@microf
Excusez-moi et ne le prenez pas mal,
mais il y a un manque de connaissance de la situation en Russie dans
votre commentaire.
Les Français sont habitués à lire et
donc croient que Vladimir Poutine est un dictateur omnipotent qui
dirige le pays d’une poigne de fer et qui a le pouvoir d’écarter
tout ceux qui s’opposent à lui.
La réalité est beaucoup plus
complexe, il doit faire face à ce qu’on pourrait appeler un État
profond que les patriotes russes appellent la cinquième colonne.
Ils occupent tous les postes
stratégiques dans les ministères, les administrations, la Justice,
la Banque nationale, les hautes écoles, etc. Ils sont partisans de
concessions pour rejoindre la communauté mondialiste parce qu’ils
croient que la Russie y a sa place et parce que beaucoup d’entre eux
ont des intérêts en Occident et ont même bien souvent une double
nationalité.
Tout cela est très bien décrit par
Karine Bechet-Golovko dans son livre « RUSSIE. La tentation
néolibérale ».
Cet État profond est la colonne
vertébrale de la Russie. Si Poutine l’écarte, tout l’édifice
s’effondre.
Les ministères qui ne sont pas
contaminé par la cinquième colonne sont la Défense, les Affaires
étrangères et les services qui dépendent directement de la
présidence : FSB, Forces de la Garde nationale, SVR etc.
A la première occasion, cet État
profond renversera Vladimir Poutine qu’ils détestent et les
Occidentaux applaudiront des deux mains.
Vladimir Poutine a le soutien de 65 à
70 % des Russes et ces derniers détestent l’État profond et les
oligarques.
Tenter un coup d’État comme le
souhaite explicitement toute une série de hauts responsables
américains est un risque trop important pour cette cinquième
colonne. En cas d’échec, ni Poutine ni le peuple russe ne le leur
pardonnerait.
En revanche, si Poutine s’engage dans
une guerre qui ne se passe pas bien, et une intervention en Ukraine
pourrait mal tourner s’il y avait un soutien occidental à l’armée
ukrainienne, je ne donne pas cher de la peau du président russe,
surtout s’il perd de sa popularité.
Le rattachement de la Crimée s’était
magistralement passé et a mené la popularité de Poutine à son
maximum. Un échec dans un autre dossier peut lui être fatal et il le sait donc il agit
avec prudence. Sa tactique est d’agir par surprise comme en Crimée,
en Syrie ou en Biélorussie et jusqu’à présent, cela a marché.
S’il n’y a pas de grain de sable, une
opération en Ukraine devrait bien se passer mais en cas
d’enlisement ? Personnellement, je crois que l’Est de l’Ukraine
accueillera favorablement des soldats russes mais je n’en suis pas
sûr.
Quant à l’arme nucléaire !!! En
Europe ? J’espère que vous plaisantez parce que si la Russie
l’utilise en Ukraine, les États-Unis pourraient aussi l’utiliser
contre les Russes en Ukraine.