques le Juste en 62, a refusé l’amour de Dieu et prôné une application absolue de la loi juive. Pour eux, Jésus n’a été élevé que parce qu’il appliquait parfaitement loi juive et tout homme peut en faire autant.

La lettre de Paul aux Galates combat déjà cette idéologie qui s’est pourtant développée et qui nous a donné l’islam. Les Musulmans ont intégré la théologie ébonite et refusent toujours l’amour inconditionnel de Dieu. Les premiers Musulmans connaissaient pourtant l’Evangile de Matthieu et quelques extraits de l’Evangile de Jean.

Si nos examinons les idéologies contemporaines, nous voyons toujours ce combat de l’empire du bien contre l’empire du mal et un paradis terrestre apparaître lorsque ce combat sera gagné (sera, car aucune idéologie n’a jamais gagné définitivement ce combat). L’empire du mal doit être défini chez ceux qui refusent d’adhérer au groupe. La loi du groupe ne doit jamais être transgressée par les membres, au risque d’être éjecté du groupe, ou pire être assimilé à l’empire de mal et être tué. En échange le groupe valorise les membres les plus fidèles. Nous sommes grégaire et en mal de valorisation. C’st pour cela que les idéologies ont tant de succès. Dans notre société hyper-individualisée, l’Etat ne valorise plus ses citoyens qui n’apparaissent souvent plus que comme de la graine de chômeur, d’improductif ou d’inutile. Il s’agit d’une véritable bombe à retardement. Ceux qui se sentent ainsi dévalorisés se tournent vers des idéologies dont certaines sont réellement mortifères. Nous devons nous préparer à des combats qui ne seront pas que spirituels.


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