1/3 - Avec Macron nous sommes en dictature
Macron se préparait à être un des pires dictateurs
Laurent Wauquiez devant des élèves de l'EM Lyon Business School, le 3/12/2017 ; en quelque sorte, lui avait prouvé que la France est sous une dictature :
[1] « L’équilibre des pouvoirs... Ça, ça fait vraiment partie d’une illusion. Vous croyez qu’un parlementaire a le moindre pouvoir aujourd’hui ? Vous avez vu les guignols d’En Marche ? Ils sont tous avec le petit doigt sur la couture, et ils doivent tous voter la même chose. Quand ils osent apporter la moindre dissonance, ils se font taper dessus avec une matraque. Il n’y a aucun équilibre des pouvoirs en France. Donc il y a une dictature totale en France ! L'alignement entre l’exécutif et le législatif, c’est une vaste foutaise. »
« Le type, là où il est complètement dingue, c'est qu'il se raconte à lui une belle histoire. Il croit qu'il va passer à travers les gouttes. Il pense qu'il est inatteignable. Tout le monde a expliqué que c'était le meilleur, le plus beau, que les députés En Marche l'idolâtraient, que c'était le nouveau génie, incarnation du macronisme. Donc il pense qu'il est intouchable et qu'il peut faire ce qu'il veut. Sauf qu'il ne peut pas faire ce qu'il veut (...) Donc il va tomber. Et le problème, c'est qu'en tombant, il va éclabousser tout le monde. ».
Macron se défend d’être un dictateur
Macron (janvier 2020) lors de son retour en Israël, en colère face aux critiques sur sa politique, il déclarait :
« Nous sommes une démocratie, un système politique où l'on choisit nos dirigeants. C'est un système politique où l'on choisit les représentants qui auront à voter librement les lois qui régissent la société ? Çà a beaucoup d’exigence, cela veut dire que la liberté et la souveraineté du peuple sont reconnues. Mais ça a une contrepartie, à savoir que dans une démocratie, on a un devoir de respect à l'égard de ceux qui portent cette voie, parce que précisément on a le pouvoir de les révoquer. On a l'interdiction de la haine. Parce qu'on a le pouvoir de les changer. Aujourd'hui, s'est installé dans notre société et de manière très vicieuse par des discours politiques extrêmement coupables l'idée que nous ne serions plus dans une démocratie ; qu'il y a une forme de dictature qui s'est installée ! Mais allez en dictature ! Une dictature c'est un régime, où une personne ou un clan décide des lois. Une dictature est un régime où on ne change pas les dirigeants... Jamais ! Si la France c'est cela, essayez la dictature et vous verrez ! La dictature justifie la haine. La dictature justifie la violence pour en sortir. Mais il y a en démocratie, un principe fondamental, le respect de l'autre ; l'interdiction de la violence ; la haine à combattre. Tous ceux qui aujourd'hui dans notre démocratie se taisent sur ce sujet, sont les complices aujourd'hui, et pour demain, de l'affaiblissement de notre démocratie. »
[2]Analyse
[3] « Emmanuel Macron cherche ainsi de manière répétitive à nous convaincre que les manifestations des Gilets jaunes comme du mouvement actuel contre son projet de réforme des retraites sont inadmissibles dans notre système démocratique. Il estime en effet que la démocratie consiste à choisir ses représentants, puis à les laisser agir comme ils l’entendent (« librement »), et à les sanctionner éventuellement à la prochaine élection. Il n’y a alors aucune place pour « la haine, la violence et l’irrespect » que seule justifie la dictature. »
1 - Macron a-t-il été élu vraiment démocratiquement ?
« Il ne suffit pas d’être élu pour être élu démocratiquement. Encore faut-il que les conditions de cette élection répondent à certaines exigences.
