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Il n’y a pas de démocratie sans les principes de la double représentativité des élus et de l’exogamie des élites

Faces aux menaces sociales et environnementales, les classes dirigeantes irresponsables ne voient d’issue que par le retour aux régimes autoritaires. Mais la population ne se laissera pas sacrifier passivement. Sa victoire dans ce combat politique passera par un renouvellement des institutions démocratiques.

On n’a encore jamais été en démocratie

Les institutions occidentales actuelles sont des régimes où le peuple peut choisir les représentants qui lui infligeront la politique décidée par une ploutocratie sectaire. Ce ne sont dans les faits que des kleptocraties qui singent la démocratie pour en usurper la légitimité. On nous fait croire qu’avec les droits de l’homme et le droit de vote le jeu politique est impartial alors qu’il est pipé : ce sont toujours les mêmes dirigeants de l’ombre qui gagnent et leurs intérêts marginaux et délétères qui prévalent. Les seuls moments où le peuple impose légitimement et démocratiquement ses intérêts communs sont ceux où leur expression publique est irrépressible et ne laisse aux institutions que l’alternative de céder ou de tomber. En dehors de ces crises, la population déserte de plus en plus les élections de dupes. Les régimes occidentaux actuels échouent donc à gouverner pacifiquement les hommes.

Ce n’est pas une aporie de la démocratie, juste la preuve que les règles du jeu sont incomplètes, que l’histoire de la démocratie n’est pas terminée. Cela fait plus de 200 ans que les régimes dits démocratiques se renouvellent et se diffusent dans le monde. Ils sombrent tous dans la désertion électorale, le mécontentement général. On ne peut pas simplement appeler à refonder ces pouvoirs avec les mêmes vielles recettes. Plus personne n’y croit ou ne s’y enthousiasme. Il faut nécessairement repenser ces institutions pour ne plus reproduire ces échecs. Les bibliothèques sont remplies de livres qui les analysent, mais si l’on veut passer à l’action, susciter le désir, il faut exposer de nouvelles idées. Pour reprendre cette longue marche du progrès, voici ici deux principes, extraits d’un projet de constitution nouvelle, qui veulent empêcher tout détournement du pouvoir des institutions par une clique et corollairement permettre enfin l’expression institutionnelle et civilisée de l’intérêt universel du peuple.

Les élus 1.0

Les fondateurs libéraux français et anglo-saxons des régimes représentatifs modernes nés au 18ème siècle ont toujours affirmé que le peuple ne devait pas se gouverner lui-même et que l’on ne devait pas gouverner selon ses intérêts. Car il est ignorant et vil, alors qu’eux, les possédants, sont moralement et intellectuellement bien supérieurs. Eux seuls peuvent donc gouverner et ils doivent le faire selon leurs intérêts. Or politiquement seul le consentement du peuple peut légitimer des institutions. On va donc tout simplement simuler cet assentiment par des élections en prenant bien soin de toujours laisser choisir le peuple entre bonnet blanc et blanc bonnet ou entre un croûton de pain rassis et des cailloux. Et c’est au 19ème siècle, par pure novlangue, que l’on va appeler ces régimes démocraties, pour que le peuple ne puisse plus la revendiquer et consente au statu quo institutionnel.

Pourtant il est indéniable que l’on ne peut pas gouverner sans élections, sans représentants. Parce que l’on est des millions de citoyens. Parce qu’il est matériellement impossible à chacun de connaître suffisamment tous les problèmes politiques qui se posent. Parce que pour tous ces problèmes il n’y a pas autant d’opinions et de solutions différentes qu’il y a de citoyens. Parce que l’on a besoin de grandes célébrations de la Nation, porteuses de sens et d’exaltation. Parce que l’on est des animaux et que l’on se rassemble avant tout derrière d’autres semblables avant de se rassembler sur une vision commune. On peut certes déplorer depuis Spinoza qu’« il n’y [ait] pas de force intrinsèque des idées vraies », mais il n’y a pas plus irrationnels et dictatoriaux que ceux qui veulent nier ou changer la nature humaine. L’alternative aux élections est démotivante : confier le choix des représentants au hasard. Rationnellement c’est tout à fait plaidable, mais psychologiquement inacceptable (comment confier le pouvoir à des gens inconnus) et politiquement absurde (nous voulons choisir nous-même notre futur et pour cela nous comptons sur le hasard).

Les élus 2.0

Il faudrait donc sauver les élections, c’est-à-dire ne pas élire les gens d’une caste mais des gens comme nous. Il faudrait donc que la majorité sociale soit aussi la majorité politique, c’est-à-dire que nos représentants soient deux fois représentatifs, une première fois par qu’ils sont élus, une seconde fois parce que leur condition sociale reflète la composition sociale de la société. Concrètement s’il y a dans la population 50 % d’employés alors 50 % des élus devraient être des employés, s’il y a 20 % de plus de 65 ans, alors il devrait y avoir 20 % d’élus de plus de 65 ans… En fin de compte, être représenté par une caste ultra-minoritaire est aussi absurde qu’une association féministe dirigée par des hommes ou des lapins gouvernés par des renards.

Certes il y a tellement de manière de catégoriser la population que cette seconde représentativité devient un nouveau casse-tête législatif. Le principe même des quotas est absurde : on ne peut pas reprocher à un parti animaliste de n’avoir aucun élu chasseur. Mais la perfection n’est pas nécessaire, elle n’est qu’un horizon. La première représentativité n’est pas parfaite non plus : tout système électoral comporte des biais. Et il existe quelques déterminants majeurs qui permettent de très bien décrire une société : le sexe, l’âge, le niveau d’éducation, le niveau de revenu et le lieu de résidence. Donc la seconde représentativité n’est pas une chimère.

Mais comment mettre en œuvre concrètement ce principe ? Simplement, tous les ans chaque parti politique présentera devant un jury de citoyens, comme un jury de cour d’assises avec son public, le bilan social de tous ses élus. C’est-à-dire combien il a d’élus jeunes, smicards, femmes, banlieusards,… Le jury devra décider si cet inventaire est suffisamment détaillé et suffisamment représentatif de la population et de l’électorat singulier du parti selon les critères qu’il jugera les plus importants. Si le bilan ou la tendance n’est pas jugée satisfaisante, alors les chefs exécutifs et honoraires du parti devront convaincre le tribunal des citoyens de leur bonne foi par les actions mises en œuvre. Le jury délibérera et rendra son verdict. S’il est négatif alors les dirigeants des partis pourront avoir à payer une amende, perdre leur mandat électoral et leur poste de responsable de parti. Mais on ne sanctionnera pas le parti car ce serait sanctionner ses électeurs et ses idées. Quoique le priver de ses chefs les plus charismatiques aura forcément des répercussions électorales, mais c’est aussi la contrainte la plus efficace pour obliger sa direction à respecter la loi. Par la méthode de la cour de justice on évite toute législation sur des quotas, et la publicité des débats garantit l’équité du verdict.

En laissant à une cour de justice trancher la question de la représentativité sociale d’un parti, la loi se contente de définir la procédure et confie au jury la question délicate et toujours singulière des preuves de l’innocence ou de la culpabilité et des circonstances atténuantes ou aggravantes. On n’instaure pas pour autant un gouvernement des juges ou une instrumentalisation partisane de la justice, car c’est un jury de citoyens tirés au sort qui décide. Ce n’est pas non plus une violation de la séparation des pouvoirs, il s’agit au contraire d’un parfait respect de l’équilibre des pouvoirs : quand les représentants de l’exécutif ou du législatif violent la loi, il est du rôle éminent du judiciaire de les condamner : ces deux pouvoirs ne sont pas des zones de non droit de la République. Il y a toujours eu des procès qui ont eu un enjeu politique et ce sont les plus honorables de tous : ceux où le jury a devancé le législateur pour abolir la peine de mort, reconnaître le droit à l’avortement, protéger l’environnement... Ici il faudrait plutôt se demander si un jury de quelques quidams peut avoir la légitimité de révoquer des représentants élus par des millions de voix et dirigeant le pays. Pour cela il faut se figurer des circonstances. Un parti qui ne respecte pas la double représentativité voit tous les ans ses chefs exclus du jeu politique. Comment un tel parti annuellement étêté pourrait-il gagner des élections ? En toute hypothèse le parti majoritaire respecte donc la loi en arrivant au pouvoir. Pourquoi n’y arriverait-il plus lorsqu’il dirige le pays ? Si une année le jury estime sa représentativité sociale médiocre, il peut ne sanctionner que d’une amende étant donné sa popularité. Ce seul symbole serait déjà une flétrissure. Mais si jamais il devient antipathique ou fait preuve d’incompétence, alors il vaudrait mieux pour lui respecter la loi, s’il veut éviter de voir son règne raccourci par des élections anticipées. Car alors son éviction ne soulèverait nulle vague de contestation. Contrairement aux pays protestants ou anglo-saxons, on imagine très bien qu’en France ces chefs primo-délinquants nous jouerons la grande tirade des martyrs suppliciés. Que leurs dévots aillent fleurir leur tombe, l’histoire ne les attendra pas, tous les appétits se seront déjà focalisés sur la nouvelle campagne électorale.

