@Pimpin
R. Murray Schafer qui a développé le concept de paysage sonore (sound scape) le décompose ainsi :
Le fond sonore que nous n’entendons plus et qui dépend fortement de notre environnement (une imprimante dans un bureau, une autoroute si on vit à côté, un bip à la caisse du supermarché). Ce son n’entraine pas de réaction, il est inconsciemment reconnu
Les marqueurs sonores, plus rares donc, consciemment reconnu et entendu mais caractéristiques d’un endroit à un moment : L’intelligence ne réagit qu’à la première itération, puis fait en sorte de le reconnaître pour ne pas avoir à s’en formaliser par la suite. S’il y a des travaux près de chez vous, un marteau piqueur vous surprendra d’abord puis vous paraîtra « normal ». Un corne de brume peut également être un marqueur sonore d’évènements localement prévisible si vous êtes près d’un port.
Les signaux sonores : signaux non reconnus qui entrainent une inquiétude car pouvant être synonyme de danger et nécessitent au moins une levée de doute visuel. (La première occurrence d’un marqueur est un signal)
Je pense sincèrement que cette analyse permet de comprendre qu’on ne réagit pas à un bruit connu qu’on comparerait à une « base de données » mais à un bruit inconnu marqueur d’un évènement rare qu’on a besoin de qualifier avant de savoir comment réagir.
A mon avis, pour ce cas, l’intelligence n’est pas d’avoir une base de donnée la plus complète possible mais au contraire d’être au fait de son environnement sonore actuel, c’est à dire être capable d’apprendre et d’oublier ce qui a été appris car l’environnement sonore est mouvant.