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Commentaire de Pauline Gavrilov

sur L'Union européenne peut-elle encore ignorer les protestations contre la corruption en Bulgarie ?


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Pauline Gavrilov Pauline Gavrilov 16 janvier 2022 13:18

Le 14 novembre 2021, le génie bulgare sorti du tréfonds des Balkans a fait tourner la roue de son destin désormais résolument européen. En sa cohérence et en son opiniâtreté, il a donné la victoire à une jeune formation politique Nous continuons le changement créée le 19 septembre 2021 à peine deux mois avant le scrutin législatif décisif du 14 novembre 2021. Ce sont le nouveau 1er ministre Kiril Petkov et Assen Vassilev deux quadragénaires formés, notamment à l’Ouest qui avaient pris l’initiative de cette création qui leur a donné la victoire.

 

Dans leur cohérence et dans leur opiniâtreté, après deux élections législatives impropres à former un gouvernement, les Bulgares ont su redire dans les urnes leur volonté de rompre avec la corruption et d’entrer définitivement dans la modernité politique. Bien que depuis juillet 2020, les incessantes protestations contre la corruption aient pris place dans un contexte de lutte entre oligarques, la formation d’un gouvernement après 9 mois de gouvernance intérimaire atteste d’une rupture politique en Bulgarie.

 

Après 13 années d’exercice du pouvoir accaparées par l’ancien 1er ministre Borissov (GERB -Citoyens pour le développement européen de la Bulgarie), l’épuisement du modèle GERB-MDL - Mouvement pour les droits et libertés) qui a été entaché par de multiples scandales de corruption, alors qu’il s’était fait élire en 2009 précisément contre la corruption est notable. En ces temps troublés pour la démocratie bulgare et afin de réaliser la prouesse d’obtenir la majorité nécessaire à la formation d’un gouvernement, Nous continuons le changement s’est allié avec le Parti socialiste bulgare (BSP), Il y a un tel peuple (ITN) et Bulgarie démocratique (DB). Le gouvernement de coalition formé le 10 décembre 2021 dispose désormais de la majorité à l’Assemblée nationale, ce qui laisse présager d’une réelle marge d’action. La récurrence de la thématique de la lutte contre la corruption traverse tout le champ politique, et le PSB n’est pas en reste d’interrogations, lui qui porte en lui le péché originel de la privatisation controversée.

 

Le nouvel exécutif a fait de la lutte contre la corruption, le moteur de sa politique intérieure. La convergence de la Bulgarie avec la tendance mondiale de lutte contre la corruption est un signe positif pour l’évolution du pays ; gageons que cette fois-ci elle ne restera pas qu’un slogan électoral, ni une instrumentalisation politicienne à l’heure même où le 12 janvier 2022 des antivax ont attaqué le Parlement bulgare.


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