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Commentaire de Lucadeparis

sur Il n'y a pas de démocratie sans les principes de la double représentativité des élus et de l'exogamie des élites


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Lucadeparis Lucadeparis 16 mars 2022 11:05

Deux techniques de la démocratie sont évacuées lapidairement  : le référendum, et le tirage au sort d’assemblées citoyennes.

« L’avenir de la démocratie n’est pas dans le référendum d’initiative citoyenne au protocole arbitraire et au débat binaire. Il n’est pas dans la démocratie directe avec ses assemblées générales interminables. La souveraineté ne peut raisonnablement s’exercer que déléguée à des représentants et à une élite. Or ces dépositaires ont tendance à croire que la souveraineté est un pouvoir absolu, alors qu’elle est juste une compétence universelle, c’est-à-dire la légitimité de dire la règle sur tout sujet. »

« L’alternative aux élections est démotivante : confier le choix des représentants au hasard. Rationnellement c’est tout à fait plaidable, mais psychologiquement inacceptable (comment confier le pouvoir à des gens inconnus) et politiquement absurde (nous voulons choisir nous-même notre futur et pour cela nous comptons sur le hasard). »

La souveraineté, comme son étymologie l’indique (supérieur), est le pouvoir de décision supérieur. En démocratie, c’est la souveraineté populaire. Si les décisions supérieures sont faites par une petite proportion de la population (qu’elle soit élue, tirée au sort, etc., il s’agit d’une oligarchie (étymologiquement aussi, avec « oligo »).

Donc pour être en démocratie, il faut bien utiliser le référendum, ou le préférendum pour être plus nuancé (avec des votes de valeur) pour les décisions les plus importantes, objectivement, comme pour la constitution (ainsi en Suisse tout changement constitutionnel est référendaire) ou intersubjectivement (pour ce qui le plus pétitionné). Si c’est des oligarchies qui décideraient de tout, dont de la constitution, elles feraient celle-ci à son avantage.

Certes, une population n’a pas temps de tout délibérer, de tout juger, et c’est pourquoi il y avait en France le tirage au sort de jurés représentant la population aux procès. Donc, pour les décisions secondaires, des assemblées de citoyens tirés au sort permettent de représenter statistiquement la population, et décideraient la même chose que la population totale si elle avait le temps. Par l’élection, sans mandat impératif (lui-même déterminé par (p)référendums de la population totale ou des assemblées de tirés a sort), les électeurs ne choisissent pas eux-mêmes leur futur mais ceux qui vont choisir le leur futur.

Après, pour l’exécution de ces décisions, il pourrait y avoir des élections sans candidatures (et donc sans campagne électorale à financer, d’où la suppression des partis qui sont des associations dont c’est la différence avec les autres), pour les mandats exécutifs, administratifs (un ministère étant la petite chose, à l’opposé du magistère de la souveraineté), restant donc dans un cadre impératif sans peu de marge de manœuvre.

Pour quelques précisions : http://lucadeparis.free.fr/politique/constitution.htm.


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