@Olivier Perriet
L’Ukraine est un « pays » dont les frontières ont été constamment revues depuis plusieurs siècles. Elle a déclaré son indépendance en 1991 avec des boulets politiques substantiels à trainer, comme une portion significative de russes, russophones, russophiles dans l’est du pays, très significative en Crimée, cédée sans consultation populaire par Kroutchev à l’Ukraine (comme ajout territorial) en 1954.
Mais les tensions internes entre les intérêts et aspirations des populations de l’Ouest et de l’Est existaient bien avant 1991 et la perspective pour des régions russophones d’appartenir à un pays membre de l’OTAN était une étincelle de guerre civile absolument évidente, que les USA ont allumé (une longue tradition de pompiers pyromane ) en avril 2008, puis en 2014.
La réalité est que si la Russie avait voulu envahir l’Ukraine (un scénario Afghan évident s’ils devaient s’aventurer dans les régions de l’ouest du pays), elle le pouvait depuis des années. Toutes les déclarations russes indiquaient leur souhait d’une intégrité territoriale de l’Ukraine (minus Crimée, clairement russe par la population sauf si on envisageait une déportation massive) et le rejet de son appartenance à l’OTAN.
Les USA auraient-ils toléré une seconde que Cuba devienne une république de l’URSS ou un Etat hébergeant des armes russes ? Ils occupent une partie de Cuba dans l’indifférence générale en asphyxiant le pays depuis la seconde guerre mondiale pour mémoire.
Dans le scénario le plus probable, la guerre civile est terminée sur le territoire des deux républiques et la Russie n’ira pas jusqu’à accepter une incorporation à la Fédération de Russie de cette zone (contrairement à la Crimée). Mais si les USA veulent jouer au con, elles deviendront territoire russe avec clapet nucléaire anti retour.
Personne ne prendrait le risque d’un conflit nucléaire majeur pour récupérer deux régions dont l’aspiration était de maintenir les liens avec la Russie.
Poutine le sait, il l’a toujours su.