@Jonas
Voltaire n’est pas antisémite : l’antisémitisme se fonde sur l’idée de « race ». C’est une invention de la fin du XIXe siècle.
Voltaire ne connaît absolument pas cette notion de « race » à son époque.
En
revanche, Voltaire est anti-juif, anti-chrétien, anti-musulman : son
point de vue est religieux. Il s’attaque violemment à la Bible, et quand
il parle du « peuple juif », des Juifs, il désigne le « peuple de la
Bible », le « peuple élu », les Juifs de l’Ancien Testament, les croyants
d’une religion révélée.
Pour lui, toute religion révélée, ancrée dans l’Histoire est à éliminer .
L.F. Céline est antisémite : pour ce dernier, les Juifs sont une « race » à éliminer.
lorsque l’abbé Grégoire écrit son livre fameux en faveur de l’émancipation des Juifs (Essai sur la régénération physique, morale et politique des juifs,
Metz, 1789), il commence par accumuler, dans une série de chapitres,
tous les reproches qu’on peut faire aux Juifs sans qu’on sache toujours
s’il les prend ou non à son compte. Cette somme « anti-juive », qui a
surtout l’intérêt de mieux faire connaître la mentalité du
XVIIIe siècle, n’approche que de loin tout ce qu’on peut trouver
d’analogue dans l’œuvre de Voltaire. Cela ne fait pas de l’abbé Grégoire
un antisémite frénétique.
Enfin
Voltaire invite tous les croyants à « se tolérer mutuellement » et, de toute évidence, n’inspire aucune sympathie pour les inquisiteurs qui brûlaient « les hérétiques, les musulmans et les juifs » ou pour ces Romains qui « éventraient les Juifs »