Mesures complémentaires

Pour modifier profondément le fonctionnement des partis, leur financement public dépendra non plus de leur nombre d’élus mais de leur nombre de militants et des revenus de ceux-ci. Le financement direct par ces militants sera plafonné à un niveau assez bas de l’ordre de 800 € par an, c’est-à-dire la moitié du revenu mensuel médian en France. Les cotisations des militants et les subventions publiques induites seront les seules sources de financement des partis. Les campagnes électorales seront payées par ces seuls fonds propres et sans recours à l’emprunt, et elles ne feront plus l’objet d’un remboursement légal. On ne pourra donc plus avoir de partis d’élus qui comptent sur des médias complaisants et quelques riches mécènes pour se faire connaître et élire. Mais il faudra au contraire chercher à avoir le plus de militants possible et donc défendre réellement leurs intérêts sociaux. Cette révolution financière de la vie politique est peut-être plus structurante que le principe de la double représentativité. Naturellement il faudra aussi une loi pour que les médias ne soient plus contrôlés par la caste. Cette réforme donnera le pouvoir aux salariés et au public des médias et des réseaux sociaux. Et la réclame, qui est aussi déshonorante que la prostitution, sera interdite et remplacée par des subventions publiques en vertu du rôle démocratique essentiel d’une information libre et plurielle.

Il appartiendra essentiellement aux partis de trouver comment convaincre la majorité des plus réservés et des plus pauvres d’oser être des élus. Mais la réforme de leur statut pourrait aussi aider. Les indemnités des élus des parlements pourront être limitées à deux fois le revenu médian afin de décourager la caste d’investir ce lieu de pouvoir car elle est matériellement incapable de vivre avec si peu. Si l’élu continue à percevoir des revenus de son travail ou de son épargne, ils seront plafonnés au revenu médian de la population. On pourra alléger la charge d’un élu en désignant plus d’élus qu’il n’y a de sièges à pourvoir. Comme dans les sports d’équipe, on aura un banc d’élus remplaçants et en fonction de l’ordre du jour on fera siéger tel ou tel représentant. Enfin on peut prévoir qu’à la fin de son mandat l’élu n’aura aucun mal à retrouver un emploi, car dans les vraies démocraties il n’y a pas de chômage. Seule la caste a intérêt à organiser un tel bannissement social pour assoir son pouvoir par la peur. La vérité est qu’il y a tellement de choses à faire pour rendre la vie belle que l’on manquera toujours de bras.

Enfin il faudrait aussi changer de mode de scrutin. Pour ébaucher ce qui est en soit une problématique à part entière, disons que les élections parlementaires pourraient être un scrutin à une proportionnelle non linéaire où les députés sont tirés au sort parmi les militants des partis et les sénateurs élus sur une liste. L’élection permet le débat national sur le meilleur projet de société. Le tirage au sort garantit le respect de la représentation sociale de la population. La deuxième chambre offre une reconnaissance institutionnelle envers les figures charismatiques qui animent la démocratie et est l’antichambre du gouvernement. Avec l’élection, l’égalité des chances par le tirage au sort, et l’impératif de représentativité sociale, on esquisse ce que par référence au suffrage universel on appellera l’élection universelle.

Qu’on aille le chercher !

Pour se figurer la chose avec quelque malice, imaginons que le principe de double représentativité ait été en vigueur en 2017. Alors, de source jovienne, cette majorité parlementaire se composerait principalement de gaulois réfractaires, de cyniques, de fainéants, de riens, d’alcooliques, d’illettrés, d’Amish, qui n’ont pas de costard, qui coûtent un pognon de dingue, qui foutent le bordel,... encadrés par un quarteron d’amateurs ostraconophobes, retourneurs de vestes, délinquants en col blancs, coupables d’agressions physiques et sexuelles,... à l’intelligence trop subtile. On aurait alors joui pendant toute la législature du magnifique spectacle burlesque du ruissellement torrentiel de sueur de premiers de cordée qui essaient dans une incoordination totale de faire traverser la rue à un troupeau de borgnes et de manchots.

Ce tableau breughélien ne dépeint pas l’inanité d’une innovation démagogique mais a minima la résistance salutaire d’un parlement contre les absurdités antisociales, antirépublicaines, antinationales, antienvironnementales, antiéconomiques et antiscientifiques de la présidence actuelle. Avec la double représentativité, aucun gouvernement ne pourra se constituer de majorité servile et durable pour conduire de telles régressions. Il serait même promptement renversé. Il n’aura donc pas d’autre alternative que de gouverner pour l’intérêt général. Et pleins de lois qui sont insupportables et inimaginables pour certains, deviendraient une évidence dans ce nouveau monde. Les députés Caroline Fiat et Jean-Hugues Ratenon, les membres de la convention citoyenne pour le climat,… montrent qu’au cœur de la population on est largement prêt à assumer cette relève législative depuis au moins la Commune de 1871. Tous montrent comment le peuple anticipe avec intelligence les lois que les conservatismes bourgeois devront concéder au bout d’inutiles décennies et d’innombrables malheurs évitables.

Chassez le naturel, il revient au galop

Si l’on doit imaginer qu’un parlement novice puisse baisser les impôts des plus riches de plusieurs milliards au nom du ruissellement, comment cette chambre doublement représentative pourrait-elle dans le même temps récupérer quelques millions en baissant de 5 € les aides aux logements quand la majorité de ces députés, pauvre comme la population, vit dans sa chair le manque de ces quelques euros à la fin du mois. S’ils ne sont pas moins braves et prêts à se sacrifier pour l’intérêt général, ils ne toléreront plus que cela ne serve qu’à l’enrichissement outrancier de quelques-uns. Et comme la chambre bleue horizon qui augmenta comme jamais les taux d’impôts des plus riches, le nouveau parlement pourrait bien retrouver ce réflexe si le gouvernement déclare la dette de l’État insoutenable. À tout le moins il pourrait prendre enfin les mesures unilatérales et simples qui permettent de recouvrer l’intégralité des recettes perdues par la fraude et l’évasion fiscale. Et un gouvernement corrompu sera d’autant plus impuissant à l’en empêcher que ces mesures ne concernent en fait qu’une minorité d’individus fats et détestés et de multinationales tout autant impopulaires. Avec un tel parlement on aura a minima un capitalisme compassionnel où les pauvres restent pauvres mais sortent enfin de la misère et un libéralisme économique sincère, c’est-à-dire qui s’attaque enfin aux monopoles privés et aux fortunes frauduleuses.

Mais en démocratie, il y a toujours une alternance. Et donc il y aura aussi des majorité de gauche, c’est-à-dire des élus qui ne seront pas dupes des sophismes sociaux et économiques, qui ne se laisseront pas circonvenir par un gouvernement d’énarques parjures pour voter enfin la diminution du temps de travail, la santé gratuite, une politique de plein emploi, la démocratisation de l’éducation supérieure, la protection de l’environnement, l’indépendance financière de la presse,… Toutes ces lois qui ne dépendent nullement d’hypothétiques progrès techniques et scientifiques et qui scelleraient la fin de l’emprise d’une oligarchie mortifère. La radicalité de la base débordera enfin le conservatisme de sa hiérarchie embourgeoisée.

Les multinationales préféreront infiniment plus un régime présidentiel où l’on discute en secret avec le monarque élu qui est l’un des leurs que de contrôler avec infiniment de précautions un régime parlementaire constitué par un cheptel toujours renouvelé de militants élus, innocents et enthousiastes, qu’il faudra retourner sans les choquer ni générer de tensions dans leur proche entourage afin de ne pas déclencher une succession ininterrompue de scandales. Et ce sans user des habituelles méthodes de rétribution, car le jury citoyen annuel ne sera pas dupe : que les élus chômeurs, ouvriers, employés,… trouvent à la fin de leur mandat de nouveaux emplois bien plus rémunérateurs est la signature la plus pure d’une prévarication.

Avec un parlement doublement représentatif, un mur de verre s’écroulerait et une vague d’aspirations démocratiques hégémoniques dans la société pourrait enfin naturellement se réaliser.

Les élites 1.0

Le pouvoir de l’État ne réside pas en ses seuls élus, il se manifeste surtout par son administration. Et cette administration est aussi le siège d’une caste. Les hauts fonctionnaires sont une classe sociale endogame. Ces dynasties de polytechniciens, d’ambassadeurs, d’énarques, de saint-cyriens, de juges,... se perpétuent par les grandes écoles et leurs réseaux professionnels et familiaux. Elles auraient pu choisir de servir le peuple par dignité, elles ont préféré seconder les intérêts privés les plus puissants, y compris étrangers, par paresse et goût du lucre. Elles abusent de leurs pouvoirs légaux pour piller l’État, et faire souffrir la population.

Il y a ces susdites trahisons spectaculaires et judiciarisables, mais aussi, parce que les élites en sont protégées de leurs effets, ces forfaiture infraconscientes et structurelles. On croit être maître alors qu’on est esclave de sa classe sociale et de puissants intérêts financiers privés. Dans cette caste publique, les crapules le réfutent, les héros le savent, et le marais majoritaire le méconnaît. Les juges ne rendent pas la justice mais imposent un ordre particulièrement injuste envers les plus misérables. Les généraux ne défendent pas la patrie, mais des intérêts industriels privés sur des territoires étrangers. Les hauts fonctionnaires des finances ne veillent pas au bon usage de l’argent public mais essorent jusqu’à la rupture les effectifs et les budgets des administrations et laissent s’envoler les centaines de milliards de la fraude et de l’évasion fiscale...

Les élites 2.0

La démocratie ne peut tolérer de tels crimes. Mais elle ne peut non plus se passer d’élites. Elle doit donc recruter et former cette élite parmi toute sa population et non pas dans un cercle restreint qui s’autonomise du peuple. Le principe d’exogamie des élites garantit ce résultat : il dit tout simplement que si l’on fait partie d’un corps d’élite de l’administration alors nos descendants ne pourront y concourir.

