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Commentaire de nemesis

sur Le Grand Renoncement


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DLaF mieux que RN ou Z / Ukraine nemesis 13 novembre 2021 17:11

MILLE ANS D’ISLAMISATION
Au Xlème siècle, l’Anatolie comptait un musulman pour dix chrétiens.
Mais comment le demi-million de Turcs, Tatares et Turkmènes est-il parvenu
à diluer les 7 millions de Grecs, d’Assyriens et d’Arméniens peuplant cette région ’
Entre extermination et assimilation forcée, tout montre que ce renversement
démographique tient avant tout d’une politique constante et délibérée.


William Rubrouck, voyageur franciscain de
l’époque de Saint-Louis, avait relevé dans ses notes
la présence d’un musulman pour 10 chrétiens au
moment où les Turcs Seldjoukides s’étaient installés
dans la région du XI™ au XIIPme siècle. La barbarie
du Tatare Lang Timur (Tamerlan) s’est manifestée
en Arménie entre 1380 et 1405, constituant l’un des
plus terribles fléaux de son histoire avec la déportation
et la mort de la population dans les conditions
les plus atroces, ainsi que la désolation et la disparition
de nombreux villages. Les Arméniens ont
connu à nouveau cette situation à partir de 1473
sous le règne du sultan ottoman Mehmed II Fatih.
Pour se préserver, une partie choisit l’exil pendant la
guerre turco-persanne dès le XV™ siècle et particulièrement
sous la terreur des Djalali, ces nomades
kurdes et turcs ayant rejoint les soldats irréguliers à
la fin du XV ?« siècle.
Le pouvoir ottoman estimait qu’une population à
majorité chrétienne constituait une menace pour sa
pérennité

Résoudre ce problème devenait une
priorité. Des moyens radicaux seront mis en
place. Ils allaient prendre des proportions considérables
entre le XVI™ et le XVIIIème siècle. Les
autorités décident aussi de mettre à contribution
la population kurde pour réduire le nombre des
Arméniens, tout en veillant à combattre une éventuelle
alliance entre eux. Le sultan Suleyman 1er
( 1520-1566) publie un décret par lequel il accorde
aux seuls musulmans des privilèges ; les chrétiens
sont réduits à un statut de vassal.
La conversion des enfants chrétiens à l’Islam s’est
déroulée sous la contrainte et la torture sous peine
de mort dès l’arrivée des Seldjoukides et des Mongols,
surtout au début des années 1400 (dans le Vaspouragan
et à Paghèch notamment) et pendant la
longue guerre turco-persane. Des moyens plus »pacifiques« 
avaient été mis en place au milieu des années
1500 par des »rencontres répétées« de persuasion
avec les jeunes chrétiens. Cette politique d’islamisation
forcée restera constante dans l’esprit des
autorités ottomanes pour inverser en un minimum
de temps les tendances religieuses. Les mesures
pour y parvenir ont été constamment à l’ordre du
jour de la politique turque : islamiser tous les prisonniers
(hommes ou femmes) des villes et régions occupées,
autoriser les agriculteurs à n’engager que
des salariés de rite musulman sous peine de confiscation
des terres, condamner lourdement les chrétiens
sous prétexte d’avoir offensé l’Islam, surcharger
d’impôts les chrétiens, leur interdire le droit
à l’héritage, leur imposer une taxe personnelle, etc.
Témoignages à l’époque
de Louis XIV
Afin de retrouver leur dignité, leurs droits et la sécurité,
un nombre important de Grecs et d’Arméniens
se convertissent à l’Islam, ramenant ainsi au
XVTIP™ siècle le nombre des musulmans à une majorité
relative. Le sultan Mourad III (1574-1595)
avait organisé une »fête« à l’occasion de la circoncision
de 7 000 enfants chrétiens, comme l’un de ses
prédécesseurs, Mourad I » (1360-1389) ayant
contraint 20 % des jeunes chrétiens prisonniers,
choisis parmi les plus beaux, à embrasser la religion
musulmane. La plupart de ces sources proviennent
d’historiens arméniens (Léo, Archag Alboyadjian,
les Pères Mikaël Tchamtchian (1738-1823) et
Ghougas Indjidjian (1758-1833). Elles sont confirmées
dans l’ouvrage Histoire de l’état présent de
l’Empire ottoman, écrit en 1670 par l’écuyer Paul
Ricaut, secrétaire de l’ambassadeur de Grande-
Bretagne à Constantinople, qui apporte quelques
précisions sur la manière dont procédaient les Turcs
pour augmenter leur nombre : "c’était la coutume
autrefois parmi les Turcs de prendre les enfants des
Chrétiens tous les cinq ans et de les faire instruire et
f lever dans la superstition de Mahomet. Par ce
tnoyen-là, ils augmentaient le nombre de leurs sujets
irr diminuaient celui des chrétiens ; mais cela ne se...


etc, etc...


Sources principales : Les Arméniens turquifiés, les
Arméniens kurdifiés au cours des siècles de K. Amadouni
(cf. Haratch du 4 octobre au 11 décembre 1980).


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