@Laurent S
Si on refuse le référendum (ou mieux le préférendum avec vote de valeur) et le mandat impératif, cela implique qu’il n’y a pas de souveraineté populaire, puisque la population ne décide pas des choses les plus importantes (dont les changements constitutionnels) : ce n’est donc pas une démocratie, mais une oligarchie, dont le souverain, comme l’étymologie l’indique, est une petite partie de la population (même si c’est par des assemblées de tirés au sort, ce qui ferait une clérocratie, pas une démocratie, comme l’écrit Dimitri Courant : https://www.la-croix.com/JournalV2/Dimitri-Courant-quelle-legitimite-democratique-tirage-sort-2020-07-25-1101106351, qui la nomme « électocratie » si c’est une oligarchie d’élus).
« Mais attention, pratique et utile pour délibérer sur des thèmes précis, le tirage au sort ne doit pas constituer une substitution à la décision politique. « Il ne faut pas oublier que ce n’est pas le peuple mais un échantillon du peuple. On appelle cela un “mini-public”. Il permet de voir ce que le “maxi-public”, autrement dit les inscrits sur les listes électorales, penserait s’il était placé dans des conditions idéales. Pour l’instant, aucune assemblée tirée au sort n’a pris de décision seule, et c’est souhaitable, car dans ce cas-là on retomberait dans une oligarchie, la seule différence étant qu’elle serait tirée au sort. Une validation des propositions par référendum est nécessaire pour confirmer son caractère démocratique », prévient Dimitri Courant." » (https://www.marianne.net/medias/convention-citoyenne-pour-le-climat-tires-au-sort-les-citoyens-participants-sont-ils-vraiment).
Le référendum fonctionne assez bien en Suisse, dans une société plus apaisée (sans Gilets Jaunes ou autant d’autres manifestations contestataires), dont la population maîtrise le changement constitutionnel, obligatoirement par référendum (empêchant la sortie de la démocratie le 8 septembre 1935 par exemple, et réticente à entrer dans l’UE et l’euro qui seraient des pertes de souveraineté populaire).
On ne peut refuser tout référendum (et donc toute souveraineté à la population) sous prétexte que toutes les nuances ne peuvent pas être délibérées par toute la population. Si on retire le choix le plus important, lorsqu’on passe d’une réalité à une autre (entrée ou non dans l’UE, dans l’euro), il ne s’agit pas de nuances : cc’est oui ou c’est non à d’importantes alternatives.
Par ailleurs, les élections, avec campagnes électorales, sont très coûteuses, en temps et des dizaines de millions d’euros par an pour alimenter la concurrence d’écuries pour leurs champions, ce qui ne serait pas du tout le cas des référendums. Et comme on doit voter en moyenne deux fois par an en France (par exemple quatre fois cette année 2022), ce ne serait pas plus coûteux d’organiser une à deux journées annuelles avec plusieurs référendums (en Suisse il y a quatre journées référendaires prévues par an). Et une politique qui convient plus à la population est moins coûteuse (en incluant tous les coûts, c’est-à-dire les souffrances subies par une mauvaise politique).
Le principe des partis n’est pas la liberté d’association, qui existe par ailleurs. Les partis sont des associations dont la particularité est de financer des campagnes électorales. Sans campagnes électorales, il n’y a aucune nécessité de partis. Par contre, il peut toujours y avoir comme maintenant des associations qui prônent certaines réformes politiques, mais qui seraient décidées par référendums pour les principales ou par assemblées citoyennes tirées au sort pour les secondaires.
Pour l’assemblée nationale, avec le tirage au sort que vous prônez « parmi les militants des partis et les sénateurs élus sur une liste », vous faîtes une assemblée bien plus biaisée et bien moins démocratique qu’une assemblée parmi tous les citoyens (déjà moins démocratique que l’assemblée de tous les citoyens lors des référendums). Je prône des assemblées faites aléatoirement parmi tous les citoyens, les représentant donc statistiquement, et qui seraient juges, et en face plaideraient les militants pour et contre des réformes, comme des avocats des différentes parties dans un procès judiciaire.
Quant à la publicité, il faut être conscient qu’il n’y a pas démocratie avec une prédominance de la liberté médiatique (c’est-à-dire l’influence prépondérante des plus riches propriétaires), mais seulement avec une égalité médiatique, l’iségorie, obligeant par exemple des médias publics à compenser l’audience privée dans un sens favorable aux préférences des magnats des médias, par des audiences publiques les rééquilibrant, neutralisant donc la motivation des dépenses privées. Dans de tels médias, la présence d’influenceurs politiques serait différente de l’actuelle, avec un plus grand équilibre, ne permettant guère les manipulations que vous voulez mettre en avant pour refuser l’élection sans candidats. Par ailleurs, les élections ne concerneraient que des mandats exécutifs, administratifs, et seraient donc beaucoup moins cruciales que les référendums ou les délibérations d’assemblées citoyennes.
En plus, vous voulez rester dans la même électocratie où on vote pour des personnes avec des programmes, sans qu’on puisse savoir quelles propositions politiques auraient voulu les citoyens : non seulement on ne voterait que pour des personnes, sans pouvoir exprimer avec quelles propositions on serait pour ou contre avec ce candidat, alors qu’on pourrait être en accord avec certaines autres propositions d’uu autre candidat pour lequel on ne vote pas, mais en plus, l’élu, avec son mandat « représentatif », et non impératif, ferait ce qu’il veut, pouvant choisir de réaliser les propositions ou non à sa guise. On pourrait donc comme maintenant avoir divers élus opposés, mais appliquant toujours la même politique contraire à la volonté populaire.
26/06 21:38 - Laurent S
Enfin j’aimerais qu’on me manifeste un minimum de politesse. Tous les commentaires (...)
26/06 21:35 - Laurent S
Ça part dans tous les sens et je n’aime pas cela. Comme je l’ai déjà dit, je ne (...)
20/03 14:53 - Lucadeparis
@Laurent S [suite et fin du précédent message] Je n’ai pas prôné l’obligation du (...)
20/03 14:53 - Lucadeparis
@Laurent S Si on refuse le référendum (ou mieux le préférendum avec vote de valeur) et le (...)
19/03 19:11 - Laurent S
Si vous avez lu mon texte, alors vous ne pouvez pas dire que ma position sur le tirage au sort (...)
16/03 11:05 - Lucadeparis
Deux techniques de la démocratie sont évacuées lapidairement : le référendum, et le tirage au (...)
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