Logiquement cette interdiction ne peut être définitive : elle ne s’applique que sur un certain nombre de générations, une au minimum. C’est-à-dire que si je suis juge, alors aucun de mes enfants ne pourra être préfet, mais tous mes petits enfants pourront être énarques. Cette unique génération augmente peut-être un peu la taille de ce milieu endogame, car tous les enfants ne veulent pas faire comme leurs parents, même si leur milieu social les conditionne fortement, mais ne détruit absolument pas tous ses réseaux sociaux puissants et sectaires. Si l’on veut que ces liens se rompent, alors il faut a minima que si l’on a fait partie de l’élite publique alors le premier de nos descendants qui pourra de nouveau y prétendre devra être né après notre mort. Une telle période réfractaire pourrait être suffisante pour dissoudre cette caste au sein des tranches les plus élevées de la classe moyenne. Mais la vertu recommande une application maximale de ce principe démocratique. Actuellement en France, chaque personne a en moyenne deux enfants, donc chaque génération supplémentaire double le nombre de descendants. Le nombre maximal possible de générations empêchées est alors atteint quand plus de la moitié de la population se voit contrainte par ce principe. On laissera les lycéens trouver une formule générale de ce problème pas si simple de robinet et de baignoire qui fuit, tandis que l’INED donnera le nombre officiel de générations réfractaires.

L’impératif d’exogamie ne contrevient pas au droit au libre exercice d’une activité professionnelle. Certes si maman est juge, fiston ne pourra pas l’être mais s’il est sincèrement passionné par l’institution judiciaire, il pourra toujours être avocat, professeur de droit, greffier, inspecteur de police,… Si papa est général, fifille ne pourra pas l’être mais elle pourra toujours être soldat et même officier pour piloter un avion de chasse, commander une frégate ou un char. Quand bien même, il existe déjà des lois qui interdisent des professions à certaines personnes. Ici cette interdiction n’est rien moins qu’une condition nécessaire à la démocratie. Elle ne peut que prévaloir sur certaines passions personnelles sincères, qu’elle ne contrarie en fin de compte que si peu.

Mesures complémentaires

La contrainte numérique du nombre de générations réfractaires garantit que l’objectif d’exogamie des élites sera atteint, mais il ne peut s’imposer à tout prix. Ce n’est pas parce que l’endogamie actuelle dégénère en incompétence structurelle que l’on peut aussi la tolérer avec l’exogamie, surtout quand l’époque de l’insouciance énergétique et climatique prend fin. Si l’on veut que tout le monde ait un accès égal légitime aux corps d’élite, alors l’éducation nationale devra profondément se transformer et ne pourra plus rester cette institution de la reproduction sociale. Elle ne devra plus être cette prison où l’on assène aux pauvres qu’ils sont stupides et que le meilleur moyen de ne pas avoir d’ennuis est d’obéir sans comprendre. Elle devra être enfin républicaine et faire de tous les enfants des citoyens éclairés aptes à choisir leur futur individuel et collectif en toute connaissance de cause. Ce ne sera pas la moindre affaire que d’y parvenir mais peut-être que les enseignants ont déjà beaucoup d’idées sur ce sujet. Après tout la nature a pourvu tous les mammifères d’un don inné pour apprendre et exceller : cela s’appelle le jeu. En ne se conformant pas à leur nature, on manque de respect et d’amour envers nos enfants. Il faudra donc faire beaucoup progresser la science pédagogique et assumer d’appliquer ses méthodes.

Il faudra en particulier ne plus croire en la méritocratie. Cela paraît contradictoire et même scandaleux, car quoi de plus juste que l’accession à l’élite par concours. Mais c’est un énorme mensonge. La méritocratie est une course truquée. On sait dès la ligne de départ qui seront les gagnants : les enfants d’enseignants et des classes aisées. Quant à tous les autres, on se garde bien de révéler la supercherie ou de chercher à combler leur handicap car ainsi convaincus de leur démérite, ils se satisfont de leur sort misérable et injuste. Plus encore, l’escroquerie de la méritocratie a permis à la clique des possédants de séparer les classes diplômées des classes populaires. Au lieu de faire alliance, ces deux classes se méprisent, se dégouttent, se haïssent. Et les riches s’appuient sur l’une pour dépouiller l’autre. Faisons même l’hypothèse que l’enseignement soit parfait, au point qu’un enfant d’alcoolique violent ou d’immigré non francophone ait exactement le même taux de réussite à Polytechnique qu’un enfant des meilleurs quartiers de Paris, il n’en resterait pas moins que tous les autres se sentiraient comme des citoyens de seconde zone. Alors que la dignité consiste en notre seule existence : la société n’a pas pour but de trier mais de permettre à tous de vivre également heureux. Et puis en quoi le meilleur dans les circonstances particulières d’un examen serait-il aussi le meilleur une fois en poste ? De plus il y a un autre danger : confier le commandement aux meilleurs, c’est confier le pouvoir à ceux qui sont les plus aptes à le détourner à leur profit. Il est donc toujours de bon aloi d’ostraciser les aristocrates dans une démocratie. Et pourtant cela ne condamne pas ce régime à une médiocrité funeste. Car comme tous citoyens, les meilleurs sont appelés à s’exprimer dans les débats publics. Or comme notre pensée est déterminée par notre corps et notre condition sociale, enchâsser les meilleurs dans la condition commune, les contraint à penser à partir de celle-ci et pour celle-ci et non pas à partir d’une classe supérieure et pour une classe supérieure. Ils ne seront pas plus bêtes mais auront des idées qui profiteront à tous. En résumé, l’école ne sera plus un lieu de compétition, on n’accédera plus à l’élite publique par concours mais reconnaissance professionnelle et par la formation tout au long de notre carrière. Nos petits génies s’épanouiront dans les sciences et dans les arts, avec bien plus de bonheur que dans la haute administration, et la société aussi n’en sera que plus prospère, embellie par leurs talents. Lors du baby-boom des 30 Glorieuses, l’État fut contraint de recruter ses élites parmi les enfants de paysans, il faut juste institutionnaliser cette exception historique dans une société en décroissance.

Peut-être nous sera-t-il impossible de surmonter l’illusion de la méritocratie, ou bien comme dans la phase transitoire on ne peut se contenter de l’existant, comment peut-on transformer a minima les méthodes de recrutement. Comme les élites doivent être issues du peuple, cela n’a plus de sens de leur consacrer des filières spécialisées et socialement sélectives. Les élites administratives ne devront plus être recrutées via les grandes écoles. Elles devront toujours avoir fréquenté l’école publique gratuite et jamais payé pour des cours privés que tout le monde ne peut s’offrir. Si l’on recherche l’excellence intellectuelle par la voie la plus commune, alors elles ne pourront être recrutées qu’à l’issue d’une thèse universitaire. Et parce que tous les parents ne peuvent financer des études mêmes gratuites, les étudiants seront payés au même titre que les normaliens ou les polytechniciens aujourd’hui. Enfin pour que ne se constitue pas une hiérarchie des écoles, ou des zones de ségrégation scolaire jamais plus de 5 % des lauréats d’un concours administratif ne pourront avoir fréquenté un même établissement éducatif.

En miroir, les classes qui se disent moyennes, c’est-à-dire du 6ème au 9ème décile sur l’échelle des revenus, n’abandonneront leurs petits privilèges de ne pas être des classes populaires que si leurs enfants ne sont pas déclassés. Ce ne sera pas trop compliqué car c’est déjà de moins en moins le cas sous le régime actuel. Encore une fois cette condition signifie un nivellement vers le haut, non plus éducatif ici, mais matériel : la réduction des inégalités de revenus, la reconnaissance sociale des métiers déclassés et pourtant pas les moins utiles, la fin du chômage de masse. Et en haut, la caste disparaissant avec son biotope social, elle ne pourra plus susciter l’envie et la frustration. On aura en fin de compte une société rousseauiste telle « que nul citoyen ne soit assez opulent pour en pouvoir acheter un autre, et nul assez pauvre pour être contraint de se vendre ». Cette seconde condition est donc encore un idéal démocratique. Ainsi les classes moyennes n’auront plus à choisir entre favoriser l’avenir de leurs enfants ou préférer l’idéal d’égalité essentiel à l’amour de la démocratie. Quant au Danemark le salaire des éboueurs est supérieur au salaire danois moyen de 4800 € par mois et que l’égalité est une valeur cardinale de l’identité française, cette métamorphose sociale n’apparaît pas si utopique que cela.

On pourrait craindre que l’esprit de caste, qu’une arrogance méritocratique, qu’une certaine idéologie inégalitaire soient consubstantiels à un corps d’élite. Et qu’alors il administrera toujours les pouvoirs publics dans cet état d’esprit. Ce pourrait ne pas être un mal à condition que cette vision du monde soit toujours confrontée à une conception plus fraternelle et institutionnellement au moins aussi forte, comme celle des élus doublement représentatifs qui les commanderont. Mais il faudra toujours être très prudent face à un tel danger. La représentation nationale devra donc surveiller l’enseignement qui est dispensé à cette élite afin qu’elle serve bien des desseins universels et non pas des idéologies pseudo-darwiniennes. Cela se fera tout à fait naturellement quand l’hégémonie culturelle ne sera plus la loi de la jungle mais celle de la solidarité. Enfin, tout comme les harems sont gardés par des eunuques, les corps d’élites, maîtres d’œuvre de la puissance collective ne pourront ni pantoufler ni se faire élire.

