Je suis souvent d’accord avec le contenu de vos articles, mais celui-là me laisse sur ma faim.
Tout le malentendu, en ce qui me concerne part de la première phrase de l’introduction que j’aurais préférée rédigée de la sorte :
« Si on définit le peuple comme représentant ceux qui subissent leur sort sans qu’ils puissent décider de leur destin de quelque façon que ce soit, alors comment pourrait-il prendre le pouvoir ?
Tirer une conclusion d’une prémisse erronée ou décrétée sans validation retire à l’ensemble du raisonnement toute rigueur et donc toute valeur utile pour élaborer la stratégie d’une action éventuelle.
»Le peuple« n’est pas une classe sociale. C’est ne notion fourre-tout héritée des »philosophes des lumières« pour lesquels ce mot était synonyme de »tiers-état« , par opposition à la noblesse et au clergé qui, effectivement, monopolisaient tous les pouvoirs.
La caractéristique de la révolution française est que le tiers-état a été instrumentalisé par une des classes sociales qui le composaient : la bourgeoisie (par opposition à artisans, paysans et ouvriers des manufactures) qui détenait le pouvoir économique (banques et manufactures) sans pouvoir le développer comme cela se faisait en Grande-Bretagne où l’aristocratie avait conclu avec la bourgeoisie un »deal« qui fonctionne toujours en renonçant au pouvoir politique pour garder ses rentes foncières (la souveraine règne mais ne gouverne pas).
Aujourd’hui, la notion de »peuple" est trop ambigüe pour être pertinente dans une analyse politique, et les démagogues y ont recoures pour faire passer des vessies de cochons pour des lanternes. Les pionniers en la matière ont été les rédacteurs de la constitution de la cinquième république qui, en ayant recoures à ce terme, ont fait passer un pouvoir présidentiel pour une démocratie. La suite, on la connait.