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Commentaire de Joséphine

sur Eric Zemmour et la fausse polémique sur le handicap scolaire


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Joséphine Joséphine 18 janvier 2022 12:24

@Fergus

Les sources de documentation sont abondantes sur le fait que la France a bien sauvé des juifs sous Pétain, mais c’est l’ouvrage monumental écrit par Raul Hilberg qui va nous apporter une foule de renseignements sur la situation des Juifs en France pendant cette période. 

D’emblée, dans le chapitre consacré à la déportation des Juifs de France, l’auteur écrit :

« En France, le processus de destruction des Juifs fut le résultat de l’armistice franco-allemand. Pour les autorités françaises qui prirent les rênes du gouvernement en juin 1940, la défaite était sans appel, la guerre irrévocablement perdue. De 1940 à 1944, le rapport inégal entre vainqueur et vaincu se traduisit par un flot continu d’exigences de la part des Allemands auquel on aurait difficilement pu s’opposer. Au nombre de ces exigences figurait la destruction des Juifs.

Dans ses réactions aux pressions allemandes, le gouvernement de Vichy tenta de maintenir le processus de destruction à l’intérieur de certaines limites, avec pour objectif de retarder l’évolution du processus dans son ensemble. Quand la pression allemande s’intensifia en 1942, le gouvernement de Vichy se retrancha derrière une seconde ligne de défense. Les Juifs étrangers et les immigrants furent abandonnés à leur sort, et l’on s’efforça de protéger les Juifs nationaux. Dans une certaine mesure, cette stratégie réussit. En renonçant à épargner une fraction, on sauva une grande partie de la totalité ».

Raoul Hilberg rapporte comment, durant l’été 1942, la pression des autorités allemandes se fit plus insistante. Elles notifièrent au chef du gouvernement Pierre Laval leur décision de déporter tous les Juifs, hommes, femmes et enfants, résidant en France. Il ne serait fait aucune distinction entre les Juifs de nationalité française et les autres.

« Sur ce, Laval intercéda auprès du chef suprême des SS et de la Police, Oberg, pour sauver la situation. Oberg proposa un compromis. Si la police française garantissait sa collaboration, on n’arrêterait, pour l’instant, que les Juifs apatrides. Laval devait maintenant prendre une “décisions rapide.” Il décida de sauver les nationaux et de laisser la police participer aux rafles. Dans les Mémoires qu’il rédigea dans le quartier des condamnés à mort après la Libération, il justifiait ainsi son choix ».

« Je ne pouvais agir autrement que je l’ai fait sans sacrifier nos nationaux dont j’avais d’abord la garde. Le droit d’asile n’a pas été respecté. Comment pouvait-il l’être dans un pays occupé par l’armée allemande, et comment les Juifs pouvaient-il être protégés dans un pays où sévissait la Gestapo ?« 

Raoul Hilberg précise que les Allemands se heurtaient à une difficulté évidente, à savoir l’insistance de Pétain à vouloir effectuer une distinction entre Juifs français et Juifs étrangers ou apatrides.


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