@Francis, agnotologue
Je me suis
cogné les 625 pages du Davet/Lhomme sur le Traitre et le Néant. Pas grand-chose
à faire en automne, donc lecture au coin du feu.
Pas facile à
cerner, le Macron. A coup sûr une personnalité hors du commun. A la fois une forte empathie très séduisante qui lui
assure un succès immédiat, surtout auprès des vieux, et une grande
indépendance. Le surmoi, les liens
affectifs et les dettes appelant des renvois d’ascenseur, les adhérences idéologiques lui sont étrangers. Il
ne connaît et reconnaît que Brigitte, son gouvernail. On dirait un aveugle avec sa canne blanche, un cerveau tournant à 20 000 tours, tenu et guidé par Brigitte. Tout ça servi par un physique avenant et une mémoire d’éléphant (hyper mnésique,
comme Sarkozy ?).
Un point
faible : politiquement il est seul, entouré de technos. Seul politique,
mais sans véritable substance politique. Bayrou a été viré. Son parti EnMarche
est inexistant, aucune substance. Macron, c’est une aventure individuelle
rendue possible par des circonstances très particulières : la fin des
partis. C’est Macron seul face à chaque citoyen français, seul également. Le
triomphe de l’individualisme, qui fait aussi triompher l’abstention.
L’impression
très curieuse du vide, du néant. Une parenthèse sans rien entre les deux signes
de parenthèse, dans l’attente d’un nouveau paradigme qui reste à accoucher, et
qui fait peur. Le système français, avec droite et gauche, syndicats, institutions,
grandes connivences rassurantes entre tous les acteurs (dont la CGT) semble toucher à sa fin,
sans qu’on puisse imaginer une suite, avec la menace des extrêmes.
Le choix
entre le vide et les extrêmes, ça fait bizarre. On en est là.