L’évasion sociale

Dans ce cadre nouveau la caste actuelle pourrait nous offrir une belle comédie opportuniste. Car il lui restera un moyen déjà éprouvé de persister, celui du mariage. Si en étant ambassadeur, ma fille ou mon fils ne pourront l’être, ma bru et mon gendre eux le pourront. Certes on ne créera pas une police des alcôves, mais la République n’organisera pas non plus des rallyes ou des bals des débutantes : elle observera une attitude toute laïque d’indifférence sur ces affaires très privées. On lira la presse des cœurs et des châteaux nous narrer les dernières péripéties de telle immémoriale et illustre famille qui marie l’un des derniers manants de France à être le premier dans son ascendance à intégrer l’élite des ronds de cuir. Et ce milieu si fermé sera le premier apôtre de la mixité sociale, de l’universalité des hommes, alors que jusqu’au 20ème siècle il soutenait l’esclavage, le racisme, le génocide, la guerre, l’eugénisme, la colonisation,… qui faisaient tant pour sa fortune. Les mariages transclasses étant les plus rares et les plus difficiles, la science du couple et de la famille fera sous son impulsion d’énormes progrès.

L’habit ne fait pas le moine

Imaginons que les classes populaires investissent les directions des administrations. Imagine-t-on les nouveaux commissaires couvrir les violences policières dans les banlieues de leur enfance et envers des manifestants collègues de leurs parents, de leurs amis ? Imagine-t-on ces nouveaux hauts fonctionnaires préconiser la fermeture de classes, d’hôpitaux, de gare, … dans les campagnes reculées où vivent leurs familles et leurs amis ?... Peut-être s’ils étaient des transclasses isolés, qui ont honte de leur habitus de classe défavorisée. Mais pas s’ils sont devenus la généralité du genre. Comment la caste financière pourrait-elle les corrompre si cela implique pour eux la rupture avec leur milieu social où la solidarité était la vertu cardinale.

S’ils enfileront le même costume que leurs prédécesseurs, les élites populaires transformeront radicalement les administrations publiques qui présenteront enfin sous leur direction un visage amical envers tous les habitants.

Dernière citadelle

Il ne restera à la fin plus qu’un seul milieu où la caste pourrait survivre, celui de l’entreprise multinationale. Dans le capitalisme, le sang bleu se transmet par les actions et non plus par les terres. Ces sociétés privées étant par ailleurs très puissantes et n’ayant avec les pouvoirs publics que des rapports de corruption ou de conflit, elles ne sauraient subsister sous leur forme actuelle. Cependant, autant la population est avide de plus de démocratie, d’égalité, autant elle rejette le communisme : la lutte des classes est une religion complotiste et Karl le barbu en est le prophète. Mais ici on n’a pas besoin d’accomplir un si grand pas pour rendre les multinationales plus compatibles avec la démocratie. Il suffira d’instaurer la très anodine et gaullienne cogestion. Et concession suprême, selon le principe on ne peut plus capitaliste de « un euro = une voix ». Comment les syndicats patronaux, les éditocrates et les économistes atterrants pourraient-ils ne pas soutenir eux-mêmes cette réforme ?

Donc, comme 60 % de la valeur ajoutée est distribuée aux salariés ceux-ci auront 60 % des droits de votes et les actionnaires 40 %. Bien sûr les possédants et leurs sicaires médiatiques se feront quelques nœuds au cerveau pour s’opposer de façon intelligible à cette tyrannie de la majorité laborieuse. Mais de son côté, celle-ci ne croyant pas à la lutte des classes, ne verra nulle malice et s’inscrira le plus naturellement du monde dans la mondialisation : la Mitbestimmung germanique n’a nullement empêché l’Allemagne d’être l’une des plus premières puissances capitalistes mondiales. Il ne fait aucun doute, qu’abusant facilement de la naïveté infinie des salariés, les actionnaires feront élire des syndicats jaunes. Cependant le but sera atteint : le P.D.G. sera forcément issu du collège majoritaire et donc des salariés. Il ne sera plus un parachuté de la caste. Et ce chef formera son équipe dirigeante à partir de ses collègues et non pas de rejetons d’écoles privées aux frais exorbitants et à l’enseignement indigent et qui ne savent que soustraire des charges pour additionner des profits. Pour repousser les dirigeants aux vocations purement lucratives à l'hubris fatale, on interdira les salaires mirobolants et les stocks options. Ainsi la caste sera dominée dans les conseils d’administration du CAC 40 et des filiales françaises des multinationales étrangères.

Accessoirement cette cogestion aura sur le long terme des effets secondaires délectables. Quand en situation de crise, il faudra réduire les charges, les salariés n’accepteront plus les licenciements de masse, les fermetures de site, alors qu’ils ont un emprunt immobilier à rembourser, les études supérieures des enfants à subvenir,… et alors qu’on pourrait au moins aussi réduire les dividendes d’actionnaires qui eux n’ont jamais eu aucun problème de fin de mois. Subitement, et le temps de la crise, les rares élus salariés, loyaux et communisants, du conseil d’administration, qui n’étaient jamais entendus lorsqu’ils alertaient sur la politique de désinvestissement, les magouilles comptables et autres opérations financières sibyllines, apporteront au mouvement social des informations de première main qui acculeront la direction perfide à la capitulation. Si elle tergiverse, alors les syndicats jaunes seront sous la menace d’élections anticipées au moment même où ils sont le plus impopulaire.

Et plus on réduit les dividendes, moins les actionnaires ont de voix au conseil d’administration. Que les actionnaires fuient alors les multinationales françaises, que le cours de leurs actions s’effondre, sera une grande joie : plus d’OPA, de LBO, de délocalisations, de bilans trimestriels… Cela ne posera aucun problème de financement car ces nouvelles sociétés anonymes de salariés emprunteront auprès de banques elles-mêmes devenues autogérées, ou émettrons des obligations à des taux supérieurs aux taux négatifs des obligations du Trésor. De manière générale quand une entreprise est rentable, il se trouvera toujours des investisseurs prêts à gagner de l’argent grâce à elle : même si ce n’est plus 15 %, 1 % est toujours mieux que rien du tout. Et d’un point de vue démocratique, si l’on estime qu’une production est nécessaire, et qu’elle ne trouve pas de financement privé, alors le financement public est la solution naturelle. Ou bien, constatant de facto sa capacité à diriger elle-même les entreprises, la population aspirera à d’autres formes légales de la propriété et du financement des moyens de production.

La démocratie du prolétariat

Le tabou de la démocratie bourgeoise est l’exclusion du peuple des postes de pouvoir. Il faut l’y faire entrer à sa vraie place, la première. L’avenir de la démocratie n’est pas dans le référendum d’initiative citoyenne au protocole arbitraire et au débat binaire. Il n’est pas dans la démocratie directe avec ses assemblées générales interminables. La souveraineté ne peut raisonnablement s’exercer que déléguée à des représentants et à une élite. Or ces dépositaires ont tendance à croire que la souveraineté est un pouvoir absolu, alors qu’elle est juste une compétence universelle, c’est-à-dire la légitimité de dire la règle sur tout sujet. Face à cet isolement du pouvoir, qui soumet à la dérive séparatiste et à la tentation de la corruption, la solution la plus directe est donc de choisir ces délégataires au cœur même du peuple par les moyens de la double représentativité des élus et de l’exogamie des élites. Ne pouvant plus se constituer en classe à part entière, avec ses intérêts propres, les dépositaires de la souveraineté qui trahiraient la République, trahiraient aussi leurs propres intérêts de classe. La déloyauté ne serait donc plus la règle mais l’exception. Il ne s’agit nullement de fantasmer à un peuple vertueux, juste de rendre à César ce qui appartient à César : que la souveraineté déléguée par le peuple s’exerce dans son intérêt.

Alors que le régime religieux a trois ordres, l’Église, la Noblesse et le Tiers État, le régime bourgeois, deux ordres, les capitalistes et les prolétaires, on aura enfin ici plus qu’un seul ordre, enfin un régime homogène d’hommes libres. On n’aura pas aboli les inégalités, mais celles-ci ne seront plus telles qu’elles permettent de distinguer des classes. On n’y sera pas arrivé par une dictature temporaire mais par un approfondissement de la démocratie. On n’y sera pas arrivé par une guerre frontale contre les possédants mais en les privant de leurs premières lignes sociales que sont les classes moyennes. Quoique cette transition ne se fera pas sans avoir annihilé toute la violence désespérée que déchaînera la minorité privilégiée acculée à la mort sociale. Matériellement la nécessité de ce renversement de l’ordre bourgeois s’appuierait sur le niveau d’éducation très élevé de la population et sur les réseaux d’information qui ont envahi notre vie sociale grâce à l’électronique. Et comme dans les sociétés les plus anciennes, l’élément déclencheur serait une catastrophe naturelle, une épidémie par exemple. Le régime capitaliste a conduit les sociétés humaines dans une situation très sinistre et précaire par la destruction de leurs milieux naturels. Il a déclenché une réaction en chaîne apocalyptique : les calamités se succèdent de plus en plus vite, de plus en plus fort. Les institutions les affrontent de plus en plus épuisées, de plus en plus découragées. Paradoxe révélateur de ces époques charnières, les populations succomberaient moins de la gravité des fléaux que de l’impéritie ubuesque d’élites hallucinées. Qui deviennent tout juste capable de concentrer leurs dernières capacités sur la répression. Nul ne peut voir au-delà de cet horizon. Alors souhaitons que comme nos parents en 1789 et en 1871, jaillisse de nos esprits cet éclat universel qui irradie le cœur des hommes bons jusqu’aux confins de la Terre et dont le souvenir se transmet dans la plus grande piété. Qu’un évènement fortuit révèle à tous l’évidence que la souveraineté n’a plus d’expression institutionnelle légitime. Que dans ce vide la société soit devenue toute liquide. Qu’elle se cristallise dans de nouvelles institutions qui sont l’expression la plus avancée et la plus généreuse du génie humain contemporain. Que pour cette fois aucune menace étrangère armée ne prétexte qu’on noie cet éclat dans le sang. Qu’il perdure enfin tout le temps de sa vivacité naturelle. Et que les foyers qu’il a allumé dans le monde grandissent et se rassemblent.

