Cette analyse de Huis Clos de Sartre illustre parfaitement votre propos. Il y a les actes et ce qui se cache derrière : de veulerie, de haine, de trahison,... S’il y avait un Dieu que jugera-t-il ? Les actes ou ce qui les motivaient,.... Extrait : le trio ne peut plus ne pas « connaître ses monstres ». Garcin avait beau être pacifiste, il était une brute ignominieuse avec sa femme, la faisant mourir de chagrin, l’obligeant à se faire servante de ses maîtresses, la torturant sans jamais essuyer de sa part un seul reproche : elle lui vouait une reconnaissance et un amour éperdu parce qu’il l’avait tirée du ruisseau. Inès se reconnaît coupable d’une affaire dans laquelle sa responsabilité criminelle est engagée. Désirant la maîtresse de son cousin, elle s’est insinuée en celle-ci pour la désaffecter et même la dégoûter progressivement de son amant. Florence, brûlante de la méchanceté sèche et passionnée d’Inès, ne peut plus regarder celui qu’elle aimait qu’avec les yeux d’une femme qui hait les hommes : repérant toutes les vulgarités masculines bien anodines quand elles sont reprises dans une relation amoureuse (« des riens... il faisait du bruit en buvant ; il soufflait par le nez dans son verre... »), elle finit par être écœurée au point de le quitter pour Inès. Mais Inès est méchante. Elle détruit tout ce qui l’approche : « Moi je suis méchante : ça veut dire que j’ai besoin de la souffrance des autres pour exister. Une torche. Une torche dans les cœurs. Quand je suis toute seule, je m’éteins. Six mois durant, j’ai flambé dans son cœur ; j’ai tout brûlé. Elle s’est levée une nuit ; elle a été ouvrir le robinet du gaz sans que je m’en doute, puis elle s’est recouchée. » [2][2]Acte 1, scène V. Estelle se révèle avoir eu un amant qui lui a fait un enfant dont elle ne voulait pas. "L’enfant est venu tout de même. Je suis allée passer cinq mois en Suisse. Personne n’a rien su. C’était une fille.