@l’auteur
Déjà un grand merci pour cet article salutaire, qui permet de montrer que nous avons des institutions comme le Senat qui peuvent nous protéger des abus de pouvoir, y compris en cas de menace sanitaire, et qui le font parfois, comme lors du h1n1.
De mon côté, je ne compte pas sur la commission d’enquête sénatoriale en cours, car elle n’a rien à voir avec celle qui avait eu lieu en 2010, et dont vous avez parfaitement rappelé une partie du contenu.
En 2010, les sénateurs ont exercé un véritable contrôle sur l’action du gouvernement. Il en va différemment aujourd’hui. Ce n’est d’ailleurs pas la première enquête sénatoriale de la période covid. Il y a eu celle de 2020 sur l’évaluation des politiques publiques.
En gros, en 2010 il s’agissait pour les sénateurs de savoir si les mesures prises à l’époque, essentiellement des commandes de vaccins en vue d’une vaccination massive de la population, étaient justifiées (questionnement logique quand l’action gouvernementale a des conséquences importantes). D’où certaines questions de fond essentielles : réalité de la pandémie ? Efficacité de la vaccination ? Conflits d’intérêts ?
Depuis 2020, ce genre de questionnement est soigneusement évité. La première commission d’enquête du sénat sur l’évaluation des politiques publiques dans la gestion du covid ne s’interrogeait que sur les mesures prises, en tenant pour vrais les chiffres annoncés par le gouvernement ou l’oms. Aucune interrogation sur la réalité de la pandémie covid-19. Et la conclusion du rapport a été de dire que les mesures avaient été insuffisantes (manque de masques et autres).
La commission d’enquête qui vient d’être lancée est du même genre. Certes elle va examiner si le pass vaccinal est adapté à la situation, mais seulement de manière momentanée. C’est en fait la réaction du sénat contre le refus du gouvernement de mettre en place des seuils liés aux indicateurs épidémiologiques pour l’application du pass vaccinal. L’utilité ou la nécessité du pass n’est pas du tout remise en question. Le sénat a admis sans discuter que toutes les affirmations du gouvernement étaient vraies. Il cherche seulement à se démarquer à bon compte en faisant mine de s’opposer.
Nous n’aurons donc pas encore cette fois-ci de vraie commission d’enquête sur l’action du gouvernement . Hélas !