Certes ni Lucie Aubrac ni l’Abbé Pierre n’ont justifié leur engagement par la défense de l’identité nationale, et c’est d’ailleurs ce que j’ai écrit : ils sont entrés en résistance lorsqu’ils furent confrontés à des situations humaines concrêtes et douloureuses.
Autre chose est de dire qu’ils représentent une image de l’identité nationale : leur popularité jamais démentie le prouve. Loin, très loin du nationalisme étroit, bien au contraire, ils se sont situés dans l’universalisme de cette identité nationale.
Il est bon de préciser que Lucie Aubrac avait des convictions communistes mais n’a jamais adhéré au PC, ni à aucun parti d’ailleurs.
Le débat sur les décomptes des morts attribués au nazisme ou au stalinisme est nauséabond. Le communisme est une idéologie qui n’affirmait pas l’élimination de races inférieures et les valeurs du communisme sont empreintes d’humanisme. On peut bien évidemment contester l’usage qui en a été fait par la révolution bolchevique et ses avatars chinois ou cubains. Staline était un dictateur paranoiaque. Mais cela ne suffit pas à condamner l’idéal communiste qui demeure encore inexpérimenté. Et il n’empêche que, malgré les crimes massifs qu’on ne saurait nier, le moujik russe ne craignait plus la famine, ainsi que le paysan chinois.
Je note que les haines ne se sont pas éteintes, ce qui justifie amplement l’hommage et la référence à ces deux figures. L’esprit de la Résistance doit demeurer vivace, car ce qu’il y a en face ne sent vraiment pas bon.