Si ce sont des idées nouvelles, et ne le sont-elles pas, la double représentativité des élus et l’exogamie des élites, ne pourraient-elles pas susciter un nouvel espoir, une nouvelle vigueur dans la lutte ? Si ce sont des évidences, et comment ne le seraient-elles pas, la double représentativité des élus et l’exogamie des élites, ne seront-elles pas tôt ou tard emportées dans des péripéties qui les inscriront au sein de nouvelles constitutions ? Si elles ne sont pas suffisantes, et qui serait assez naïf pour le penser, la double représentativité des élus et l’exogamie des élites ne sont-elles pas des conditions nécessaires de la démocratie ? Comment ne pourraient-elles pas alors métamorphoser les pratiques démocratiques et aider à surmonter tous les bouleversements naturels que nous avons déclenchés. Dans la nuit infinie du futur, toute idée est une arme et un phare.

 

Mais le peuple au pouvoir ne sera pas le jardin édénique de la fin de l’Histoire, car il lui faudra éviter de devenir lui-même conservatisme et d’en pâtir. S’il ne souffrirait plus d’être exploité, il subira toujours illusions et divisions.


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35 réactions à cet article    


  • sophie 16 octobre 2021 14:54

    Un peu court pour un sujet aussi large...


    • ChrisWiss ChrisWiss 16 octobre 2021 15:43

      Sérieux , pourquoi veut on en France toujours créer des usines à gaz ? Si on veut une adhésion des gens ( Je préfère au terme bien trop galvaudé de « peuple » ) , il faut quelque chose de simple ( et non de simpliste ) et compréhensible par tous .


      • Clark Kent Docteur Faustroll 16 octobre 2021 15:49

        @ChrisWiss

        ben on pourrait plus jouer au bonneteau, alors ?


      • JPCiron JPCiron 16 octobre 2021 16:40

        @Docteur Faustroll

        Non, mais on aura toujours l’increvable Miroir aux Alouettes...


      • Le421... Refuznik !! Le421... Résistant 16 octobre 2021 18:04

        @JPCiron
        Les dents brillantes de Macron ?  smiley


      • Laurent S 14 novembre 2021 12:04

        @ChrisWiss
        usine à gaz ? Les jury fonctionnent tous les jours dans une administration judiciaire financièrement sinistrée. En ajouter une vingtaine de plus par an pour juger de la démocratisation des élus de chaque parti serait dérisoire. La base de données qui croiserait l’état civil des Français depuis 1800 et le fichier des hauts fonctionnaires depuis 1800 pour savoir qui peut entrer dans la haute administration tiendrait dans n’importe quel micro-ordinateur familial.

        Ces idées sont au contraire très simples à comprendre, à mettre en oeuvre et très efficaces pour changer le visage de nos institutions.

        C’est votre critique qui est simpliste car vous affirmez sans démontrer.


      • Clark Kent Docteur Faustroll 16 octobre 2021 15:43

        La vie politique n’est pas une question de morale, mais une question de rapports de forces.


        • JPCiron JPCiron 16 octobre 2021 16:35

          @Docteur Faustroll

          La vie politique n’est pas une question de morale, mais une question de rapports de forces. >

          Oui. Mais le plus souvent vendu sous emballage vertueux...
           smiley


        • Clark Kent Docteur Faustroll 16 octobre 2021 17:09

          @JPCiron

          ce qui fait que beaucoup tirent contre leur camp sans le savoir


        • zygzornifle zygzornifle 16 octobre 2021 16:23

          Ouais, plus on parle moins on agit ....


          • zygzornifle zygzornifle 16 octobre 2021 16:24

            VOLTAIRE :

            « la politique est le moyen pour des hommes sans principes de diriger des hommes sans mémoire »......


            • Clocel Clocel 16 octobre 2021 16:58

              Démo...Quoi !? smiley


              • Clark Kent Docteur Faustroll 16 octobre 2021 17:10

                @Clocel

                crasse


              • Le421... Refuznik !! Le421... Résistant 16 octobre 2021 18:03

                @Docteur Faustroll
                Hiiiiiiii  !!  smiley


              • Esprit Critique 16 octobre 2021 17:45

                 Vraiment pas facile a lire .... , encore moins a suivre ou comprendre.

                Quand ça aura décanté un peu, faudra voir si c’est devennu limpide.

                Je suis septique.


                • Durand Durand 16 octobre 2021 17:55

                  Se répandre en ”démocratie” sans aborder notre souveraineté, dissoute de facto de par l’application des traités européens : je zappe...

                  ..


                  • Le421... Refuznik !! Le421... Résistant 16 octobre 2021 18:02

                    Mais la population ne se laissera pas sacrifier passivement.

                    Là, tout de suite, je me suis mis à tousser.

                    Signé : Un « refuznik » pas vacciné et pas vraiment soumis comme disent certains blaireaux du site...


                    • Laurent S 14 novembre 2021 11:53

                      @Le421... Résistant
                      Occupy Wall Street, le Printemps Érable, Los Indignados, le Printemps Arabe, Nuit Debout, les gilets jaunes, le hirak, les révoltes au Liban, au Soudan, et tous les luttes sociales que vous lisez dans la presse régionale. Et les grèves massives aux USA chez les institutteurs, les ouvriers de John Deere,... et les deux cents millions de paysans indiens qui manifestent contre la réforme agricoles..., les indiens du Brésil,...

                      Il y a en permanence dans le monde des luttes. Mais la presse ne doit surtout pas en parler pour faire croire aux opprimés qu’ils sont seuls et que tout le monde est résigné. Comment un insoumis ne le sait-il pas ? Comment un insoumis peut-il croire à la résignation ? ne pas appeler à l’insoumission ou au moins l’espérer ?

                      Comme disait Lénine ou je ne sait plus qui : « les derniers qui verront que la révolution a commencé seront les auto-proclamés révolutionnaires professionnels » !

                      Non seulement vous ne voyez pas les luttes et n’y croyez pas, mais en plus vous vous trompez de combat : ce n’est pas contre le vaccin qu’il faut être, mais contre le passe sanitaire ! En étant contre le vaccin vous vous coupez de tous les réseaux de socialisation (bar, restaus, foire,...) or selon Mélenchon le peuple se caractérise par le fait qu’il dépend de réseaux. Et vous, vous vous en excluez !

                      Insoumis ne veut pas dire insoumis à la raison, à la réflexion !


                    • Captain Marlo Captain Marlo 16 octobre 2021 19:46

                      Il faudrait donc sauver les élections, c’est-à-dire ne pas élire les gens d’une caste mais des gens comme nous. Il faudrait donc que la majorité sociale soit aussi la majorité politique, c’est-à-dire que nos représentants soient deux fois représentatifs, 

                      Deux billets sur la démocratie ce soir, c’est Byzance ! Il faut commencer par se poser les bonnes questions ; où est le véritable pouvoir de décision ? Qui décide ? Où se prennent les décisions essentielles ? en particulier dans les domaines économiques et sociaux. Faute de quoi, on perd son temps et son énergie.

                      1/ Il ne peut pas y avoir de démocratie dans une colonie de l’Empire américain, comme l’Union européenne. Dans une colonie, on obéit aux donneurs d’ordre extérieurs au pays : on obéit aux intérêts de la finance, des multinationales, aux intérêts bien compris de l’Allemagne, des USA, des autres pays européens qui ont d’autres intérêts que les nôtres...etc

                      Voyons dans le détail pourquoi il n’y a pas de démocratie dans l’ Union européenne :

                      2/ Ceux qui sont élus, des Maires aux Députés européens ne décident de rien d’essentiel. Les décisions essentielles ne sont plus prises à Paris, mais à Bruxelles, à Francfort pour la BCE et à Washington pour l’Otan.

                      Nos présidents sont « les petits gouverneurs de la province France », même quand se prennent pour Jupiter !!

                      3/ Et ceux qui décident et appliquent les Traités européens, ne sont élus par personne : les Commissaires européens, les Dirigeants de la BCE, les magistrats de la Cour Européenne de Justice et les Chefs de l’ Otan ne sont élus par personne.

                      Pour retrouver la démocratie, c’est à dire des élus qui font ce que souhaite la majorité des Français, il faut redevenir un pays indépendant et souverain. Et donc sortir de l’UE & de l’Otan.

                      Tous les autres pays du monde hors l’UE, sont des pays souverains. Par exemple l’Argentine qui a connu une grave crise économique, pour en sortir, elle a fait tout le contraire de ce qui a été fait en Grèce : « Elle a sauvé les gens plutôt que les banques ». Seul un pays indépendant et souverain peut faire cela.


                      • Laurent S 14 novembre 2021 11:15

                        @Captain Marlo
                        1)peut-être mais c’est hors sujet : cet article ne fait que présenter deux idées à mettre en oeuvre et demande à discuter de leur valeur. Et ce n’est pas en trollant votre obsession que vous vous ferez des alliés.

