@alinea
Perrin passe très vite sur un point je crois essentiel, au début du bouquin :
« L’
éthos, la hiérarchie des valeurs morales qui caractérise une
culture, dépend, plus qu’on le croit, de la structure du milieu. »
Et Cyrulnik illustre ce point par des populations issues d’un même
peuple, mais vivant en plaine tropicale, en moyenne montagne (sous la
limite des arbres), en montagne, et en haute montagne (après 3 ou
4000 mètres). Plus les conditions de vie sont plus difficiles (et
cela vaut aussi -par exemple- pour les contrées arides), plus les
populations sont fragmentées, plus les dieux et les rituels sont
importants, plus les règles sociales doivent être observées et
l’unité du groupe par l’obéissance aux règles et à la structure sociale devient un nécessaire élément de survie.
Ainsi, quand on lit l’Ancien Testament et la rigidité des règles, de la structure sociale qui va avec, cela correspond à des contrées arides comme le Hijaz d’Arabie, où il n’y a pas de place pour la contestation du Chef i l’on veut la survie du groupe sur la durée.
L’ennui, c’est que ces règles ont été ensuite mises par écrit, et ont ’’figé’’ ces règles et des valeurs... que l’on continue à faire vivre, deux mille ans plus tard, dans un environnement complètement différent, qui ’’sécréterait’’ naturellement des règles et Valeurs différentes.
L’environnement est important, mais les croyances (=Culture) le sont aussi. Et peuvent jouer comme un frein (à l’évolution des valeurs/ moeurs) et un encouragement à coller à des valeurs/ moeurs/ rituels qui ne sont plus adaptés.
Ce n’est que mon point de vue sur ce que dit (ou pourrait dire ?) Cyrulnik...
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