Il existe ainsi en France une règlementation stricte dans le code électoral dont le respect impératif permet d’assurer la sincérité du scrutin. Ces règles concernent essentiellement le financement des campagnes et la communication en période électorale. Or, le candidat E. Macron a bénéficié d’une incroyable propagande de la presse audiovisuelle et écrite détenue par les oligarques français, provoquant un déséquilibre majeur dans le débat démocratique et altérant ainsi la sincérité du scrutin. C’est interdit, et si le coût de cette publicité électorale avait été réintégré dans le compte de campagne d’Emmanuel Macron, il aurait très largement dépassé le plafond, ce qui est illégal. Le code électoral n’a donc pas été respecté, même si la Commission nationale des comptes de campagne et le Conseil constitutionnel n’ont pas voulu le voir. »
2 - De quelle légitimité électorale bénéficie Macron ?
« Macron dispose apparemment d’une indiscutable légitimité électorale : élu par plus de 66 % des électeurs tandis que son mouvement LREM a obtenu 350 députés sur 577, soit près de 61 %. C’est oublier quelques effets d’optique qui font que ces chiffres sont biaisés.
[4]Tout d’abord le syndrome du vote utile : 57 % des électeurs d’Emmanuel Macron au second tour de la présidentielle ont déclaré avoir voulu avant tout éviter l’élection de Marine Le Pen. On est donc loin d’une adhésion de 66 % des électeurs à son programme ou à sa personne. […]Finalement, 16,4 % et 13,9 % seulement des Français ont réellement voté pour M. Macron au premier tour de la présidentielle ou pour les candidats LREM au premier tour des législatives. En d’autres termes près de 84 % des Français n’ont pas voté pour M. Macron, et près de 86 % d’entre eux n’ont pas voté pour les candidats de la majorité présidentielle. »
3 - Les projets du gouvernement sur les retraites sont-ils fidèles au programme du candidat Macron ?
« L’élection n’est pas un blanc-seing donné par les citoyens à l’élu, n’en déplaise au président de la République, pour qui, dans une démocratie, les représentants sont libres de voter les lois (voir ses propos plus haut) et font donc ce qu’ils veulent. Les règles décidées par nos représentants doivent correspondre au programme des candidats.
Le cas de la retraite nous permet de comparer promesses du candidat et projets de l’élu. Que disait le programme du candidat Macron sur les retraites ? Sur le contexte tout d’abord. Citation : « Le problème des retraites n’est plus un problème financier. […] Pour la première fois depuis des décennies, les perspectives financières permettent d’envisager l’avenir avec « une sérénité raisonnable ». […] L’enjeu aujourd’hui n’est donc pas de repousser l’âge ou d’augmenter la durée de cotisation. » L’élu dit aujourd’hui exactement le contraire...
Le programme du candidat est ensuite pour le moins vague : « Notre projet […] est de rétablir la confiance et de construire un système adapté aux parcours professionnels […] en mettant en place un système universel, juste, transparent et fiable. […] Notre système restera fondé sur la répartition. […] Il préservera les avantages sociaux, par exemple ceux qui sont liés à la maternité. […] Chacun pourra consulter, à chaque instant, l’ensemble des droits qu’il a accumulés et la pension correspondante. »
– Système universel ? Alors que les policiers, militaires, personnels naviguant des compagnies aériennes, entre autres, bénéficieront d’un système particulier ?
– Les avantages sociaux, liés à la maternité, préservés ? Alors que les femmes ne bénéficieront plus que d’un avantage correspondant à quatre trimestres, au lieu de l’équivalent de huit trimestres ?
– Chacun pourra consulter à tout moment la pension à laquelle il peut prétendre ? Alors qu’avec un système à points le montant de la retraite ne peut être calculé que lors du départ à la retraite, en fonction de la valeur du point à ce moment ? […]
Il est donc clair que le programme du candidat ne correspond pas au projet du gouvernement. […] »
4 - La légitimité démocratique doit être validée en permanence
a/ qu’est-ce que la légitimité républicaine dont se prévaut Macron ?
Dans un système de démocratie représentative, la légitimité politique d’occuper un mandat et d’appliquer son programme nécessite que soient réunies deux conditions cumulatives. Tout d’abord, une arrivée au pouvoir légale et régulière par un scrutin dont la « sincérité » ne peut être mise en doute. On a vu plus haut que ce n’était pas le cas. Ensuite que le pouvoir bénéficie d’une reconnaissance sociale de la part des gouvernés. Après l’élection, la légitimité démocratique doit se valider jour après jour, et le pouvoir doit s’exercer dans un cadre strict de dispositifs institutionnels qui est celui d’une Constitution et d’une organisation des pouvoirs publics qui prévoient séparation, équilibres et contrôles. Et parmi ces dispositifs institutionnels, l’usage de la violence d’État que nous analysons plus bas.
