@sylvain
Le problème c’est de savoir ce qu’est une révolution victorieuse. Cela pose plusieurs questions.
— Est-ce qu’une révolution peut être victorieuse sans un parti révolutionnaire ?
— Est-ce qu’une révolution peut rester victorieuse dans un pays si elle ne s’étend pas dans deux directions : en interne (plus de liberté, de productivité...) et en externe vers d’autres pays ?
A la première question, le « programme de transition » répondait que dans des circonstances exceptionnelles des partis non-révolutionnaires (petits-bourgeois, staliniens...) pouvaient être amenés à aller plus loin qu’ils ne le voulaient eux-mêmes. L’impossibilité devant laquelle nous nous sommes trouvés à construire une internationale révolutionnaire fait que cette possibilité s’est produite plus souvent que Trotsky ne pouvait l’imaginer (Europe de l’Est, Cuba, Chine, Iran). Le capital a ainsi été plusieurs fois exproprié au niveau d’un pays.
A la deuxième question, il est clair qu’une révolution isolée ne peut pas être éternellement victorieuse. Le socialisme dans un seul pays n’existera jamais. Il faut qu’il s’étende... C’est pourquoi les révolutions victorieuses sans parti révolutionnaire ne peuvent pas rester victorieuses éternellement.
Il est maintenant possible de reconstruire la IVème internationale car le bilan des erreurs passées est tiré. Il faut éviter les déviances opportunistes et sectaires.
Les déviances opportunistes consiste à essayer de trouver des raccourcis en essayant d’adopter comme partis « révolutionnaires » des organisations diverses pour ne pas avoir à les construire avec la méthode du marxisme. On se met alors à la remorque d’Ho Chi Minh, de Castro, de Chavez, de Tsipras...
Les déviances sectaires consiste à dire : nous seuls les seuls à détenir toute la vérité. Pour construire le parti révolutionnaire, il faut nous rejoindre et faire ce que nous disons.
Il ne s’agit pas de deux déviances opposées entre lesquelles il faudrait chercher un juste milieu. Au contraire, ces deux déviances vont de pair. Les mêmes qui ont voulu prendre des raccourcis, se sont crus autorisés à imposer leur politique à tous les autres partis de l’internationale. Ils se prenaient pour des génies (comme disait Moreno) ou tout simplement pour Trotsky. Ce fut le cas, tour à tour pour Pablo, Mandel, Healy, Lambert et sans doute d’autres.