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Commentaire de Hervé Hum

sur La possibilité d'une société fraternelle


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Hervé Hum Hervé Hum 29 avril 2021 08:51

@infraçon

Donc pour moi, dans une société fraternelle, il n’est plus question de responsabilité, de lois, de droits ou de devoirs (avec des juges, des philosophes, des juristes, etc). Il y a les principes de fraternité qu’on observe et qu’on vit avec ses tripes. Point.

Nous ne serons jamais d’accord, mais seule la réalité a raison, or, il y a trop de natures différentes, mû par des intérêts divergents pour pouvoir fonder une société fraternelle sans lois, donc, sans notion de droits et de devoirs, c’est impossible et aucune société, même au fin fond de l’Amazonie ou en des temps les plus reculés et en aucun endroit de la planète une société aussi fraternelle soit elle, n’a fait l’économie de lois. Et la raison en est aussi simple qu’imparable, le fait que pour vivre en communauté, il faut obligatoirement des lois pour définir le lieu commun où l’imaginaire de chacun cède la place à la cohésion du collectif. C’est le fondement même du principe de réalité sans lequel il n’y a pas de réalité possible . Sans lequel, il n’y aurait pas de lois physiques définissant le mouvement des atomes, leur interrelations et ce, jusque dans les galaxies. Bref, vous n’avez que votre seul imaginaire pour concevoir et vivre votre rêve de société fraternelle ou l’espérer dans l’au delà, mais dans la réalité, il faudra attendre encore un peu et en accepter les conséquences.

La réalité impose ses propres conditions et ni vous, moi ou même un Dieu tout puissant n’y pouvont rien, sauf de l’accepter et de faire au mieux.

Pour l’article « droit, devoir et responsabilité », je suis allé à l’essentiel et resté le plus simple possible. Cela dit quand vous écrivez

"le terme est malheureux si on interprète comme les droits « acquis », des devoirs qu’on auraient acquis de haute lutte sociale !...

« Vous oubliez juste un détail, le fait que tout droit implique un devoir et tout devoir APPLIQUE un droit. Sans cela, c’est l’arbitraire de celui qui détient le pouvoir qui effectivement se passe de devoir et de droit ou fait valoir l’un au dessus de l’autre. Droit et devoir sont les deux faces d’une même pièce, l’un n’existe pas sans l’autre. Ainsi, si les parents ne se font pas un devoir d’appliquer les droits de leurs enfants, quel en est alors le résultat ? Autrement dit, les droits sont acquis par le devoir de la lutte sociale, que l’on pose alors comme innée. L’innée est simplement un acquis dont on ne remet plus en question le fondement et qui prend alors une forme automatique, atavique. Sans cela, il faut renoncer à l’idée d’évolution !

Quand à savoir de quels droits et quels devoirs, c’est là tout le débat citoyen ! Mais vous semblez glisser sur le fond de l’article, à savoir que la responsabilité repose sur l’équilibre entre les droits que l’on revendique vis à vis d’autrui et du devoir que cela implique, comme par exemple, demander à autrui qu’il dédie de son temps de vie à votre service, implique de lui rendre la pareille, sans cela, c’est le système capitaliste, parasitaire et où la fraternité est alors à sens unique (l’exemple est le mouvement hippie, où se mélangeait cigales et fourmis, mais cela n’a guère durée). L’avantage de la responsabilité vue en tant qu’équilibre, c’est qu’elle ne se fonde pas sur un critère d’intelligence, mais de conscience... Fraternelle ! Ici, pas de risque d’eugénisme.

Pour votre remarque sur la bourgeoisie, mon article traite de l’évolution historique où le bourgeois est d’abord l’artisan et cela ne change rien à la démonstration ;

Idem pour le reste, par exemple, la preuve de sa puissance est celle de posséder la vie d’autrui, il n’y a rien de plus puissant, dominateur que de pouvoir disposer de la vie d’autrui,vous pouvez chercher, vous ne trouverez rien de plus puissant.Sinon, nous ne placerions pas le prédateur en haut de la hiérarchie sociale, or, la seule différence entre le prédateur humain et animal, c’est que le premier ne mange pas ou plus le temps de vie de sa proie d’un seul coup, mais lentement, en exploitant sa force physique ou intellectuelle, parce que c’est infiniment plus efficace ainsi. Croyez moi, si le lion ou plutôt la lionne savait élever des gnous, il/elle le ferait sans hésiter plutôt que de devoir s’épuiser à le chasser.

Pour la notion de souveraineté, vous avez faux et me prouve que vous avez lu trop vite et donc mal, car la souveraineté nationale est par définition incompatible avec la coopération comme ordre premier (donc, y compris la fraternité), cette dernière ne pouvant s’imposer, comme la fraternité, qu’en renonçant à sa propre souveraineté pour placer la collectivité humaine au dessus. Comme je l’écris, la souveraineté est une notion intérieure qui n’admet pas de lois supérieure à soi. Qui admet certes des accords, mais pouvant les renier s’ils ne sont plus profitables, essentiellement lorsqu’on dispose de la force pour cela. La coopération exige que les citoyens placent l’appartenance à l’humanité avant leur identité nationale, qui n’a jamais servi que les prédateurs. La souveraineté réside alors toute entière dans le seul choix de sa propre nature d’être, qui reste inviolable et la propriété, celle du choix d’usage de son temps de vie en fonction de ses droits revendiqués vis à vis d’autrui.

Je ne traite dans ces articles que des bases élémentaires !

Pour finir, évitez de penser pour les autres, vous ne pouvez pas dire ce que Mandelbrot penserait de la fractale en tant que principe fondamental de la causalité,je suis personnellement persuadé qu’il approuverait. d’autant que vous n’y comprenez rien. Le prodigieux de la fractale, c’est que, selon la fonction mathématique géométrique, une vue d’ensemble donne l’impression d’une forme géométrique différente de ses parties reproduites, alors qu’il s’agit toujours de la même figure. Sauf que si Mandelbrot ne l’a étudié qu’au niveau mathématique et géométrique, le principe de la fractale vaut aussi et surtout pour décrire l’évolution de la vie à travers ses différentes échelles. Mais on ne traite pas le sujet de la même manière, même si le principe reste intangible fondamentalement. C’est ce »détail« qui vous échappe visiblement (mais il y en a d’autres), le fait que la fractale désigne le changement d’échelle spatio-temporelle et des conditions requises pour cela. N’oubliez pas que si les mathématiques et la géométrie peuvent décrire les lois de la physique, alors, en quoi la fractale en serait exclue ? Ici, vous réagissez avec »vos tripes", le hic, c’est que c’est souvent contraire à la raison, c’est à dire, de la causalité et dès lors où on sort de cette dernière, on tombe automatiquement dans l’arbitraire de la pensée, ici, la votre seule et qui devient vite incompatible avec la fraternité, qui demande de se plier au lieu commun de la pensée pour permettre la fraternité.

Vous pouvez faire tout ce que vous voulez, vous n’en sortirez pas, sauf à imposer votre dictature de la fraternité, mais c’est une aporie du raisonnement qui débouche toujours sur la violence.

Avant d’atteindre cet idéal de fraternité, il faut d’abord passer par des lois qui tendent vers celui-ci et cela passe obligatoirement par la justice sociale, qui passe par l’équité. Tous les moyens pour cela sont déjà en place, manque juste à en prendre conscience et de le vouloir réellement.

Me reste à aller lire votre site !


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