« Pour qu’on ne puisse abuser du pouvoir, il faut que, par la disposition des choses, le pouvoir arrête le pouvoir », nous dit Montesquieu dans « De l’esprit des lois ». Cette limitation du pouvoir par le pouvoir qui permet de lutter contre l’oppression est mise en œuvre par la séparation des pouvoirs législatif, exécutif, judiciaire, qui est un principe fondamental des démocraties représentatives. A contrario, les régimes dictatoriaux recherchent une concentration des pouvoirs. Or, en France, les procureurs, qui décident seuls de poursuivre ou non une personne physique ou morale, dépendent tous d’un supérieur hiérarchique commun, le garde des Sceaux, ministre de la Justice et donc du pouvoir exécutif. La Cour européenne des droits de l’Homme, partie du Conseil de l’Europe, a d’ailleurs condamné à plusieurs reprises (en 2008, 2010, 2013) la France pour l’absence d’indépendance du parquet – c’est-à-dire des procureurs – à l’égard du pouvoir exécutif, c’est-à-dire du gouvernement.
La « démocratie » française n’est, de ce seul fait, pas très démocratique.
b/ Par ailleurs, la souveraineté du peuple au fondement de la démocratie est permanente et ne saurait s’exprimer qu’une fois tous les cinq ans lors des élections.
Même si le président de la République avait été porté au pouvoir par une majorité écrasante des Français (on a vu que c’était très loin d’être le cas), les citoyens auraient toute légitimité de changer d’avis et de refuser les décisions politiques du pouvoir. C’est au pouvoir à s’adapter aux Français et non l’inverse.
Or force est de constater qu’Emmanuel Macron n’a pas le soutien d’une majorité de Français. Selon un sondage de l’IFOP pour Le Journal du dimanche , la cote de popularité du chef de l’État a atteint un plus bas de 23 % en décembre 2018, avant de grimper progressivement et de se stabiliser ces derniers mois à 33 % et 34 %, pour baisser en janvier 2020 à 30 %.
Le total des mécontents à l’égard du président de la République est aujourd’hui de 68 %. Selon le baromètre annuel du Cevipof de décembre 2018, seuls 22 % et 23 % des Français faisaient confiance au « gouvernement » et à « l’institution présidentielle », en baisse de 8 et 10 points en un an. Un record.
Et lors des élections européennes de mai 2019, le parti du président a royalement culminé à 10,7 % des inscrits, et même à 9,6 % des citoyens en âge de voter... L’ampleur des manifestations depuis plus d’un an et la durée exceptionnelle des grèves actuelles sont donc tout à fait cohérentes avec les résultats des sondages et des élections les plus récentes.
Plus précisément, près de six Français sur dix (57 %) sont opposés à la réforme des retraites selon un sondage Elabe pour BFMTV publié le 18 décembre 2019 et 51 % des Français ont un avis positif sur le mouvement de protestation contre la réforme des retraites selon un sondage IFOP pour le Journal du dimanche publié trois jours plus tard. Et ces chiffres sont très stables.
Qu’en est-il du calendrier de la réforme des retraites qui étale sur les années à venir des décisions essentielles, comme si elle avançait masquée ?
Est-ce une méthode démocratique de faire voter des lois partielles, sans discuter par exemple de son aspect financier ? Est-ce démocratique de donner aux députés un texte de plus de 1000 pages et 70 articles de loi six jours avant la date de dépôt des amendements ? Comment justifier que le gouvernement continue au même rythme alors que le Conseil d’État proteste sur les délais des projets de loi organique et de loi instituant ce système universel de retraite, car il n’est pas « à même de mener sa mission avec la sérénité et les délais de réflexion nécessaires pour garantir au mieux la sécurité juridique de l’examen auquel il a procédé ». Pourtant, ce n’est pas le temps qui a manqué au gouvernement : initialement prévue pour mi-2018, la réforme a été maintes fois repoussée, puis a fait l’objet d’innombrables consultations avec les partenaires sociaux. Et elle est encore « lacunaire » selon le Conseil d’État...
