@Taverne
Pour les adeptes du « correspondantisme » qui n’ont
pas trop creusé, vérité (veritas), ce qui est vrai (verus), serait une
correspondance entre une proposition ou une hypothèse et une réalité à laquelle
la proposition se réfère et s’opposerait au faux, à l’illusoire, à
l’imaginaire, au fictif ou au mensonger.
Mes tenants du « cohérentisme » sont plus subtils
et définissent la "vérité comme une relation de cohérence systématique
d’une théorie composée de multiples énoncés", et si la vérité est définie
comme « la propriété d’une croyance qui se révèle satisfaisante » à la
fin d’une réflexion, ils parlent de pragmatisme.
Pour les « constructivistes », "la vérité est
le produit d’une construction sociale contingente« , et pour les « redondantistes »,
»la vérité est indéfinissable car redondante", pour eux, dire qu’une
pensée est vraie est équivalent à énoncer cette pensée.
Ajoutez une pincée de vérité logique, un doigt de vérité
scientifique et un soupçon de vérité
juridique agrémenté de vérité historique pour assaisonner à votre goût.
Pour savoir quel est le contraire de la vérité, c’est encore
plus compliqué. Pour Descartes, "les rêveries que nous imaginons endormis
ne doivent aucunement nous faire douter de la vérité des pensées que nous avons
éveillé. » la vérité est la conformité à la réalité et s’oppose à l’erreur.
Pour lui, il s’agit de "ne recevoir aucune chose pour vraie que je ne la
connaisse évidemment telle.« Pour Rousseau, la vérité s’oppose à l’hypocrisie :
»je vais montrer un homme dans toute la vérité de sa nature et cet homme
ce sera moi". C’est pour la justice que ne pas dire la vérité revient à
mentir puisqu’on jure de "dire la vérité, toute la vérité, rien que la
vérité".
Au bout du compte, même si la vérité n’est ni la conviction
ni l’innovense, son contraire, lui, est bien la manipulation.