                        2)Imaginez que ces deux idées avaient été mises en oeuvre depuis les années 80. Aurait-on peu construire l’Europe libéral actuelle ? j’affirme que non. Imaginez qu’une sixième République mettent en oeuvre ces deux principes, est-ce que les élus de ce nouveau régime sortiront immédiatement de ces traités et imposeront de nouvelles négociations ? J’affirme que oui. Donc votre obsession dessert votre cause. En ne menant pas toutes les batailles que les circonstances vous offrent, en refusant de voir que dans toute lutte vous trouverez un point d’appui pour votre combat, vous commettez des erreurs tactiques fatales

                        3) Vous vous trompez de combat, la cause ultime ce n’est pas ces pouvoirs extraterritoriaux de l’UE de la BCE, de l’OTAN, la souveraineté perdue, mais la lutte des classes. C’est la classe capitaliste qui use de ce moyen pour imposer ses intérêts au peuple. Et ces pouvoirs n’étant pas démocratiques, ni nationaux, le peuple n’a pas encore trouvé le moyen de les bousculer. Ces pouvoirs extra-territoriaux sont totalement insensibles aux grèves, aux manifestations, aux élections... Ils ne pourront en fin de compte être battus que parce que le peuple aura renversé le pouvoir national qui a accepté de s’y soumettre. Et le premier pays qui tombera, surtout s’il a la taille de la France, entrainera tous les autres à sa suite, car tous ces régimes sont impopulaires et impotents.


                      • Captain Marlo Captain Marlo 16 octobre 2021 20:29

                        Le Grand Reset se met en place, avec des Institutions supranationales qui prennent le pouvoir sur nos vies, sans nous demander notre avis.

                        Par exemple, l’UE s’est attribué un rôle dans la santé, à travers l’AEM, alors que la santé relève des compétences des Etats, sans que personne ne proteste. 

                        Pourtant l’AEM, l’Agence Européenne du médicament, qui conseille la Commission, est financée à 85%, par les labos, d’où des conflits d’intérêts et de la corruption, une vraie mafia ! Quel contrôle les citoyens ont sur ce type de structure qui n’est rien d’autre qu’un lobby déguisé ? Aucun.

                        Autre exemple, l’OMS qui prétend régenter la santé au niveau mondial. Cf le curieux accord cadre signé par la France en décembre 2019 avec l’ OMS, signé par Agnès Buzyn.  C’était avant le début du Covid.

                        Pour faire quoi ? Pour installer l’OMS à Lyon. Le 21 septembre 2021, Agnès Buzyn devient Directrice de l’Académie de l’OMS à Lyon, quel heureux hasard, n’est -il pas ??

                        Quel contrôle les citoyens peuvent avoir sur des agences mondialistes, dans un pays qui n’est plus souverain ? Aucun.


                        • doctorix, complotiste doctorix, complotiste 16 octobre 2021 21:09

                          Le seul vrai moyen de ne pas se retrouver avec des présidents choisis par l’oligarchie est pourtant simple : au premier tour, on vote pour éliminer ceux dont on ne veut pas voir la présence à aucun prix. Sur dix candidats, on en vire cinq.

                          50% des candidats sont éliminés, en particulier ceux choisis par l’« élite ».

                          Au second tour, on vote parmi ceux qui restent.

                          C’est pourtant simple...

                          Avec ce sytème, tous les derniers présidents auraient été éliminés au premier tour. Pas de macron, pas de lepen, pas de sarko, pas de hollande, et j’en oublie.

                          Après, on écoute ce que les autres (tous les autres) ont à dire.



                          • zygzornifle zygzornifle 18 octobre 2021 09:17

                            @doctorix, complotiste

                            Les politiciens sont des gens qui souvent se promènent les fesses serrés....de peur de laisser échapper un peu de vérité 

                          • zygzornifle zygzornifle 18 octobre 2021 09:19

                            @ChrisWiss

                            On aurait recompté 10 000 fois Trump aurait eut des voix en négatif 


                          • Laurent S 14 novembre 2021 11:27

                            @doctorix, complotiste
                            Vous éliminez 50% des candidats, donc vous aurez deux fois plus de candidats !
                            Au premier tour on vote pour éliminer, donc comme tous les candidats sont détestés par au moins 50% de électeurs, vous éliminez Macron, Le Pen, Zemmour, Mélenchon, Pouton, X Bertrand,...

                            Et au deuxième tour, qui reste ? E Philippe, M Maréchal, Barnier, A Corbière,... et avec quel programme politique ? le même que celui des leaders du 1er tour.
                            Donc vous n’avez rien changé, car le système a plein de candidats de rechange.

                            En fait il faut empêcher les candidats de la même classe sociale de se présenter (c’est justement le sujet de cet article), il faut revenir au régime parlementaire, délivrer les médias de leur tutelle capitaliste par un financement public...


                          • zygzornifle zygzornifle 18 octobre 2021 09:17

                            Mettez les tous au smic et ils quitterons la politique comme des rats pendant un naufrage pour essayer de glaner du fric ailleurs ....


                            • Laurent S 14 novembre 2021 11:38

                              @zygzornifle
                              vous critiquez sans avoir lu :

                              Les indemnités des élus des parlements pourront être limitées à deux fois le revenu médian afin de décourager la caste d’investir ce lieu de pouvoir car elle est matériellement incapable de vivre avec si peu. Si l’élu continue à percevoir des revenus de son travail ou de son épargne, ils seront plafonnés au revenu médian de la population.

                              Vous commettez un contre sens historique. Car au début les parlementaires n’étaient pas rétribués, donc seuls les rentiers pouvaient être élus. Et ce sont les socialistes au 19ème siècle qui ont imposé un revenu pour les élus afin que des ouvriers puissent devenir députés. Avec votre idée, vous n’aurez de nouveau que des rentiers au parlement... qui passeront leur temps à voter des lois qui spolieront la population à leurs profit.

                              S’il faut limiter le revenu des élus au niveau moyen de celui de la population pour qu’ils vivent dans les mêmes conditions matérielles qu’elle, ce revenu doit quand même être attractif car il faut valoriser le rôle d’élu. Même si nos élus actuels sont détestables, dans la république que l’on souhaite, ils seront populaires, donc pourquoi les punir ?


                            • zygzornifle zygzornifle 18 octobre 2021 09:18
                              N’attendez pas la solution de vos problèmes des hommes politiques puisque ce sont eux qui en sont la cause !
                              (Alain Madelin)

                              • Lucadeparis Lucadeparis 16 mars 2022 11:05

                                Deux techniques de la démocratie sont évacuées lapidairement  : le référendum, et le tirage au sort d’assemblées citoyennes.

                                « L’avenir de la démocratie n’est pas dans le référendum d’initiative citoyenne au protocole arbitraire et au débat binaire. Il n’est pas dans la démocratie directe avec ses assemblées générales interminables. La souveraineté ne peut raisonnablement s’exercer que déléguée à des représentants et à une élite. Or ces dépositaires ont tendance à croire que la souveraineté est un pouvoir absolu, alors qu’elle est juste une compétence universelle, c’est-à-dire la légitimité de dire la règle sur tout sujet. »

                                « L’alternative aux élections est démotivante : confier le choix des représentants au hasard. Rationnellement c’est tout à fait plaidable, mais psychologiquement inacceptable (comment confier le pouvoir à des gens inconnus) et politiquement absurde (nous voulons choisir nous-même notre futur et pour cela nous comptons sur le hasard). »

                                La souveraineté, comme son étymologie l’indique (supérieur), est le pouvoir de décision supérieur. En démocratie, c’est la souveraineté populaire. Si les décisions supérieures sont faites par une petite proportion de la population (qu’elle soit élue, tirée au sort, etc., il s’agit d’une oligarchie (étymologiquement aussi, avec « oligo »).

                                Donc pour être en démocratie, il faut bien utiliser le référendum, ou le préférendum pour être plus nuancé (avec des votes de valeur) pour les décisions les plus importantes, objectivement, comme pour la constitution (ainsi en Suisse tout changement constitutionnel est référendaire) ou intersubjectivement (pour ce qui le plus pétitionné). Si c’est des oligarchies qui décideraient de tout, dont de la constitution, elles feraient celle-ci à son avantage.

                                Certes, une population n’a pas temps de tout délibérer, de tout juger, et c’est pourquoi il y avait en France le tirage au sort de jurés représentant la population aux procès. Donc, pour les décisions secondaires, des assemblées de citoyens tirés au sort permettent de représenter statistiquement la population, et décideraient la même chose que la population totale si elle avait le temps. Par l’élection, sans mandat impératif (lui-même déterminé par (p)référendums de la population totale ou des assemblées de tirés a sort), les électeurs ne choisissent pas eux-mêmes leur futur mais ceux qui vont choisir le leur futur.

                                Après, pour l’exécution de ces décisions, il pourrait y avoir des élections sans candidatures (et donc sans campagne électorale à financer, d’où la suppression des partis qui sont des associations dont c’est la différence avec les autres), pour les mandats exécutifs, administratifs (un ministère étant la petite chose, à l’opposé du magistère de la souveraineté), restant donc dans un cadre impératif sans peu de marge de manœuvre.

                                Pour quelques précisions : http://lucadeparis.free.fr/politique/constitution.htm.


                                • Laurent S 19 mars 2022 19:11

                                  Si vous avez lu mon texte, alors vous ne pouvez pas dire que ma position sur le tirage au sort est aussi catégorique, puisque j’y reviens pour proposer de l’utiliser pour former le parlement. C’est plutôt cette apparente contradiction que vous auriez dû relever.

                                  On ne peut pas gouverner par référendum : c’est long, coûteux et on ne peut pas amender le texte. Le référendum n’a d’intérêt que pour passer outre un blocage par un pouvoir politique ou pour donner une forte légitimité à une loi.

                                  Ce n’est pas parce qu’une minorité des gens prend les décisions que l’on est dans une oligarchie. Une oligarchie c’est un « Système politique dans lequel le pouvoir appartient à un petit nombre d’individus ou de familles, à une classe sociale restreinte et privilégiée ». Les régimes occidentaux actuels sont des oligarchies. Mon but est de fonder une démocratie représentative par opposition à une démocratie directe : c’est toujours un petit nombre qui gouverne, mais ce petit nombre est élu, et vient de toute la population, il n’est pas privilégié.

