@Redistribuer
Bonjour,
Je crois que nous pouvons nous mettre d’accord sur un point. Cette invasion de l’Ukraine change l’équilibre des forces au niveau mondial. J’ai distingué dans mon analyse de la situation internationale (voir mon précédent article) deux dates indiquant récemment des changements de la stratégie américaine avec la « global war » à la suite des attentats du 11 septembre qui a amené les invasions de l’Afghanistan et de l’Irak puis la politique de désengagement avec l’arrivée d’Obama qui a pour conséquence que Poutine s’est plongé dans la brèche ouverte par le désengagement américain lors de la Révolution Syrienne. C’est à partir de là qu’il s’est imposé au plan international.
L’invasion de l’Ukraine risque fort de mettre un terme à cette montée en puissance de la Russie sur la scène internationale. Quelles vont en être les conséquences ? Il est sans doute un peu tôt pour le dire.
Je ne suis pas d’accord par contre pour estimer que tout cela a été tramé dans l’ombre par les américains à l’avance. Je pense que ces explications relèvent d’une déviance que j’appelle l’espionnite qui correspond à une idéologie : les américains trament tout ce qui se passe grâce à la CIA. L’espionnite est le moteur de l’histoire. Ce n’est plus la lutte des classes. Les mouvements de protestations et de grèves sont tous le résultat de manipulations faites par des agents secrets... Tout cela est très à la mode notamment dans l’idéologie de la nouvelle extrême-droite. Cet espèce de déterminisme ne tient pas la route. Les masses populaires ne sont pas des moutons manipulables à merci. Les exemples où tous ceux qui croyaient détenir la vérité se sont plantés ne manquent pas : grève générale de 68, le non l’emporte au référendum de 2005, Jospin est viré au 2ème tour et Le Pen prend sa place aux élections présidentielles... Le mouvement de grève au Kazakhstan a été aussi spontané que le mouvement des gilets jaunes qui en a surpris beaucoup aussi.
Il faudrait revoir l’épisode du Maïdan avec ses données. La manipulation existe mais ne peut pas tout expliquer... Il faut une prédisposition des masses populaires pour quelles s’engagent dans un mouvement. Un véritable coup d’Etat se fait sans le peuple (prise du pouvoir par Pinochet au Chili par exemple). L’insurrection, phase finale d’une révolution, ressemble par bien des aspects à un coup d’Etat. La différence c’est que la population appuie et acclame l’insurrection au lieu de rester dans l’ombre comme pour un coup d’Etat.
Je m’en tiens là mais assurément nous aurons à reparler de tout cela.