En temps de guerre, l’amour de la vérité devient paresseux.
Chaque camp cite un mot apocryphe de Rudyard Kipling, « La première victime d’une guerre, c’est la vérité ».
Les journalistes eux-mêmes abusent de la formule en l’attribuant à divers personnages. Comment faire confiance à des journalistes qui ne prennent pas la peine de vérifier leurs sources, en l’occurrence de regarder qui a prononcé cette parole !
1er point : la paternité de la citation
Cette citation ou sa variante : « La première victime d’une guerre, c’est toujours la vérité » est une citation apocryphe de Rudyard Kipling. Mais, si ce dernier n’a jamais prononcé cette phrase, il a écrit : « Les mots sont la plus puissante drogue utilisée par l’humanité.”
Le véritable auteur serait Philip Snowden, dans sa préface de »La Vérité et la Guerre« par ED Morel, Londres, Juillet 1916.
2ème point : l’usage qui est fait de cette citation
Là, il y a de quoi s’inquiéter encore davantage car chaque camp l’utilise à son profit pour protéger sa propre vérité.
Comme si la vérité avait un camp !
Comme si la vérité devait choisir !
J’ai retrouvé sur ce site un article assez court mais bien tourné dont la lecture s’avérera salutaire. Il date de 2016 et s’intitule : »La première victime de la guerre, c’est la vérité. Rudyard Kipling".
J’en conseille la lecture aux lecteurs de tous bords car il est neutre : il date de 2016 et ne parle pas du conflit actuel.
Cet article recommande la prudence dans l’interprétation des faits et des informations propagées dans l’opinion.
Notez la coïncidence : la fameuse phrase date de 1916 et l’article paraît 100 après.
A tous et à toutes : lisez cet article et méditez, si vous avez en vous encore l’amour de la vérité.