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Commentaire de Marcel MONIN

sur Oui, l'université doit être chère !


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Marcel MONIN Marcel MONIN 17 janvier 2022 17:48

Certains commentateurs traitent de questions connexes.

Qui appellent l’attention sur la nécessité de réformes.

Mais avant, il faut préciser le vocabulaire.

 

1/ la valeur « sociale » / la « rentabilité » … du diplôme.

Quand on arrive à limiter le nombre de diplômés ( cas des personnes entrant et sortant des grandes écoles) la rentabilité sociale du diplôme demeure grande.

En revanche, plus il y a de diplômés, moins le diplôme permet de continuer à avoir des emplois de même niveau. Il y a 80 ans, avec le baccalauréat, ou la capacité en droit, on pouvait postuler à des emplois qui ne sont ouverts aujourd’hui qu’à des titulaires de diplômes bacc + 4 ou plus.. C’est comme cela qu’évoluent les sociétés. Qui trouvent avantage à ce que de plus en plus d’être humains soient instruits et aient des diplômes. Sociétés qui s’adaptent naturellement à ce phénomène.

Dire qu’il faudrait limiter le nombre de diplômés pour qu’il y ait la même adéquation que précédemment avec les emplois, est certes politiquement situé, mais constitue une vue de l’esprit. Qui ne correspond à l’évolution d’aucune société. ( Evolution qui peut être certes retardée ou entravée par le fait de dirigeants politiques adeptes de telle ou telle idéologie, ou trouvant par là un moyen de figer pour un temps la stratification sociale, ou ayant subi une formation ne les prédisposant pas à la réflexion prospective - v. le § qui suit - ).

Quant à penser qu’il y aurait un lien nécessaire entre la rareté d’un diplôme adapté à des postes rares, et l’intelligence ou les qualités intellectuelles de ses titulaires, cela relève également d’une vue de l’esprit. Que l’analyse des décisions préparées ou prises par des personnes sortant de l’ENA depuis quelques dizaines d’années, ( sans compter le contenu de leurs interventions publiques) commence il est vrai à dissiper.

 

2/ Les taux d’échec des étudiants.

Certes, quoiqu’un enseignant fasse, un petit groupe d’étudiants réussira de toutes façons, et un petit groupe ne réussira pas. Mais la grosse cohorte des étudiants devra sa réussite ou son échec à l’enseignant. L’expérience montre en effet ( et les statistiques démontrent quand il en est établi) que la réussite ou l’échec des étudiants dépendent de la qualité de l’enseignement qui leur est distribué. Quand un enseignant sait de quoi il parle et a envie de le transmettre à ses étudiants ( = les respecte et se respecte) , le taux de réussite des étudiants dans sa matière est systématiquement supérieur à celui des étudiants qui doivent subir l’enseignant qui a des connaissances approximatives et qui se contente de gérer son statut. ( NB. La question se pose autrement dans le primaire et le secondaire)

 

3/ le « niveau » des étudiants.

Les enseignants qui n’obtiennent pas de bons résultats, se plaisent à dire que le « niveau baisse » (celui des étudiants). Outre que c’est ce qu’on dit depuis Charlemagne, il ne faut pas confondre le niveau de réussite des étudiants aux examens et leur « niveau » apprécié à l’aulne des connaissances jadis distribuées aux générations antérieures.

Et puis, que le niveau apprécié aux notes obtenues dans les matières enseignées dans le secondaire, des bacheliers qui entrent à l’université puisse avoir une incidence sur leur réussite à venir ne se comprend que dans certaines disciplines. Car, en réalité, les questions qui sont traitées à l’université dans beaucoup de filières, sont nouvelles par rapport à ce qui figurait dans les programmes du secondaire. Le droit est un exemple idéal typique ( il n’est pas le seul à pouvoir être cité) . Pour faire du droit, il suffit à la vérité, de savoir … lire et écrire. Et aussi, si l’on en juge par la production « scientifique » de certains universitaires, de savoir faire du « copier-coller ». Sélectionner les candidats à une licence en droit, avant qu’ils aient eu le moindre cours de droit, est quand même une démarche intellectuellement acrobatique.


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