@Opposition contrôlée
Votre agressivité méprisante n’est pas surprenante. Ceux qui
défendent l’islamisme n’aiment généralement pas trop la critique. L’esprit
critique n’est pas une grande vertu dans la culture musulmane.
Coran, sourate 24, verset 51 : La seule parole
des croyants, quand on les appelle vers Allah et Son messager, pour que
celui-ci juge parmi eux, est : « Nous avons entendu et nous avons obéi ». Voilà
les bienheureux.
Coran, sourate 33, verset 36 : Il
n’appartient pas à un croyant ou à une croyante, une fois qu’Allah et son
messager ont décidé d’une chose, d’avoir encore le choix dans leur façon
d’agir. Quiconque désobéit à Allah et à son messager est dans un égarement
évident.
On peut se référer à plein de juristes
musulmans pour en conclure à peu près ce qu’on veut (al-Kindî, al-Farâbî, Ibn Sîna, al-Ghazâlî, Ibn Rushd, Ash-Shâtibî, Ibn
Khaldûn, etc.). Les positions des musulmans orthodoxes me paraissent
être les plus claires et les plus cohérentes intellectuellement (ex. Ibn
Taymiyya, textes de Daech, Yussuf Qaradawi).
Le musulman par la shahada est affirmatif :
au sens strict, il ne croit pas, il « témoigne ». Il n’y a pas à
croire que Mahomet est l’envoyé d’Allah puisque c’est pour le musulman une
certitude qui n’a pas à être discutée : il a juste à en témoigner. Cette
position induit implicitement un rejet de toute discussion pouvant remettre en
cause le statut du Coran et de Mahomet. C’est certainement une raison
fondamentale expliquant l’imperméabilité de l’islam à toute approche
rationnelle critique depuis notamment la « fermeture des portes de
l’ijtihad » au XIIème siècle.
Malek Chebel écrivait avec clarté : « Pour
le croyant islamoïde, l’islam se situe au-dessus et en dehors de la critique
humaine. Pour lui, la doxa ne peut être questionnée, ni dans sa généralité ni
dans son détail, car cela mettrait en péril tout l’édifice de la croyance. Le
comportement « islamoïde » consiste donc à rejeter en bloc toute
innovation inconvenante, tout en donnant le change à quiconque s’avise de
critiquer tel ou tel précepte islamique. À ce sujet borné, l’islam n’offre que
des avantages : une religion divine, avec un prophète d’une sagesse à
toute épreuve et une histoire arabo-islamique flamboyante. »