@mursili (2)
Suite et fin du témoignage oculaire de Ghassan Tuéni lors du partage du restant de la Palestine , puisque , la Grande-Bretagne avait créé artificiellement et d’autorité , un Emirat du royaume de Transjordanie , après la défaite et l’expulsion de la dynastie Hachémite de la Mecque et Médine dont sont devenus maîtres les Wahhabites.
<< J’observais , en tant qu’étudiant à Harvard , nos délégués et nos dirigeants représenter l’esprit et les aspirations de notre Renaissance , la Nahda : leurs propos me semblaient déjà éculés , dépassés. Ce fut le premier test d’une diplomatie à laquelle nous venions d’accéder . Une sorte d’examen de passage . Il ne fallait pas beaucoup d’intelligence pour pressentir dès avant le vote , et bien avant la création de l’Etat d’Israël , que nous allions échouer.
Alors la question que je pose est celle-ci : La Nahda avait-elle insuffisamment préparé les Etats arabes souverains à l’exercice d’une liberté chèrement acquise ? Nous étions libres mais libres de quoi ? Libres d’agir , mais comment ? La succession de l’Empire ottoman contre lequel nos dirigeants s’étaient rebellés et qu’ils avaient , avec leurs alliés occidentaux , aidé à abattre, nous semblait une bien lourde charge. Nous évoquions , en guise d’alibi , une « responsabilité de l’histoire », comme pour nous en décharger.
D’autant plus que le mouvement sioniste avait lui aussi, autant que le nationalisme arabe , émergé de la chute de ce même empire >> ( Un siècle pour rien . Le Moyen-Orient de l’Empire ottoman à l’Empire américain,) Jean Lacourure-Ghassan Tuéni et Gérard D. Khoury , ed. Albin Michel, 2002 pp, 89-90.