5 - La violence de l’État est-elle légitime ?
« Le concept de « violence légitime » dont disposerait la police est un abus de langage avançant l’idée d’une « autorisation juridique » donnée aux forces de l’ordre de violenter les corps dans l’intérêt de l’État. Il s’agit en fait du « monopole de la violence » que seul l’État sur un territoire donné est autorisé à utiliser. Cette violence est déléguée à la police et, ce qui est essentiel, à la Justice qui doit exercer son contrôle sur l’utilisation de la violence par les agents armés de l’État.
Pour que cette violence dont l’État a le monopole soit « légitime », deux conditions indispensables doivent être réunies : d’abord que son usage en soit défini et règlementé par la loi, en nature, en intensité, et en proportionnalité. Et qu’ensuite le caractère légal et régulier de cet usage soit contrôlé par le juge. La première condition est remplie : l’usage de la violence physique par les forces de l’ordre est strictement encadré par le Code pénal.
La seconde condition, celle du contrôle par la justice, n’est pas remplie, car la justice française est totalement défaillante.
Un an après le début du mouvement des Gilets jaunes, 372 procédures avaient été enregistrées contre des policiers et gendarmes, selon un décompte du ministère de la Justice. Parmi elles, 109 avaient été classées sans suite et 29 avaient fait l’objet de l’ouverture d’une information judiciaire. Seuls trois renvois en correctionnelle de fonctionnaires avaient été ordonnés.
Alors que, côté Gilets jaunes, 3200 condamnations avaient été prononcées durant cette même période, avec plus de 1000 peines de prison ferme. L’invraisemblable brutalité des forces de l’ordre sur le terrain dont témoignent des centaines de vidéos ont fait depuis le début du mouvement des Gilets jaunes des centaines, voire des milliers de blessés, 319 blessures à la tête, 25 personnes éborgnées, 5 mains arrachées et 2 morts.
Cette violence inouïe a effaré les observateurs étrangers, au point que le Conseil de l’Europe, le Parlement européen et les Nations Unies l’ont condamnée. Mais cette brutalité n’a jamais donné lieu qu’à deux condamnations de policiers par la justice en première instance (à deux et quatre mois de prison avec sursis...). Il est vrai après le filtre ou plutôt le barrage des institutions internes à la police et à la gendarmerie (Inspection générale de la police nationale IGPN et Inspection générale de la gendarmerie nationale IGGN) chargées d’ « enquêter », mais qui se chargent d’abord de protéger les délinquants des forces de l’ordre et leurs responsables ? Et après le filtre des procureurs qui dépendent du gouvernement et qui décident de poursuivre ou de ne pas poursuivre comme on l’a vu plus haut...
Cette défaillance flagrante de la justice prive « le monopole de la violence » dont dispose l’État de sa légitimité juridique et démocratique. Et ce qui n’est pas une coïncidence, en décembre 2018, seuls 44 % des Français faisaient confiance à « la justice » tandis que 53 % ne lui faisaient pas confiance, selon le baromètre annuel du Cevipof. Notre pays n’aurait-il pas basculé dans une forme d’arbitraire ?"
6 - La violence des citoyens est-elle légitime ?
« La violence des simples citoyens n’est pas toujours illégitime. Par exemple, quand quelqu’un est dans une situation où seule la violence lui permet de faire respecter ses droits fondamentaux, la violence est légitime. Ainsi, chacun a le droit de s’opposer par la violence à quelqu’un qui voudrait le violer, le voler, le blesser par exemple. Mais cette violence doit être proportionnée au risque.
Au niveau politique, quand un élu agit contre la volonté de son peuple (c’est bien le cas aujourd’hui avec les retraites, comme on l’a vu plus haut), quand il refuse de modifier ou d’abandonner son projet, c’est-à-dire d’écouter son peuple, quand ce pouvoir use d’une violence qui n’a pas de légitimité juridique et démocratique, il est clair que ce pouvoir ne respecte pas les citoyens et que les citoyens n’ont aucun devoir de respect à l’égard de ce pouvoir, cet irrespect pouvant aller jusqu’à la haine et la violence. Mais les citoyens ont-ils d’autres moyens que la violence pour faire respecter leur volonté collective ?