                                  Le mandat impératif est une fausse bonne idée car le futur est imprévisible donc l’élu devra nécessairement décider sur des situations qui n’avaient pas été prévues lors de l’élection. Il faut simplement avoir un système ou l’électeur peut lui faire confiance dans ces cas-là.

                                  Concevoir la vie politique sans partis est antidémocratique, un contre-sens. Cela revient à interdire aux citoyens de s’associer par opinion. C’est une grave violation des libertés individuelles. Donc puisque les citoyens peuvent se regrouper pour imposer leur intérêts il faut absolument que le régime régule cette action. Je ne vois pas comment à un moment ou à un autre on peut le faire sans passer par un comptage, donc une élection.

                                  Les élections sans candidats, cela marche sur des petits groupes où tout le monde se connaît. Mais à l’échelle d’un pays, cela va être détourné, car les gens qui veulent être élus feront de la publicité pour qu’on les voit comme les gens à élire. Ce qui revient à une élection avec candidat.

                                  Dans votre ébauche de constitution, il y a deux oublis qui sont des fautes éliminatoires. Désolé. Vous ne dites pas si le vote est obligatoire et si le citoyen tiré au sort peut refuser la charge publique. Si le vote est facultatif alors les pauvres s’abstiendront plus que les autres, d’où un résultat biaisé. Et si le vote est obligatoire comment gérez-vous les votes non exprimés ? Pareillement, si le citoyen tiré au sort peut refuser la charge publique, alors une nouvelle fois, les pauvres seront moins représentés. Et si l’on ne peut pas refuser, comment gérez-vous les objecteurs ? C’est une chose d’être obligé d’assister à un procès de 1 à 2 semaines, c’en est une autre de mettre sa vie entre parenthèse des mois ou des années. Car être désigné que pour quelques mois est bien trop court : rédiger et voter une loi prend bien plus de temps.

                                  Notez qu’avec le principe de double représentativité, ces deux questions deviennent secondaires : que le vote soit obligatoire ou pas, le tiré au sort obligé ou pas, on aura dans tous les cas une juste représentation des classes les plus nombreuses et défavorisées. Par définition les abstentionnistes ne seront jamais représentés mais leurs autres caractéristiques sociales seront justement représentées.

                                  Autrement si vous voulez vous faire une idée de ce que serait une constitution totalement repensée et qui ne se conçoit pas comme une immense association loi 1901 où tout est déjà plus facile car on est en gros tous d’accord : https://www.youtube.com/watch?v=kF5mXxPWSzE


                                  • Lucadeparis Lucadeparis 20 mars 2022 14:53

                                    @Laurent S

                                    Si on refuse le référendum (ou mieux le préférendum avec vote de valeur) et le mandat impératif, cela implique qu’il n’y a pas de souveraineté populaire, puisque la population ne décide pas des choses les plus importantes (dont les changements constitutionnels) : ce n’est donc pas une démocratie, mais une oligarchie, dont le souverain, comme l’étymologie l’indique, est une petite partie de la population (même si c’est par des assemblées de tirés au sort, ce qui ferait une clérocratie, pas une démocratie, comme l’écrit Dimitri Courant : https://www.la-croix.com/JournalV2/Dimitri-Courant-quelle-legitimite-democratique-tirage-sort-2020-07-25-1101106351, qui la nomme « électocratie » si c’est une oligarchie d’élus).

                                    « Mais attention, pratique et utile pour délibérer sur des thèmes précis, le tirage au sort ne doit pas constituer une substitution à la décision politique. « Il ne faut pas oublier que ce n’est pas le peuple mais un échantillon du peuple. On appelle cela un “mini-public”. Il permet de voir ce que le “maxi-public”, autrement dit les inscrits sur les listes électorales, penserait s’il était placé dans des conditions idéales. Pour l’instant, aucune assemblée tirée au sort n’a pris de décision seule, et c’est souhaitable, car dans ce cas-là on retomberait dans une oligarchie, la seule différence étant qu’elle serait tirée au sort. Une validation des propositions par référendum est nécessaire pour confirmer son caractère démocratique », prévient Dimitri Courant." » (https://www.marianne.net/medias/convention-citoyenne-pour-le-climat-tires-au-sort-les-citoyens-participants-sont-ils-vraiment).

                                    Le référendum fonctionne assez bien en Suisse, dans une société plus apaisée (sans Gilets Jaunes ou autant d’autres manifestations contestataires), dont la population maîtrise le changement constitutionnel, obligatoirement par référendum (empêchant la sortie de la démocratie le 8 septembre 1935 par exemple, et réticente à entrer dans l’UE et l’euro qui seraient des pertes de souveraineté populaire).

                                    On ne peut refuser tout référendum (et donc toute souveraineté à la population) sous prétexte que toutes les nuances ne peuvent pas être délibérées par toute la population. Si on retire le choix le plus important, lorsqu’on passe d’une réalité à une autre (entrée ou non dans l’UE, dans l’euro), il ne s’agit pas de nuances : cc’est oui ou c’est non à d’importantes alternatives.

                                    Par ailleurs, les élections, avec campagnes électorales, sont très coûteuses, en temps et des dizaines de millions d’euros par an pour alimenter la concurrence d’écuries pour leurs champions, ce qui ne serait pas du tout le cas des référendums. Et comme on doit voter en moyenne deux fois par an en France (par exemple quatre fois cette année 2022), ce ne serait pas plus coûteux d’organiser une à deux journées annuelles avec plusieurs référendums (en Suisse il y a quatre journées référendaires prévues par an). Et une politique qui convient plus à la population est moins coûteuse (en incluant tous les coûts, c’est-à-dire les souffrances subies par une mauvaise politique).

                                     

                                    Le principe des partis n’est pas la liberté d’association, qui existe par ailleurs. Les partis sont des associations dont la particularité est de financer des campagnes électorales. Sans campagnes électorales, il n’y a aucune nécessité de partis. Par contre, il peut toujours y avoir comme maintenant des associations qui prônent certaines réformes politiques, mais qui seraient décidées par référendums pour les principales ou par assemblées citoyennes tirées au sort pour les secondaires.

                                     

                                    Pour l’assemblée nationale, avec le tirage au sort que vous prônez « parmi les militants des partis et les sénateurs élus sur une liste », vous faîtes une assemblée bien plus biaisée et bien moins démocratique qu’une assemblée parmi tous les citoyens (déjà moins démocratique que l’assemblée de tous les citoyens lors des référendums). Je prône des assemblées faites aléatoirement parmi tous les citoyens, les représentant donc statistiquement, et qui seraient juges, et en face plaideraient les militants pour et contre des réformes, comme des avocats des différentes parties dans un procès judiciaire.

                                     

                                    Quant à la publicité, il faut être conscient qu’il n’y a pas démocratie avec une prédominance de la liberté médiatique (c’est-à-dire l’influence prépondérante des plus riches propriétaires), mais seulement avec une égalité médiatique, l’iségorie, obligeant par exemple des médias publics à compenser l’audience privée dans un sens favorable aux préférences des magnats des médias, par des audiences publiques les rééquilibrant, neutralisant donc la motivation des dépenses privées. Dans de tels médias, la présence d’influenceurs politiques serait différente de l’actuelle, avec un plus grand équilibre, ne permettant guère les manipulations que vous voulez mettre en avant pour refuser l’élection sans candidats. Par ailleurs, les élections ne concerneraient que des mandats exécutifs, administratifs, et seraient donc beaucoup moins cruciales que les référendums ou les délibérations d’assemblées citoyennes.

                                    En plus, vous voulez rester dans la même électocratie où on vote pour des personnes avec des programmes, sans qu’on puisse savoir quelles propositions politiques auraient voulu les citoyens : non seulement on ne voterait que pour des personnes, sans pouvoir exprimer avec quelles propositions on serait pour ou contre avec ce candidat, alors qu’on pourrait être en accord avec certaines autres propositions d’uu autre candidat pour lequel on ne vote pas, mais en plus, l’élu, avec son mandat « représentatif », et non impératif, ferait ce qu’il veut, pouvant choisir de réaliser les propositions ou non à sa guise. On pourrait donc comme maintenant avoir divers élus opposés, mais appliquant toujours la même politique contraire à la volonté populaire.


                                  • Lucadeparis Lucadeparis 20 mars 2022 14:53

                                    @Laurent S [suite et fin du précédent message]

                                    Je n’ai pas prôné l’obligation du vote, même si je l’accepterais, et je suis avant tout pour la rémunération des contributions au bien commun, dont la participation aux votations (selon le coût que cela implique, selon le transport et le temps d’attente : on a vu aux États-Unis que des manipulations consistaient à organiser une attente considérable aux bureaux de vote de populations opposantes aux élus), mais surtout des assesseurs et des scrutateurs (actuellement, ce sont des bénévoles, et souvent qui ont un intérêt quant à certains résultats).

                                    Je suis non pour la citoyenneté automatique à un âge arbitraire (dix-huit ans le plus souvent) mais par volontariat, qui pourrait advenir plus tôt, avec juste un petit test (comme le QCM du code de la route) permettant de tester des capacités de délibération minimales ; citoyenneté qui ouvrirait à des droits, mais aussi à des devoirs. C’est déjà le cas actuellement en France, où des jurés sont tirés au sort parmi les listes d’électeurs, et ont une obligation de l’être, sauf exemptions motivées (alors qu’ils ne sont pas obligés d’aller voter). Je suis aussi pour une rémunération des tirés au sort proportionnée à leur travail.

                                    J’ai aussi entendu l’idée que la réduction du temps de travail (de 39h à 35h hebdomadaires en France) aurait dû être une conversion de ces heures en activité citoyenne.

