Intéressant.
A propos du traité de Trianon signé le 4 juin 1920 (et non
pas 21), on oublie souvent que le traité de Versailles 28 juin 1919 ne
concernait qu’une partie des suites de la première guerre mondiale, les
conséquences pour l’Allemagne en particulier, mais laissait dans l’expectative
l’avenir de ses alliés, l’Autriche-Hongrie en particulier.
Bizarrement dans ce traité, le principe du « droit des
peuples à disposer d’eux-mêmes », mis en avant par le président américain
Wilson et justifiant l’éclatement qui a débouché sur la « balkanisation »
de ces régions, s’est appliqué à la Roumanie, le royaume des Serbes, Croates et
Slovènes (qui est devenu le Royaume de Yougoslavie en 1929) et la Tchécoslovaquie
mais pas à l’Autriche-Hongrie vaincue, représentée par la Hongrie séparée de
l’Autriche depuis le 31 octobre 1918. Ce « droit des peuples à disposer
d’eux-mêmes » lui a été refusé comme il avait été refusé aux Allemands
d’Autriche-Hongrie au traité de Saint-Germain du 10 Septembre 1919. Et du coup,
3,3 millions de Hongrois (plus de 30 %) sont passés sous domination étrangère.
On peut comprendre que ça laisse des traces, mais en Europe
occidentale, l’enseignement de l’histoire n’insiste guère sur ce genre de « détails ».
Il faut être dans le camp du bien, c’est tout, et dans l’autre camp, c’est le
diable.