Deux techniques de la démocratie sont évacuées lapidairement
: le référendum, et le tirage au sort d’assemblées citoyennes.
« L’avenir de la
démocratie n’est pas dans le référendum d’initiative citoyenne au protocole
arbitraire et au débat binaire. Il n’est pas dans la démocratie directe avec
ses assemblées générales interminables. La souveraineté ne peut raisonnablement
s’exercer que déléguée à des représentants et à une élite. Or ces dépositaires
ont tendance à croire que la souveraineté est un pouvoir absolu, alors qu’elle
est juste une compétence universelle, c’est-à-dire la légitimité de dire la
règle sur tout sujet. »
« L’alternative aux
élections est démotivante : confier le choix des représentants au hasard.
Rationnellement c’est tout à fait plaidable, mais psychologiquement
inacceptable (comment confier le pouvoir à des gens inconnus) et politiquement
absurde (nous voulons choisir nous-même notre futur et pour cela nous comptons
sur le hasard). »
La souveraineté, comme son
étymologie l’indique (supérieur), est le pouvoir de décision supérieur. En
démocratie, c’est la souveraineté populaire. Si les décisions supérieures sont
faites par une petite proportion de la population (qu’elle soit élue, tirée au
sort, etc., il s’agit d’une oligarchie (étymologiquement aussi, avec « oligo »).
Donc pour être en
démocratie, il faut bien utiliser le référendum, ou le préférendum pour être
plus nuancé (avec des votes de valeur) pour les décisions les plus importantes,
objectivement, comme pour la constitution (ainsi en Suisse tout changement
constitutionnel est référendaire) ou intersubjectivement (pour ce qui le plus
pétitionné). Si c’est des oligarchies qui décideraient de tout, dont de la
constitution, elles feraient celle-ci à son avantage.
Certes, une population n’a
pas temps de tout délibérer, de tout juger, et c’est pourquoi il y avait en France
le tirage au sort de jurés représentant la population aux procès. Donc, pour
les décisions secondaires, des assemblées de citoyens tirés au sort permettent
de représenter statistiquement la population, et décideraient la même chose que
la population totale si elle avait le temps. Par l’élection, sans mandat
impératif (lui-même déterminé par (p)référendums de la population totale ou des
assemblées de tirés a sort), les électeurs ne choisissent pas eux-mêmes leur
futur mais ceux qui vont choisir le leur futur.
Après, pour l’exécution de
ces décisions, il pourrait y avoir des élections sans candidatures (et donc
sans campagne électorale à financer, d’où la suppression des partis qui sont
des associations dont c’est la différence avec les autres), pour les mandats
exécutifs, administratifs (un ministère étant la petite chose, à l’opposé du
magistère de la souveraineté), restant donc dans un cadre impératif sans peu de
marge de manœuvre.
Pour quelques précisions :
http://lucadeparis.free.fr/politique/constitution.htm.