Drôle d’ambition
démocratique !
C’est l’occasion de nous interroger sur cette
fabrication de l’opinion dite publique dans laquelle nous sommes immergés sans vraiment pouvoir y échapper. Car en fait à chaque fois maintenant, nous sommes interrogés
en hors d’œuvre sur des candidats non déclarés (donc sans projet connu) à qui il s’agit alors d’attribuer
au mieux un score. La grande partie de cache-cache avec les électeurs peut
commencer.
Puisque la finalité de l’élection présidentielle
de par nos institutions est de choisir au final entre deux candidats et leurs
propositions, on aurait dû nous interroger depuis longtemps quant à notre
préférence entre la présence de plusieurs candidats au 1er tour défendant
chacun leurs propres idées ou l’intérêt de coalitions autour de programmes
comme préalable au choix final d’un chef d’état qui se trouve chez nous légalisé comme l’élu
qui dispose du plus grand pouvoir exécutif dans son pays parmi les responsables
d’exécutifs de l’UE.
Dans cette configuration nous passerions d’une position
d’électeurs otages des appareils politiques et des stratagèmes de leurs
dirigeants à celle de citoyens informés des enjeux, des problèmes réels posés
et des alternatives proposées.
Nous aurions pu être interrogés aussi par ces bons docteurs qui se penchent sur notre santé civique bien en amont sur notre appréciation positive ou négative concernant
l’élaboration, le processus de décision et d’évaluation des politiques
publiques par exemple.
Puis encore sur la possibilité de
dispositions impliquant la consultation du corps électoral dès lors que des
réformes majeures et structurelles sont envisagées sans avoir été annoncées
dans le projet électoral.
Sans être hors sujet me semble-t-il.
Difficile de ne pas reconnaître que dans ces circonstances la
notion d’opinion dite publique est une construction et une mise en condition puissante
faite à partir de sondages, d’enquêtes d’opinions et de débats publics, mis en
scène par des communicants, acteurs des médias et responsables politiques avec
notre participation plus ou moins volontaire dans un cadre qui échappe aux
citoyens que nous sommes.
Derrière lequel se cachent les jeux
d’influence partagés par nos politiciens et toute la variété des communicants
chargés de nous choyer.
Il serait temps de se donner les
moyens de sortir de ces carcans, non ?