Voici le vaccin-rappel pour les distraits ! Le fameux discours de John Swinton (1829 — 1901) dont il existe plusieurs versions mais qui exprime bien chaque fois que la presse aux ordres est inconciliable de la Vérité.
« Il n’existe pas de presse libre à l’état actuel du monde en
Amérique. Vous le savez comme moi. Aucun d’entre vous n’oserait exprimer
sincèrement son opinion et si vous le faisiez, vous sauriez d’avance
qu’elle ne serait jamais imprimée.
Chaque semaine, on me paie pour
ne pas exprimer mes opinions sincères dans le journal auquel je suis
lié. D’autres parmi vous reçoivent un salaire semblable pour faire des
choses semblables. Celui d’entre vous qui serait assez fou pour écrire
ce qu’il pense vraiment se retrouverait à la rue, contraint de chercher
un autre emploi.
Si je me laissais aller à exprimer ce que je pense
dans une des éditions de mon journal, mon activité professionnelle
prendrait fin au bout de 24 heures. Le travail du journaliste consiste à
détruire la vérité, à mentir tant et plus, à déformer les faits, à
diffamer, à ramper au pied du Veau d’or et à trahir sa famille et son
pays pour gagner son pain quotidien.
Vous le savez tout comme moi.
C’est très bête de se réjouir de la liberté de la presse. Nous sommes
des fantoches qui dansent tout en tirant les ficelles. Nos capacités,
nos moyens et nos vies sont la propriété d’autres personnes. Nous sommes
des prostitués intellectuels. »
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"There is no such a thing in America as an independent press, unless it
is out in country towns. You are all slaves. You know it, and I know it.
There is not one of you who dares to express an honest opinion. If you
expressed it, you would know beforehand that it would never appear in
print. I am paid $150 for keeping honest opinions out of the paper I am
connected with. Others of you are paid similar salaries for doing
similar things. If I should allow honest opinions to be printed in one
issue of my paper, I would be like Othello before twenty-four hours : my
occupation would be gone. The man who would be so foolish as to write
honest opinions would be out on the street hunting for another job. The
business of a New York journalist is to distort the truth, to lie
outright, to pervert, to villify, to fawn at the feet of Mammon, and to
sell his country and his race for his daily bread, or for what is about
the same — his salary. You know this, and I know it ; and what foolery to
be toasting an « Independent Press » ! We are the tools and vassals of
rich men behind the scenes. We are jumping-jacks. They pull the string
and we dance. Our time, our talents, our lives, our possibilities, are
all the property of other men. We are intellectual prostitutes.
"