Cela n’est pas sans rappeler les articles 33 et 35 de la Constitution de la première République de 1793 intitulée « Déclaration des droits de l’homme et du citoyen » :
Art. 33 -La résistance à l’oppression est la conséquence des autres Droits de l’homme.
Art. 35 -Quand le gouvernement viole les droits du peuple, l’insurrection est pour le peuple et pour chaque portion du peuple, le plus sacré des droits et le plus indispensable des devoirs.
Cette légitimité de la violence des citoyens a cependant des limites, elle doit être proportionnée au risque et au déni de démocratie. Aujourd’hui, la violence des manifestants est très limitée, elle n’est pour l’essentiel que matérielle et symbolique (le Fouquet’s, des banques…) ou répond à la violence gratuite des forces de l’ordre amplement démontrée."
Conclusion
« Une dictature, c’est un régime où une personne ou un clan décident des lois », nous dit Emmanuel Macron avec raison. C’est exactement ce qui se passe aujourd’hui en France. Les Français ne pensent peut-être pas vivre dans une dictature, mais ils étaient 70 % fin 2018 à considérer que « la démocratie ne fonctionne pas bien » selon le baromètre annuel du Cevipof.
Cela correspond à l’état actuel de notre système politique : un président mal élu lors d’un scrutin non sincère, sur un programme vague et non discuté, qui tente d’imposer un programme politique précis qui ne correspond pas à ce que la majorité des citoyens avaient compris de son programme, à l’aide d’une répression policière éhontée qui n’est pas contrôlée par la justice, et une justice qui n’est pas indépendante de l’exécutif. Un président qui n’a donc pas de légitimité démocratique pour mener sa politique. Et finalement un président qui parle beaucoup de démocratie pour justifier l’injustifiable, mais sans savoir ce qu’est la démocratie. Un président hyper-violent (pour un pays dit démocratique, mais classique dans une dictature) vis-à-vis de ses citoyens, qui usent eux-mêmes d’une violence des plus mesurée.
[5]Extrait d’un article en complément de Michel Onfray
« Il est admis que 1984 et La Ferme des animaux d’Orwell permettent de penser les dictatures du XX° siècle. Je pose l’hypothèse qu’ils permettent également de concevoir les dictatures de toujours.
Comment instaurer aujourd’hui une dictature d’un type nouveau ?
J’ai pour ce faire dégagé sept pistes : détruire la liberté ; appauvrir la langue ; abolir la vérité ; supprimer l’histoire ; nier la nature ; propager la haine ; aspirer à l’Empire. Chacun de ces temps est composé de moments particuliers.
– Pour détruire la liberté, il faut : assurer une surveillance perpétuelle ; ruiner la vie personnelle ; supprimer la solitude ; se réjouir des fêtes obligatoires ; uniformiser l’opinion ; dénoncer le crime par la pensée.
– Pour appauvrir la langue, il faut : pratiquer une langue nouvelle ; utiliser le double langage ; détruire des mots ; oraliser la langue ; parler une langue unique ; supprimer les classiques.
– Pour abolir la vérité, il faut : enseigner l’idéologie ; instrumentaliser la presse ; propager de fausses nouvelles ; produire le réel.
– Pour supprimer l’histoire, il faut : effacer le passé ; réécrire l’histoire ; inventer la mémoire ; détruire les livres ; industrialiser la littérature.
– Pour nier la nature, il faut : détruire la pulsion de vie ; organiser la frustration sexuelle ; hygiéniser la vie ; procréer médicalement.
– Pour propager la haine, il faut : se créer un ennemi ; fomenter des guerres ; psychiatriser la pensée critique ; achever le dernier homme.
_ Pour aspirer à l’Empire, il faut : formater les enfants ; administrer l’opposition ; gouverner avec les élites ; asservir grâce au progrès ; dissimuler le pouvoir.
Qui dira que nous n’y sommes pas ? »
[2] FORMIDABLE ARTICLE !!!! Vendredi 3 avril 2020, par Commission Démocratie d’attac : à lire et relire !!!!
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