@Mélusine ou la Robe de Saphir.
A la réflexion, j’ai une chose de plus à dire. On a tendance à considérer la souffrance psychique comme la douleur physique. Une douleur physique due à des coups s’estompe dans le temps, plus les coups s’éloignent moins on a mal.
Dans les agressions psychiques, c’est le contraire, plus les coups initiaux s’éloignent, plus pèse ce qui a été irrémédiablement perdu et la souffrance augmente. Cela pèse parce que ce qui manque s’accumule comme les jours s’accumulent, cela pèse aussi parce que la force des coups, leur caractère gratuit, leur illégitimité, leur indignité, tout cela apparait clairement, de plus en plus clairement.
Pendant que cela se passe, vous êtes affolé, le juge hausse les épaules, la psychologue, experte auprès du tribunal, crie, elle crie contre vous devant votre enfant qui veut lui dire « je veux être avec mon papa ». Vous n’avez pas le temps de réfléchir, vous cherchez comment faire (vous n’allez pas crier plus fort qu’elle pour qu’elle vous écoute)... Mais après... la mort psychologique, juridique, politique que l’on vous a infligée déroute votre vie, vous prive du pouvoir ordinaire qu’un citoyen a sur sa vie. Chaque jour, vous ne faites pas ce que vous devriez faire, ce que vous auriez fait si on vous avait accordé la dignité normale prévue dans les droits de l’homme, la dignité normale prévue par la loi de la République.