Bravo à l’auteur pour ce constat ô combien nécessaire.
Je pense par ailleurs qu’il faut rappeler sans cesse le terrible déficit de formation des enseignants qui, pour une large part, ne sont déjà pas des professionnels compétents sachant adapter leurs pratiques à la diversité de leurs élèves.
La différenciation pédagogique est restée une vue de l’esprit pour la plupart qui se retranchent derrière le nombre d’élèves pour justifier ce manquement grave à leur mission. Sauf que le dédoublement des classes de CP et CE1 en REP+ n’y a rien changé. La pédagogie reste frontale et c’est du marche ou crève qui ne dit pas son nom.
Alors quand on introduit le handicap dans cette équation c’est généralement perdu d’avance.
La logique non dite mais bien réelle du « je ne veux voir qu’une seule tête » est maintenue car la plupart des enseignants considèrent presque automatiquement l’AESH comme une sorte de patch qui rend l’élève « normal » et à qui revient donc la mission de traduire la pédagogie standard en pédagogie adaptée au handicap de l’élève concerné.
Il existe heureusement encore pas mal d’enseignants authentiques qui se retroussent les manches et se font un devoir de donner à l’élève ce dont il a besoin, mais ils sont une petite minorité, presque des exceptions.
En disant cela, je ne jette pas la pierre aux enseignants mais aux pouvoirs qui se sont succédés depuis l’excellente loi Jospin ainsi que d’ailleurs aux formateurs qui devraient avoir le courage de dire qu’on ne leur donne pas les moyens de former correctement et donc de professionnaliser des enseignants qui apparaissent plutôt comme des factotum aux mains d’une administration qui se contente de gérer le désastre sur la base du principe « surtout, pas de vagues ! ».