                                    Quant à la durée, des mandats, Montesquieu prônait un an :

                                    « Dans toute magistrature, il faut compenser la grandeur de la puissance par la brièveté de sa durée. Un an est le temps que la plupart des législateurs ont fixé ; un temps plus long serait dangereux, un plus court serait contre la nature de la chose. » (De l’Esprit des lois, livre II : « Des lois qui dérivent directement de la nature du gouvernement », chapitre III : « Des lois relatives à la nature de l’aristocratie »). Robespierre et Le Pelletier de Saint-Fargeau voulaient un mandat de député d’un an (http://juspoliticum.com/article/Le-Moment-1789-et-la-separation-des-pouvoirs-887.html). Et il faut penser qu’au siècle dernier, les hommes français devaient faire un service militaire allant jusqu’à trois ans (et de dix mois à la fin il y a trente an, mais vingt mois pour les objecteurs de conscience…).


                                  • Laurent S 26 juin 2022 21:35

                                    Ça part dans tous les sens et je n’aime pas cela.


                                    Comme je l’ai déjà dit, je ne suis pas contre le référendum, il est au contraire nécessaire dans certains cas. Mais ces cas sont rares, pas plus d’un référendum par an. Et votre seul exemple sur le choix de l’Euro confirme mon point de vue et contredit votre argumentation.


                                    Dire comme Dimitri Courant qu’une oligarchie est le gouvernement d’une petite partie de la population, et en déduire donc que puisqu’un parlement c’est toujours une petite partie de la population, alors tout régime parlementaire est une oligarchie est un sophisme qui prête à sourire tant il est naïf. Il y a derrière la notion d’oligarchie celle de classe sociale. Donc si l’assemblée n’est pas constituée par une classe sociale unique, mais est au contraire hétérogène, alors on ne peut la qualifier d’oligarchique. Et en imposant le principe de double représentativité, l’assemblée que j’imagine ne peut absolument pas être une oligarchie.


                                    Vous êtes contre les partis, admettons : alors les insoumis ne sont pas un parti politique qui veut faire élire Mélenchon mais une association qui veut voir appliquer l’Avenir En Commun. CQFD


                                    Des législateurs uniquement désignés par un tirage au sort sont des gens qui n’ont pas voulus et ne sont pas préparés à exercer ce pouvoir, qui sont inconnus, qui n’ont la confiance de personne et à qui ont va demander de prendre des mesures qui déplairont à plein de monde ou à des intérêts financiers très puissants. Conclusion inévitable :une telle assemblée sera encore plus servile aux lobbies que les playmobils macronistes.

                                    Les conventions citoyennes donnent l’impression contraire. Mais comme elles n’ont aucun pouvoir, les lobbies les zappent. On pourrait dire que la convention citoyenne sur le climat a réussi car elle a effectivement abouti à des propositions efficaces. Sauf que les lobbies savaient que Macron les renierait aussitôt. Donc le résultat final est bien un échec déprimant. C’est même un quadruple échec car les participants n’ont fait que reprendre les idées avancées depuis longtemps par les écologistes, ils n’ont rien proposé de nouveau. Ensuite ces mesures sont insuffisantes d’un ordre de grandeur. Enfin c’est un échec car si la prise de conscience des participants a fait un bon en avant énorme et salutaire, celle de la population n’a pas avancé d’un iota et elle se désolidarise donc des mesures proposées. Une assemblée hors-sol ne peut lutter seule contre les conservatismes. Elle a toujours besoin d’un soutien extérieur de la rue et de l’intérieur par des militants incorruptibles. Il y a énormément d’enjeu, donc énormément de violence (rarement physique, c’est pour cela qu’on l’oublie ou qu’on ne veut la voir). Donc il s’agit en fait d’organiser la guerre, c’est-à-dire les règles du jeu pour que ce soit nous qui gagnons. Il n’y a pas de juste milieu. La Cinquième République est une constitution que se sont donnés les conservateurs pour dominer. La sixième doit être la nôtre. Et qui dit violence dit personne capable de la supporter, donc on a besoin de personnalités fortes.


                                    Le problème de l’iségorie c’est que vous ne pouvez pas obliger les citoyens à écouter tout le monde. En plus l’iségorie est inapplicable quand on s’informe via les réseaux sociaux. Elle est même inapplicable dans les médias, car vous devrez choisir quels points de vue devront être diffusés. Voulez-vous aussi diffuser l’avis des complotistes, des intégristes, des charlatans,… Et ce n’est pas une caricature de votre propos car prenez un zémouriste, un macroniste et un insoumis et demandez à chacun ce qu’il pense du programme des deux autres et ils vous répondront en toute sincérité qu’untel est islamo-gauchiste, l’autre fasciste et le dernier corrompu. Si on veut aller dans votre sens alors il vaut mieux soutenir la fairness doctrine. Quant à moi j’attaque ce problème sous un tout autre angle, mais ce n’est pas le sujet de mon article.


                                    Quand on vote pour répartir des sièges entre des partis et que ces sièges seront attribués par tirage au sort, alors on ne vote pas pour des personnes, mais pour un programme.

                                    La liberté assure que si des citoyens ne se retrouvent pas dans les programmes des partis politiques, ils peuvent manifester, militer dans des associations, faire de l’entrisme dans les partis politiques, fonder leur propre parti (la manière dont je conçois de les financer le leur permettra très facilement), voire en dernier recours déclencher un RIC. Quand on est des millions on ne sera jamais tous d’accord même sur un seul point et encore moins sur un ensemble de mesures. Donc quoiqu’il arrive on ne peut que subir en permanence des choses que l’on n’aime pas. Il faut juste s’assurer que tout le monde trouve suffisamment d’avantages pour l’accepter et puisse manifester ses désaccords par différents moyens.


                                    Je ne vous accuse pas de prôner l’obligation de vote mais de ne vous êtes pas interrogé sur ce problème. Car l’abstention est socialement marquée. Votre gouvernement par référendums ne pourra jamais être démocratique si les pauvres et les jeunes s’abstiennent en masse. De même quand vous tirez au sort vos assemblées vous ne dites pas si les désignés peuvent refuser. S’ils le peuvent alors vos assemblées seront oligarchiques...


                                    Enfin vous utilisez l’argument d’autorité en citant Montesquieu, Robespierre. Mais est-ce que ceux-ci en plaidant pour des mandats très courts voulaient qu’ils soient aussi exercés par les 80 % de paysans illettrés de la population française de leur époque ? Assurément non. Souhaitaient-ils alors aussi une éducation nationale ? Peut-être mais ce n’est pas le problème. Pour pouvoir exercer des mandats aussi courts il faut être opérationnel immédiatement. Comment cela peut-il être possible sinon en baignant déjà depuis un certains temps dans les cercles de pouvoir. En tout cas ils n’avaient pas à leur esprit la France contemporaine avec ses millions de fonctionnaires, ces réseaux de transport, de communications, la puissance nucléaire, les manipulations génétiques, la pollution,… Au 18ème siècle, l’armée, à peine équipée de quelques canons, est la seule administration centrale, et le plus gros poste budgétaire est bien sûr la dette. Bref il vaut mieux citer des modernes que des anciens.

                                    Ceci dit je vous rejoins sur un point : il faut voter souvent. Cela n’empêche absolument pas un gouvernement d’avoir une politique de long terme, au contraire cela l’oblige à tenir ses promesses. Comment avoir des élections fréquentes et des mandats longs : il suffit de renouveler partiellement les élus ou d’autoriser des mandats successifs.


                                  • Laurent S 26 juin 2022 21:38

                                    Enfin j’aimerais qu’on me manifeste un minimum de politesse. Tous les commentaires sont les déversoirs des obsessions de chacun. Je comprends que c’est ce justement ce qui vous intéresse. Mais quand j’y réponds j’ai l’impression d’être une assistance sociale ou SOS Amitié. Et vous comprendrez que c’est plutôt égotique de votre part à tous. Chacun parle de soi, mais personne ne critique mon argumentation. Il me semble que des commentaires sous un article devrait le critiquer ou le soutenir. C’est-à-dire trouver des failles ou des confirmations, et non pas faire de la retape pour ses idées. Ou en tout cas pas uniquement.


                                    En plus toutes ces obsessions sont des rêveries d’idéalisme et de tabula rasa. En fin de compte, c’est juste un passe-temps anodin et solitaire. Je partage ces facilités en un certains sens. Mais ma démarche est quand même très modeste et pratique. Partout dans le monde on a des assemblées d’élus, en Chine, aux USA, en Inde, en Europe, partout. Et partout aussi on a un dysfonctionnement de ces États, c’est-à-dire des inégalités inacceptables et de forts mécontentements. Je ne dis pas qu’il faut tout repenser, et appliquer des règles parfaites. Je dis juste : imposez la représentativité sociale et ne changez rien d’autre. Que croyez vous qu’il va se passer aux USA si au lieu d’avoir 99 % des députés et sénateurs qui sont multimillionnaires on a 99 % de pauvres et de classe moyenne inférieure ? En Inde si au lieu d’avoir 100 % des députés qui sont corrompus et multimillionnaires, on a 100 % de pauvres dont 80 % de paysans ? Et au Liban, en France, en Ukraine ? Si j’en crois vos commentaires hors sujet ce sera un non évènement. À l’évidence non et le « ne changez rien d’autre » risque d’être très bref. Il n’y a aucun commentaire pour reconnaître que c’est en fait choquant que 99 % de la population n’est jamais représentée dans ces parlements. Alors êtes-vous vraiment des démocrates ? La double représentativité est juste une idée obus pour détruire le système, pour montrer que les démocraties actuelles ne sont pas des démocraties. Et une idée qui sera bien sûr une des fondations d’un nouveau régime, mais chaque chose en son temps.

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