@l’auteur
J’aime bien votre article qui met en lien les décisions de politique sanitaire et le discours du gouvernement ou de l’administration tout au long des 18 derniers mois.
Une petite erreur à signaler : le pass sanitaire a été créé par une loi du 31 mai dernier pour les activités de loisirs avec grands rassemblements. Malheureusement il a très peu mobilisé l’opposition à ce moment-là. Puis il a été élargi par un décret de juillet qui a abaissé la jauge de manière considérable (on est passé de « grand rassemblement » ou 1000 personnes, à 50 personnes). Puis il a été élargi par la loi du 5 août qui a supprimé la jauge, et qui a notamment étendu le pass aux cafés, restaurants, et aux activités essentielles (soins médicaux à l’hôpital ou en clinique, ou encore pouvoir travailler, ou faire des courses).
En- dehors de tout ce qu’on peut imaginer en lien avec d’éventuels conflits d’intérêts (bien mis en évidence lors du h1n1, et il n’y a pas de raison que ce soit different aujourd’hui puisque les enquêtes n’avaient pas abouti à des sanctions), l’attitude du gouvernement s’explique très bien si on comprend bien la situation.
Il n’y a pas qu’en 2017 que les hôpitaux étaient saturés. C’est tous les ans qu’il y a peu ou prou des problèmes. C’est lié à la politique de fermeture de lits, de réduction des dépenses de santé hospitalière, qui sévit depuis des années. Donc nous sommes en permanence en situation fragile face aux risques sanitaires. Et fin 2019, et début 2020, il y a eu une épidémie de bronchiolite, avec obligation de transférer des malades faute de place. C’est dire si la situation était déjà bien tendue au moment où le covid est arrivé (et dans les territoires ultra-marins, épidémie de dengue).
Pour ne pas se désavouer et donc pour pouvoir continuer de réduire les dépenses liées à l’hôpital, le gouvernement n’a pas d’autre choix, de prime abord, que de passer cette tension hospitalière sous silence. Donc on parle le moins possible des épidémies et de leurs conséquences. Les français ne doivent pas faire le lien sur le plan concret entre politique de restriction budgétaire et difficultés dans la prise en charge des malades. Pour le covid, le premier réflexe du gouvernement a d’ailleurs été de minimiser le risque. Bien sûr on peut aussi penser que c’était pour éviter l’affolement, mais compte-tenu du virage à 180 degrés du discours de l’exécutif qui a suivi juste après, on peut douter de cette bienveillance.
Une autre stratégie consiste à accuser les autres pour faire oublier sa propre responsabilité. Le pouvoir exécutif, dans un deuxième temps, n’a plus cessé de faire peser sur les français eux-mêmes la responsabilité de la sévérité de l’épidémie et ses conséquences.
Pas étonnant qu’il soit question de pérenniser le pass sanitaire dans ces conditions, puisqu’on a la certitude que d’autres crises sanitaires surviendront avec des conséquences potentielles plus importantes (nombre de personnes âgées en augmentation). Et il n’est pas question de donner des moyens supplémentaires à l’hôpital (la preuve en est apportée par exemple par le plan blanc déclenché à Mulhouse suite entre autres à la suspension d’un nombre important de personnels non vaccinés).
26/09 19:43 - Frederic Stephan
26/09 17:24 - Michel
26/09 11:38 - SPQR audacieux complotiste chasseur de complot
La santé mentale d’un peuple se mesure à la santé mentale des dirigeants et de ses médias (...)
26/09 10:50 - véronique
@Lynwec Oui tout-à-fait. Ce qui est vraiment « flippant » , c’est de constater (...)
26/09 10:18 - Lynwec
@véronique Le passe sanitaire, comme le confinement n’ont aucun effet réel dans le cadre (...)
26/09 10:07 - Lynwec
@Armelle Remarquable contribution au débat dont je vous remercie .
Agoravox utilise les technologies du logiciel libre : SPIP, Apache, Ubuntu, PHP, MySQL, CKEditor.
Site hébergé par la Fondation Agoravox
A propos / Contact / Mentions légales / Cookies et données personnelles / Charte de modération